Contre-terrorisme : « Celui qui nourrit les rats, attire les chats »

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Aujourd’hui, ce qui menace les caravanes ancestrales qui sillonnaient jadis le désert, ce sont les narcotrafiquants terroristes. Ces derniers les utilisent pour se protéger, se faire discret, quitte à mettre en péril les convoyeurs des groupes armés signataires.

Depuis la nuit des temps, des convois ont sillonné le désert. Toutes les marchandises sont passées par Taoudeni. Parties dans les premières lueurs du jour, toutes les caravanes se sont arrêtées dans les puits d’Aourouane. Ce n’est pourtant pas la drogue, remplaçant trop souvent le sel, qui risque de stopper les routes millénaires mais bien les bombes incendiaires.

Depuis des années, les communautés Touareg et Arabe se sont alliées aux terroristes car elles ont cru que ceux-ci pouvaient les aider à obtenir ce qu’elles désiraient : plus d’autonomie pour l’Azawad, et plus de richesse pour la contrebande. Ou, parfois, tout simplement, elles ont été trompées par des faux discours sur l’Unité de l’Islam. Beaucoup des faux prêcheurs sont morts ou se cachent comme Iyad Ag Ghali, mais les partis signataires des accords de paix, la CMA et la Plateforme, continuent d’accueillir dans leurs convois des terroristes peut-être par solidarité, peut-être par faiblesse.

Mais les terroristes sont traqués et sont détruits par le feu, par les bombes. Les espions des services secrets maliens sont partout, les repentis parlent, les satellites surveillent le moindre mouvement de moto, de pick-up. Combien de convois pourront encore passer avec des terroristes repérés à l’intérieur ? Le temps où il était facile d’avoir des 4×4 neufs après avoir rendu service est passé… Maintenant, les terroristes sont obligés d’essayer de les voler à Tombouctou, Goundam ou ailleurs.

Nos jeunes, qui sont toujours à la recherche de la richesse et de l’honneur dans la participation à des convois, doivent-ils mourir brûlés sans raison ?  Lorsque les chefs de convoi acceptent des membres d’Ansar Dine ou d’AQMI, ils devraient savoir que « celui qui nourrit les rats, attire les chats ». Combien de temps croient-ils pouvoir parcourir le désert sans qu’une bombe ne leur tombe dessus ?

Le commerce doit continuer avec les pays voisins et frères du Mali. Mais si les caravaniers d’aujourd’hui acceptent les terroristes recherchés par nos Forces Armées et les forces internationales, l’or, le sel (et malheureusement la drogue) seront très vite remplacés par le sang. Le proverbe touareg nous le rappelle : « Celui qui se met une corde au cou, Dieu lui donnera quelqu’un qui la tirera ».

Idrissa Khalou

Twitter : @Ikhalou

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