La vision du monde occidental est de procéder au morcellement des Etats arabes et africains pour les affaiblir davantage et pouvoir les gérer comme ils l’entendent. C’est toujours la continuation de la conférence de Berlin qui est d’actualité. Comme, ils ne peuvent pas parler de mot «colonisation» en ce troisième millénaire, il faut procéder par d’autres méthodes.
La présence de la majeure partie des Etats européens sur le territoire malien n’est pas gratuite. Les pays européens, dans leurs plans machiavéliques passent toujours par des relais. Ces relais sont créés de toutes pièces à partir du territoire qu’ils veulent déstabiliser. Quand la presse malienne titre «une triangulaire paralysante Alger- Paris-Rabat» (Challenger n°1021 du 16 février 2015). Nous l’avons dit au moment opportun que la mission de l’ancien président burkinabè, le capitaine Blaise Compaoré était celui d’un commis au service de son maître. Le capitaine président Blaise Compaoré travaille à la lettre sous les ordres des français : hébergement des cadres du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), exfiltration de son leader M. Bilal Ag Chérif lors de la débâcle de son mouvement face au Mouvement pour l’unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO) dans les combats à Gao en 2012, l’utilisation du mot «Azawad» devant le président IBK en plein sommet régional de l’Afrique de l’ouest tenu à Dakar courant 2013.Tout dernièrement, le roi du Maroc, Mohamed VI a donné des millions de francs au leader du MNLA. Ceci ne contribue pas à régler le problème du nord du Mali. Le Maroc a été toujours un pays colonial au même titre que la France. Personne ne doit oublier le grand Maroc qui inclut tout le nord du Mali, le Sahara occidental, la Mauritanie et jusqu’au fleuve Sénégal donc qui inclut une partie de la république du Sénégal. La famille de l’Amenokal Intallah Ag Attaher est d’origine marocaine.
L’empire songhaï a été annexé en 1591 par le royaume du Maroc sous le sultanat du roi Al Mansour. Les mercenaires marocains sous la direction du pacha Djouder n’ont jamais été rapatriés donc le Maroc voit dans le nord Mali, une propriété. Le Mali depuis la chute du président Modibo Kéita en 1968 par le CMLN dirigé par des «myopes politiques» qui n’avaient aucune vision sincère pour leur pays si ce n’est construire des villas et vivre dans le luxe insolent. Sinon, concrètement le Mali n’a aucun problème avec une partie de ses fils.
Le Mali a un problème avec la France et cette dernière pour aboutir à ses objectifs passe par des hommes politiques «torchons» et certains apatrides comme Moussa Ag Attaher le citoyen belge et Moussa Ag Assarid de Taboye (Bourem) qui vit en France. Au lieu de se réunir à Alger avec les groupes rebelles qui sont tous liés à la France d’une manière ou d’une autre, le gouvernement malien doit tenir des pourparlers avec son homologue français à Paris. Le triangle Alger-Paris-Rabat n’est que la face cachée du vrai problème. Tout est lié à la volonté de la France. Mais la France doit savoir qu’il y’a une volonté supérieure à la sienne. C’est celle du Seigneur de l’univers.
Ce qui se passe au nord Mali, au Nigeria avec le problème de Boko Haram nous rappelle les évènements de la guerre du Biafra en 1967 au Nigeria. Cette sécession a eu le soutien personnel du Général De Gaulle, de certaines personnalités du gouvernement et non de la totalité de son gouvernement et du peuple français. Le Nigeria paye dans la guerre du Biafra sa critique vis-à-vis de l’essai nucléaire français au Sahara algérien et particulièrement à Reggane. Le Mali aussi paye avec la position du président Modibo Keita, chef du gouvernement fédéral malien sur l’essai nucléaire français. La position du président Modibo est sans équivoque. L’évacuation des bases françaises de Tessalit, Gao, Bamako et Kati est aussi parmi les revanches de la France sur le Mali. Voici les recherches du journal français «L’Express» sur la guerre du Biafra : «Le 1er octobre 1960, lorsque le Nigeria arrache son indépendance des mains des britanniques, Abubakar Tafawa Balewa conserve son poste de Premier ministre et dirige le gouvernement de coalition qui regroupe les partis significatifs du Nord et ceux de l’Est du Nigeria».
