Contribution : L’assainissement des Finances publiques, la Gouvernance militaire sur la bonne voie

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Les Gouvernants civils maliens ont toujours encouragé la gabegie financière dans la gestion des Finances publiques à savoir inflation des dépenses publiques, créations de sinécures, attributions de rémunérations publiques excessives. Sous ces gouvernements civils, aucun audit des finances publiques n’a eu lieu. Certes les audits sectoriels ont été ordonnés mais n’ont eu aucun impact important sur les finances publiques. Les rentrés de fonds dans les caisses de l’Etat ont été rares. Ainsi des milliards de F CFA ont échappé au budget de l’Etat.

​La gouvernance militaire actuelle est en voie de mettre fin ou au moins d’atténuer cette situation néfaste à la gestion financière de l’Etat malien. La suspension des subventions versées aux partis politiques s’inscrit dans ce cadre. Cette suspension est justifiée car ces partis politiques n’ont aucune audience sur l’électorat, ni sur la démocratie. Souvent, certains de ces fonds sont détournés à des fins personnelles. Il y a là un pas important justifié de justice sociale. Au lieu de travailler, certains font carrière en politique. Ne dit-on pas qu’il n’y a que les médiocres qui font carrière en politique. Il reste plusieurs cas des dépenses publiques à économiser ou à supprimer ou à réduire telles que les rémunérations publiques versées aux anciens Premiers ministres. Comme nous l’avons déjà signalé, un ancien Premier ministre n’est d’aucun apport pour le pays. Un Premier ministre n’est pas un élu du peuple, ni n’a été choisi à l’issue d’un concours officiel. Il est choisi uniquement par le fait du Président. A la fin de sa mission, comme celle d’un ministre du gouvernement ou d’un Haut fonctionnaire de l’Etat, il doit devenir un citoyen comme tout autre ancien serviteur du pays sans privilège particulier sauf le privilège qu’il avait lors de sa nomination.

​Les rémunérations publiques supérieures lorsqu’elles sont excessives par rapport aux courants sont cause d’injustice sociale et de frustration de celle ou ceux qui s’estiment lésés d’où des perturbations sociales et des grèves multiples. Ces fonctions et responsabilités publiques peuvent bénéficier des primes en plus des rémunérations mensuelles normales. Des fonds secrets alloués à certains dirigeants publics doivent être limités aux dirigeants assumant des responsabilités de sécurité nationale menacée ou attaquée par l’extérieur, la police et la gendarmerie assumant les responsabilités de la sécurité intérieure.

​Le Mali n’a pas besoin d’Ambassades dans les pays africains voisins, les consulats sont largement suffisants pour s’occuper des affaires et des ressortissants malien dans ces pays voisins. La durée des missions administratives dans les pays africains ou européens doivent être limitée à quinze (15) jours francs (jour de départ et jour de retour exclus). Il convient de revoir les salaires versés aux représentants du peuple (conseiller et député). Ces fonctions doivent être rémunérées par primes de sessions en fonction de la durée de la session et non par des salaires mensuels comme c’est le cas actuel. Cet ensemble de mesures doit être évalué afin de déterminer leur impact sur les finances publiques. Pour ce faire, le Président de la Transition, qui a entamé un travail d’assainissement des Finances publiques, doit constituer une commission ad hoc qui rédigera à son attention un rapport dont les conclusions seront consacrées par une loi organique qui s’imposera aux gouvernants futurs du Mali.

 

Dr.  Tiécoro DIAKITE

Docteur en Economie du Développement (Paris I)

Diplômé Expertise Comptable (Paris)

Diplômé en Droit des Affaires (Paris I)

Ancien Ministre

Ancien Expert principal du BIT

Lauréat International AWARD 2008

Chevalier de l’Ordre National du Mali

 

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