Les affrontements sanglants qui ont opposés toute la journée du samedi dernier 24 mai 2014 les combattants de deux groupes armés, signataires de l’Accord de Ouaga, à Tabankor, une bourgade située entre Anéfis et Almoustrat, dans la région de Kidal n’ont rien à voir avec un quelconque loyalisme envers le Mali.
LES DESSOUS D’UN AFFRONTEMENT
Présenter commodément ces affrontements aussi comme une simple dissension entre deux tendances rivales au sein du Mouvement Arabe de l’Azawad (Maa), relève de la manipulation car c’est occulter la porosité avérée des groupes armés qui ont toujours fonctionné et fonctionnent encore, en fonction des rapports de force et de l’opportunité de survie, suivant le système connu des vases communicants. Sous la généreuse surveillance des forces internationales, de Serval en l’occurrence qui a été obligé cette fois d’intervenir pour circonscrire le carnage.
Les combats, par moments à l’arme lourde, qui ont eu lieu samedi 24 mai ont en vérité opposé les seigneurs de guerre du Nord malien pour le contrôle de des routes, donc du trafic, de drogue que chacun sait florissant dans cette région. Les rivalités internes au sein du Maa n’ont rien à voir avec le carnage. Sinon comment expliquer qu’une semaine auparavant c’est en rangs serrées que toutes les factions de tous groupes armés se ligués pour attaquer le Mali et qu’on ait pas entendu l’existence d’une quelconque tendance “loyaliste” aux cotés de l’armée malienne ?
Le bilan aurait plus lourd si les soldats français qui ont brillé par leur neutralité une semaine auparavant n’avaient intervenu lorsque la situation tournait au désavantage des narco-séparatistes du Mnla-Maa.
LE FILM DES AFFRONTEMENT
Tout a commencé, ce 24 mai 2014, aux environs de 10h, heure locale lorsque les paisibles populations de la localité de Tabancort furent surpris par le bruit assourdissant des coups de feu à l’arme lourde et de mitrailleuse à cadence continue.
Fort heureusement pour elles, des éléments armés du Maa, tous ou presque, ressortissants de la localité, étaient présents, en vue d’un pré-cantonnement. La réplique de ces derniers, ne se fit pas attendre, découvrant sans ambages qu’ils étaient la principale cible des assaillants.
Il s’agit de plusieurs combattants de la faction dissidente du Maa qui avaient rallié le Mnla depuis plusieurs mois et qui soit dit en passant menaient depuis un certain temps, mène une lutte sans merci, de Inafaragh (frontière Algérienne) à Legmoyza (frontière mauritanienne) en vue d’assurer leur contrôle totale sur toute la zone, aidée en cela, naturellement par leurs mentors et alliés du Mnla.
Il est notoirement établi que les principaux leaders de cette faction narco-séparatiste ne sont autres que, outre le non moins célèbre baron de la drogue Ould Oueynat alias “Mr air cocaïne”, Dina Ould Aya et Ould Sidatt, tous deux, sous mandat d’arrêt international.
Les assaillants narco-séparatistes du Mnla seront pris de court sous la puissance de feu de leurs adversaires, qui étaient déterminés à en découdre, après avoir été victimes les semaines dernières de tels assauts à leur base de Inafaragh et à Lere tout dernièrement. Devant leur rage de vaincre, ils parviendront à repousser les assaillant jusqu’aux environs de Anafis.
LE BILAN DES AFFRONTEMENTS
Bilan côté assaillants: 5 morts enterrés à Anafis, 17 blessés rentrés à Kidal parmi lesquels dont Alkhalifa Ag Hinna, brave lieutenant de Ag Najim du MNLA et 2 succomberont parmi lesquels Rhissa Ag Bassama leader connu Mnla. Preuve que les assaillants étaient moins dissidents MAA, que des responsables du Mnla, en tout cas appuyés et soutenus militairement par le Mnla.
Aux cotés de ces responsables connus du Mnla, des sources locales notent aussi la présence de plusieurs autre mercenaires jihadistes grassement payés par Ould Oueynat dont Albakaye Ould Sida Lamine de nationalité nigérienne et surtout le tristement célèbre Mohamed “le marin’s” bras de Sultan ould Badi, auteur de l’assassinat de Alwata ould Badi et de l’enlèvement de Rodriguez Leal pris en otage a Diema dont la mort a ete annonce le 29 Avril dernier par les Jihadistes. Preuve on ne peut suffisante de la présence de jihadistes dans les rangs du Mnla.
Quid de la propagande médiatique de blanchiment du narco-séparatisme à travers “accrochage entre le Mnla et le Mujao a Tabankort”? Et quid de et la singulière demande de la part de narco-indépendantistes qui trinquent avec des narco-jihadistes pour le contrôle des routes de la drogue du Nord malien d’un feu vert de la Communauté internationale afin de pouvoir utiliser son armement pour “sécuriser le Nord du Mali et nettoyer la zone des forces terroristes et obscurantistes”?
Qui boit par les narines ? La vérité finit toujours par triompher.
Aïoun Ould Sidy Lamine, Enseignant à Bamako