Le 27 décembre 1960, la France entreprend son 3ème essai nucléaire au Sahara algérien, dans la localité de Reggane et les autorités nigérianes critiquent l’acte et expulse Raymond Offroy, l’ambassadeur de France au Nigéria et interdisent les avions et navires français de se poser sur le sol nigérian.
Le Général de Gaulle se met en colère.
Abubakar Tafawa Balewa est kidnappé et assassiné et son corps est découvert, six (06) jours après, en bordure d’une route, non loin de Lagos.
Sont également assassinés, Akintola, Ahmadu Bello et des figures importantes du régime.
Le Major général Johnson Aguiyi-Ironsi, d’ethnie Ibo et Commandant de l’Opération des Nations Unies au Congo (ONUC) de janvier à juin 1964, est nommé Président du Nigeria.
Le nouveau Président met fin au modèle fédératif du Nigeria et concentre l’ensemble des pouvoirs à Lagos mais la réforme provoque une révolte générale.
Le 30 mai 1967, le Colonel Odumegwu Emeka Ojukwu proclame l’indépendance de la région du Biafra avec pour capitale Enugu. Il devient le Président du nouvel Etat de Biafra et nomme Benjamin Nnamdi Azikiwe Premier ministre.
Avec les 10 millions de barils de pétrole produit par an par cette région, l’Etat fédéral n’accepte pas la sécession et pour la maintenir dans la fédération, il déclare l’état d’urgence et mène des actions policières qui se soldent par un échec.
Les deux (02) Etats sollicitent l’aide de la France mais celle-ci décide officiellement de les mettre sous embargo.
Officieusement, le Général de Gaulle qui n’avait pas digéré l’attitude du Nigeria lors de son essai nucléaire de 1960, se met du côté de l’Etat du Biafra pour que le Nigéria soit morcelé et devienne moins puissante.
Il dira à son conseiller en affaires africaines, Jacques Foccart, qu’il souhaite le «morcellement du pays (Nigeria) afin d’affaiblir la zone d’influence britannique.»
De plus, le ministre des Armées de France, Pierre Messmer confesse : «Je ne pardonnais pas (au Nigéria) son attitude après nos tirs nucléaires à Reggane. Ça permettait [le soutien au Biafra] de lui faire payer! Il avait été à la fois provoquant et ridicule. Provoquant, en essayant de soulever les gouvernements africains contre les tirs nucléaires français». Et ridicule en disant : «Nous, Nigeria, nous aurons la bombe atomique.” Ce sont des propos grotesques. Je ne leur ai pas pardonné».
Ainsi, pour contourner l’embargo sur les armes imposé aux deux (02) parties, le Général de Gaulle procède à l’armement de l’Etat de Biafra sous le couvert de l’aide humanitaire apportée à ce peuple.
Le site web, www.abidjantalk.com, relate comme suit cette manœuvre : «Dès le début du conflit, un avion de bombardement B26 a été fourni par l’armée française” et “illégalement acheminé à Enugu, capitale du Biafra, par un équipage français” (communiqué de l’ambassade des USA à Lagos, cité par «Le Monde» du 17/07/67)…. Selon la radio nigériane, «une convention, dont les photocopies seront distribuées aux correspondants de presse étrangère, avait été signée entre un représentant biafrais, M. Francis Chuchuka Nwokedi, et deux délégués de la Banque Rothschild de Paris. Aux termes de cet accord, cette dernière recevrait les droits exclusifs d’extraction de différents minerais solides, liquides et gazeux, contre versement immédiat de 6 millions de livres».
Le blog «souslarbreapalabre.ivoire-blog.com» écrit : «Les opérations vers le Biafra sont coordonnées par l’ambassadeur de France au Gabon Maurice Delauney, avec à ses côtés Jean-Claude Bouillet, directeur de la compagnie aérienne Transgabon et responsable local du SDECE, en lien avec le correspondant de Foccart à Abidjan, Jean Mauricheau-Beaupré, ancien membre du SDECE. Les premières livraisons de munition et d’un bombardier B26 ont lieu en juillet 1967 et sont signalées par l’ambassade des Etats-Unis à Lagos. Maurice Robert est alors chef des opérations du SDECE en Afrique.»
