Contribution : Circulaire contre le général Kafougouna Koné : Le général Kafougouna Koné sera sûrement un de ces hommes qui quittera la scène politique nationale sans gloire et sans honneur.

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Celui qui s’était taillé la réputation d’un homme de rigueur doté d’un sens élevé du respect de la morale publique, s’est illustré ces derniers temps, par son manque de cohérence et de probité morale dans le mode de traitement qu’il a préconisé dans la crise qui oppose la majorité à l’opposition autour de la répartition des sièges à la CENI (Commission électorale nationale indépendante).

Kafougouna Koné a fait adopter en contrebande un projet de décret  en conseil des ministres. La confusion que son action a provoquée au sein de l’opinion publique nationale a été relevée par la presse, au point qu’il s’est essayé à une cession de rattrapage devant nos confrères complètement désorientés par ses incohérences et ses approximations.

Le ministre de l’Administration territoriale avait déjà élaboré son schéma en consacrant l’exclusion de l’opposition au sein de la CENI. Toutes les manœuvres qu’il a engagées visaient cette finalité. Il a décrété devant Dieu et les hommes que l’opposition incarnée par le Parti SADI et ses alliés ne doit pas siéger dans cette CENI qu’il a frauduleusement mise en place. Pour y parvenir, il balaiera d’un revers de la main tous les arguments développés par l’opposition et torpillera les initiatives de la société civile devant laquelle il a même reconnu  la mauvaise foi des partis de la majorité. Et tout au long de cette crise, il  n’a jamais établi sa réputation d’intégrité morale et de probité intellectuelle. Bien au contraire, il a multiplié les fautes au point de nous montrer son vrai visage : celui d’un homme largement acquis à la majorité.

Pour servir cette majorité, le général a sorti de son chapeau un opposant connu dans les couloirs de son département pour avoir été toujours son joker de luxe et son arme de recours. Celui-là a été membre de la CENI en 2007 et en 2009. Véritable transhumant politique, n’ayant aucun sens de l’éthique morale et politique, le nommé Moussa Konaté a été d’abord membre du Parti écologiste pour l’intégration (P.E.I) puis du Parti écologiste du Mali (PEM), avant d’atterrir au PSD (un minuscule parti de dimension communale) et de poursuivre sa migration au PDS dont il est le coordinateur à Lakamané. Il est incontestablement la carte maîtresse de Kafougouna Koné dans sa stratégie de provocation policière et d’infiltration de la CENI. Voilà le type de démocratie que le général Kafougouna Koné veut pour notre pays ! Il n’en éprouve aucun remord. Il  a dit d’ailleurs au cours de sa conférence de presse qu’il s’en foutait, et que tous les décrets qu’il a  élaborés ont passé comme un timbre à la poste. Et pour montrer sa foi de croyant à cheval sur les principes, Kafougouna Koné dit qu’il s’en remet à Dieu !

Voilà comment on cherche à mystifier notre peuple lorsque l’on se fait prendre la main dans la confiture ! Kafougouna n’a pas dit la vérité à l’opinion nationale et les journalistes lui ont dit clairement que ses explications n’ont pas convaincues. Lorsqu’un ministre étale au grand jour son incompétence, son inculture et son extrême partialité en donnant une signification  juridique à un mot qu’il ne comprend pas, ses collaborateurs et l’ensemble des cadres nationaux doivent le rappeler courageusement à l’ordre ! 

L’un des conseils de l’opposition, Maître Mohamed Aly Bathily a donné exactement la signification de la notion d’équité : Et en matière de loi, soutient-il, on ne peut pas prêter n’importe quel sens aux mots juridiques. L’idée de partage équitable n’est pas la même chose qu’un partage proportionnel. Entre l’équitable et la proportionnelle, il y’a toute une dimension juridique de la portée de ces deux mots.

La CENI est un organe de certification, donc d’arbitrage et sa composition ne peut pas être livrée à la proportionnalité. Parce que la proportionnalité signifie le partage inéquitable. La loi est claire : Lorsque l’on parle de partage équitable, c’est l’égalité ! Le dictionnaire juridique de Gérard Cornu l’indique clairement : Equité = Justice fondée sur l’égalité !

L’équité n’est donc pas la proportionnalité ! Le partage proportionnel tient compte des forces en présence et les reflète dans la composition d’une chose. La proportionnalité est un rapport mathématique, un principe d’adéquation à, qui veut dire s’adapter à…..

Le général Kafougouna Koné s’est assied sur le droit. La majorité avec. Mais la partie ne sera pas facile pour eux. Dans un pays où le mensonge est devenu une marchandise qu’on vend dans toutes les rues, les clients  ont le droit sacré de se découvrir une nouvelle vertu et de chasser ces vendeurs. Ce sera une œuvre de salubrité publique.

Poussé par sa hargne et son extrême hostilité pour le Parti SADI, aveuglé par la petite parcelle de pouvoir qu’il détient dans l’arbitraire le plus absolu, le Général Kafougouna Koné comme dans un conseil de guerre a déclaré de manière péremptoire que  le débat sur la CENI est clôt et que l’organe est mis en place. Son aveuglement ne supporte même pas l’idée d’un recours devant les juridictions qui seront appelés pourtant à trancher en dernier ressort.

Napoléon Bonaparte a dit que « Le général qui voit avec les yeux des autres, n’est pas capable de commander une armée ». Et pour avoir vu la CENI avec les yeux de la majorité, le général Kafougouna Koné n’est pas capable de conduire notre pays à des élections démocratiques, transparentes et crédibles. Il n’a ni la compétence, ni l’autorité morale pour réussir cette mission. 
Nouhoum KEITA, Secrétaire Administratif de SADI

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