“ Celui qui n’a pas de temps à perdre, ne comprendra jamais rien à l’Afrique ” Amadou Hampathé BA
Le temps de la science n’est pas celui de la maladie. La pandémie du Covid-19 oblige la multiplication de mesures pour limiter sa propagation à défaut de la freiner.
En plus de ces mesures, dont celles prescrites par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), nos États, incontestablement dépassés, ont imposé des directives coercitives. Leur mise en œuvre soulève des problèmes face à la réalité de notre histoire et de nos traditions.
Tardivement, en tout cas plus que d’autres, touchés par l’expansion du coronavirus, les Africains vont adapter leurs habitudes à l’obligation, devenue quasi-mondiale, du confinement qui est par essence contre nature. Même dans les sociétés individualistes dont la philosophie est chacun pour soi. Le confinement contrarie un droit naturel de l’être humain, celui d’aller et de venir, qui lui est propre comme le rire, principe cher à Rabelais.
En Afrique, en général, rester confiné chez soi est l’exception et en sortir la norme au contraire de la coutume de certains pays, en particulier occidentaux. Chez nous être cloîtré, en dehors de l’espace carcéral, s’apparente à une agression de la liberté individuelle. L’isolement est aussi assimilé à un mal-être et à un refus de devenir un acteur social.
Dans notre culture, africaine, le voisinage est sacré. On lui doit la première démarche avant de prendre ses quartiers. Démarche traditionnelle, mais combien symbolique qui instaure des liens, droits et devoirs réciproques.
Il est le premier lieu où commence la journée, le dernier où elle finit. Symbole de la vivacité des liens communautaires, du partage, de la convivialité. Et c’est avec le voisinage, que souvent se scelle le destin de quelque projet et se dénoue un arbitrage conflictuel.
Donc aucun temps perdu car «celui qui n’a pas de temps à perdre, ne comprendra jamais rien à l’Afrique», comme l’a dit le vieil Hampathé. Ainsi, en même temps que les mesures barrières imposées partout dans le monde, l’Afrique découvre un modèle de lutte contre la maladie en plus du couvre-feu : RESTER CHEZ SOI.
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