A partir d’août 1968, ce sont des dizaines de tonnes par jour d’armes et de munitions qui sont acheminées au Biafra par des mercenaires et des hommes du SDECE. On trouve parmi ces mercenaires Bob Denard, le colonel Roger Faulques, Rolf Steiner, ou encore le colonel Fournier.
Le Président Félix Houphouët-Boigny de la Côte d’Ivoire et le Président Albert-Bernard Bongo du Gabon soutiennent la sécession pour réduire l’influence du géant nigérian.
Egalement, les autorités de l’Afrique du Sud et de la Rhodésie appelée aujourd’hui, Zimbabwe apportent leur aide au Colonel Odumegwu Emeka Ojukwu.
Haïti et quatre (04) autres Etats africains reconnaissent le nouvel Etat de Biafra, la Côte d’Ivoire, le Gabon, la Tanzanie et la Zambie.
Contrairement à ces Etats, le site www.fonds-baulin.org mentionne que le Président Diori Hamani du Niger était opposé à la sécession du Nigeria et, en avril 1968, lors de la réunion, à Monrovia, du Comité Consultatif de l’OUA, il dit : «Nous avons demandé et obtenu, dit-il, du gouvernement de Lagos, d’importantes concessions qui peuvent être considérées comme des nouveautés : nous avons en particulier obtenu qu’il ne pose plus la renonciation à la sécession comme préalable à toute négociation et au cessez-le-feu… Malheureusement, nous n’avons pas trouvé une égale disposition auprès des représentants du colonel Ojukwu …Aux puissances, aux hommes et aux organisations qui soutiennent la rébellion pour des «raisons humanitaires» et leur rappelle que si tel est l’objectif réel, le mieux serait de «faire arrêter la guerre, et non d’exciter les gens à se battre».
Le Président Ahmadou Babatoura Ahidjo du Cameroun dit au téléphone au Président Diori Hamani du Niger : «Ce sera la plus grande erreur politique de la carrière d’Houphouët».
Les compagnies Shell, BP et American Overseas déclarent qu’elles verseront leurs dus à l’Etat de Biafra.
Quant à la Russie et le Royaume-Uni, ils apportent leur soutien au Président du Nigéria Yakubu Gowon en lui livrant des armes et les Etats-Unis d’Amérique, bien que soutenant les autorités du Nigeria, refusent de leur livrer des armes».
Le député Philip Effiong règle les détails de la capitulation et le 12 janvier 1970, le cessez-le-feu est signé sans conditions.
Le 15 janvier 1970, l’Etat du Biafra est rayé de la carte et réintégré au Nigéria.
La guerre du Biafra a provoqué la mort de plus d’un million de personnes due à la faim, les épidémies et la soif.
Le Président du Niger, Diori Hamani, qui s’était opposé à la sécession du Biafra est remercié, suivant le site www.fonds-baulin.org, par le Général Usman Faruk, gouverneur militaire de l’Etat du Nord-Ouest qui recevait le chef d’Etat nigérien, le 28 février 1970 en ces termes : «Je suis sûr d’exprimer la pensée de tous dans ce pays en disant que le rôle joué par le Président de la République du Niger pendant la crise du Nigéria sera toujours rappelé, même par les générations à venir. Le gouvernement de la République du Niger et son peuple ont prouvé sans l’ombre d’un doute qu’ils étaient vraiment nos amis. Nous n’oublierons jamais leur soutien inappréciable… Ce soutien n’a pas peu contribué, à la capitulation finale du régime sécessionniste. »
«En Afrique francophone, il affiche une relative neutralité face aux coups d’État qui se succèdent, mais n’hésite pas à apporter son soutien aux régimes en place quand il le juge nécessaire, allant jusqu’à faire intervenir les troupes françaises au Gabon (1964) et au Tchad (1968). En revanche, face au Nigeria anglophone, la France appuie en sous-main dès 1967, puis de plus en plus ouvertement à partir de 1968, la tentative de sécession du Biafra».
