Contribution : Le Peuple Bellah doit s’affranchir de son complexe

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Pour faire connaître nos idées et défendre nos intérêts, on doit créer des entités (Associations ; Groupements…) dont les dénominations portent ou recèlent déjà un lourd programme d’action à l’image de la démarche imprimée par les Panafricanistes comme : William du Bois, Marcus Garvey… lors de leur lutte contre l’assimilation culturelle ; à cet effet, ils créèrent des associations tels que : Comité de défense de la race Nègre ; Union des travailleurs Nègres…


En plus, à l’époque, pour mener des actions concrètes dans le cadre du combat pour l’émancipation de la race noire, ils avaient l’adhésion de leurs parlementaires, de leurs journalistes, de leurs étudiants… qui passaient par des publications spécifiques : les Continents en 1924, la Voix des Nègres et la Race Nègre en 1927, la Dépêche africaine en 1928, le Cri des Nègre en 1931…


Aujourd’hui, avec par exemple : une retrouvaille comme Association Malienne pour la recherche, l’animation et la Consolidation de la culture Bellah (AMRACCB), nous pourrons dépolluer le nom Bellah qui s’impose à nous et surtout à nos enfants.


En plus, sans ou avec l’adhésion de nos Parlementaires, de nos journalistes de nos étudiants nous parviendrons à arracher notre représentation au niveau de la prise de décision des affaires de l’Etat qui n’est en faite autre que notre part dans le butin de guerre  dont bénéficient toutes les communautés maliennes sauf nous.
Quant à moi, j’écris pour assumer mon Bellahtoumast ; pour décharger dans les mots la haine et la peine que j’éprouve en tentant de consolider mon groupe ethnoculturel et savoir que ses destructeurs ne sont autres que ses propres fils ;


J’écris pour caresser le plaisir de cette consolidation que je sais malheureusement encore lointaine ;
J’écris pour me soigner, pour apprendre car l’écrivain en fait n’est qu’un étudiant qui sait mieux que quiconque qu’il n’y a nulle part un modèle de culture à proposer ;
J’écris pour me racheter d’une longue lâcheté d’accepter la vie avec une telle assimilation inéquitable et injuste… 


J’écris pour imiter la démarche de la revue Légitime Défense créée par Etienne Léro en 1932, un manifeste de son refus radical à l’assimilation par la culture latine ;
J’écris pour imiter les Jeunes Antillais signataires du manifeste de Légitime Défense dans lequel ils proclamaient leur refus des modèles littéraires traditionnels – l’esthétique parnassienne ou poste romantique.


Ils rejetaient également les valeurs bourgeoises rendues responsables de l’abaissement moral et intellectuel de l’Antillais de couleur. Ils proclamaient en revanche leur adhésion sans réserve  au marxisme, au surréalisme et à la psychanalyse.


De ses méthodes, ils attendaient l’ouverture sur une nouvelle conception du monde, notamment la redécouverte de leur identité profondément occultée par plusieurs siècles d’esclavage. ‘’Identité occultée j’en ai aussi’’.


Je pense comme eux que l’intellectuel Bellah «libéré de son aliénation» peut racoler ce qui reste des morceaux éparpillés de la culture ethnoculturelle et linguistique Bellah. Mon refus d’aliénation rejoint celui des fondateurs de Légitime Défense qui disent que la jeunesse noire veut agir et créer. Elle veut avoir ses poètes  et ses romanciers qui lui diront à elle ses malheurs à elle et ses grandeurs à elle ; elle veut contribuer à la vie universelle et pour cela, il faut se conserver et se retrouver : c’est le primat de soi.»
Que le Bellah sache que, l’insécurité dont on parle commence par le non-respect des droits de l’autre quand lui ne se prévaut d’aucun.
Que cela soi su et accepté car le début de solution d’un problème commence par en prendre conscience. Autrement, «nous aurions mieux fait de mourir et de soulager le monde de notre nôtre présence si nous ne voulons pas renaître une nouvelle vie ni nous épanouir par nous-mêmes.»
Reprise du dicton de l’Hindou Ambedkar aux Dalit (ses parents, une sous caste appelée les Intouchables) dans son livre de l’intouchabilité à l’égalité.  (Collection interculture).
Par AG Intazoumé Moussa (Mossa) : 66 76 85 23

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