Il faut voir à travers ses représentations diplomatiques, des soutiens potentiels aux mouvements rebelles. Toutes les ONG françaises présentes sur le sol malien, sont à la solde de l’impérialisme français. Donc, le soutien des soldats français aux indépendantistes du MNLA ne doit surprendre personne depuis la création de l’OCRS en 1957 par la France en passant par la rébellion de 1963-64, des années 1990, de l’année 2012 qui a abouti à la chute des régions nord de notre pays, au coup d’état de la junte, à l’embargo de la CEDEAO et aux évènements de mai 2014 avec la visite de l’ancien premier ministre Moussa Mara à Kidal. Pour coloniser le Mali sous une forme peu civilisée, la France a passé par l’ONU à travers la résolution du conseil de sécurité. C’est Allah qui sait ce que la France fait dans la région de Kidal depuis son intervention en janvier 2013. Le soutien de la France aux sécessionnistes biafrais de 1967 à travers ses réseaux diplomatiques, ses services spéciaux et ses secondes mains en Afrique a été décrypté par le journal français «L’Express».Voici la liste de ceux qui ont passé au Biafra en tant que militaires, médecins et autres :
«Philippe Letteron entre en 1963 au secrétariat général de la présidence de la République pour les Affaires africaines et malgaches. Conseiller des présidents Youlou, Tschombé, Tombalbaye et Bongo, il effectue plus d’une dizaine de missions au Biafra pendant la guerre. Il revient ici sur le rôle de la France dans le conflit et décrit l’organisation de l’aide semi-officielle du gouvernement français. La France intervient assez tard, à la demande d’Etats africains proches du Nigeria : la Côte d’Ivoire, le Gabon, la Zambie et la Tanzanie. D’autres pays entrent alors en jeu : le Portugal et, plus curieusement, l’Afrique du Sud, en plein apartheid, qui trouve alors l’occasion de s’engager dans une politique africaine. Le soutien logistique de la France passe par la fourniture d’armes qui transitent par la Côte d’Ivoire et le Gabon mais aussi par l’envoi de mercenaires.
Libreville, la capitale du Gabon, devient en toute discrétion la plaque tournante de l’aide française sous l’égide d’une équipe réduite et autonome. L’indépendance de cette cellule secrète suscite le mécontentement des administrations classiques et de certaines personnalités, notamment le ministre des Affaires étrangères Couve de Murville qui pense qu’il s’agit d’un combat voué à l’échec. Un constat que partage a posteriori Philippe Letteron : «Si l’on considère cette guerre du Biafra aujourd’hui, on peut dire que c’est un échec et que toute l’aide que nous avons fournie n’a servi qu’à en retarder l’issue»… »
Bob Maloubier évoque le destin des mercenaires : «Né en 1923, membre des services secrets anglais pendant la guerre, il participe à la fondation du service action du SDECE (services spéciaux français) en 1947 et de l’unité «nageurs de combat» en 1952. Successivement forestier et responsable de la garde présidentielle au Gabon, il devient pétrolier à la Shell puis chez Elf. Pendant la guerre du Biafra, il est en poste à Lagos, capitale du Nigeria.
Il évoque ici Elf, ses relations avec les services secrets et l’enjeu géopolitique du conflit biafrais. Dans un Nigeria très peuplé, que de Gaulle appelait «l’éléphant de l’Afrique» et que les petits pays francophones voisins considèrent comme une menace, le souci principal de la compagnie pétrolière est, par intérêt économique, de préserver sa neutralité durant un conflit dont l’issue lui paraît inévitable.
La victoire de la Fédération est inéluctable, d’autant que le pouvoir central est soutenu par les Britanniques et les Soviétiques. Bob Maloubier évoque le destin des mercenaires et livre sa vision du conflit qui, pour lui, n’avait rien d’un génocide et se résumait à une rébellion, médiatisée par les Français dans sa dimension sentimentale…»
Genéral Jean Varret : «Né en 1936, Jean Varret sort major de l’école militaire de Saint-Cyr et participe à la guerre d’Algérie. En 1968, le président Bongo, qui soutient le Biafra, demande protection à la France. Le capitaine Varret est alors envoyé au Gabon, où il commande une compagnie de parachutistes. Il raconte ici son implication dans le conflit biafrais, dans une Afrique encore marquée par la présence coloniale française et où le «système» Foccart est à son apogée.
Il évoque sa mission à Libreville, qui consistait à protéger l’aéroport où transitait l’aide française, notamment les armes, acheminées également par bateaux. La tentation de s’impliquer totalement et d’intervenir directement dans l’aide aux Biafrais est alors grande. Dans une situation africaine qui n’a rien de simple, Jean Varret découvre le monde des mercenaires, le monde de Foccart, un univers séduisant pour ce soldat professionnel qui côtoie alors les «soldats de l’ombre» et comprend mieux comment une politique officielle peut être doublée par une politique parallèle. Petit à petit, Varret et ses hommes sont impliqués davantage dans des opérations logistiques où les grades et les ordres écrits n’ont plus d’importance, où les mercenaires comme Van Rosen ou Bob Denard sont quasiment des personnages officiels.
Pour expliquer le soutien de la France au Biafra, Jean Varret évoque le « complexe » de Fachoda, c’est-à-dire la volonté de la France de contrecarrer l’influence britannique en Afrique à tout prix».
John Sénart : «Résistant, officier dans la 2è DB du maréchal Leclerc, John Sénart participe aux guerres d’Indochine et d’Algérie puis entre au SDECE – services spéciaux français. En poste en Afrique de l’Est, il est envoyé au Biafra fin 1968 à la demande du général de Gaulle pour évaluer les chances de succès de la sécession biafraise. Il raconte ici les circonstances de sa mission, ses rapports avec le général Ojukwu, le leader de l’indépendance biafraise, et évoque aussi bien la difficile gestion des mercenaires, mal accueillis par les Biafrais, que le rôle de la famine dans la propagande des sécessionnistes. Il conclut son entretien en confiant son admiration pour le courage des combattants biafrais et en reconnaissant que, comme toutes les interventions étrangères, la mission au Biafra était certainement motivée par des intérêts économiques…»
Emeka Ojukwu :, leader de la sécession biafraise : «Les Ibos et le général Ojukwu étaient des novices de la morale internationale. Dopés par la sympathie de l’Occident, ils ont pris les vœux de la France, les sentiments du Vatican, l’émotion des Scandinaves, pour des gages d’alliance. Paradoxalement, mais ce ne sera pas le remords de l’URSS, ces romantiques étaient les seuls en Afrique à pouvoir réaliser le schéma socialiste d’un Etat centralisé, où l’autorité ne serait pas séparable du rendement. En remettant sur ses pattes l’éléphant nigérian, les Russes ont-ils bien mérité de l’Afrique? “La lutte continue“, crie le général Ojukwu. Pas la guérilla sans doute, mais l’effort des peuples pour préserver leur identité dans de vastes ensembles mous où ils ont peur de disparaître. La mort du Biafra n’a pas tranché la querelle du réalisme et du courage».
«Il explique ici sa vision du conflit, difficile à placer sur l’échiquier de la guerre froide selon lui mais indubitablement d’origine ethnique en raison de l’attitude des Haoussa, groupe majoritaire au Nord, vis-à-vis des Ibo, originaires de l’Est, assassinés en masse. Il évoque également Yakubu Gowon, protégé du gouvernement britannique, dont il n’accepte pas le coup d’Etat en 1966. Abordant la question du pétrole, il assure qu’il n’est en rien la raison de la guerre, même s’il a suscité l’intérêt des puissances étrangères.
Les figures d’Hank Warton et de Chris Okigbo, mercenaires dont le rôle a été crucial dans les premiers jours du conflit, sont par ailleurs évoquées par le chef rebelle avant qu’il ne revienne sur les «cadeaux» de la France et le rôle du général de Gaulle. Il explique sa stupéfaction quand il a réalisé que la politique biafraise de la France était la politique personnelle du général de Gaulle et non celle de son gouvernement…»
Le Golfe du Biafra reconnu officiellement
Acculé, le Biafra tient bon et les indépendantistes, que le pouvoir central entendait mater rapidement, contraignent Lagos à une véritable épreuve de force. Criant au génocide, les militaires biafrais ne tardent pas à attirer l’attention sur leur sort. Les troupes régulières font le blocus de la région. Interdisant à tout convoi humanitaire de pénétrer dans la zone de conflit. Les Igbos, au bord de la famine, ne cèdent pas. Cette guerre civile, dans l’une des plus importantes réserves de pétrole du continent, ne laisse personne indifférent.
La Tanzanie, la Zambie, le Gabon, la Côte d’Ivoire, l’Afrique du Sud, la Rhodésie (l’actuel Zimbabwe) et le Portugal reconnaissent officiellement l’indépendance du Biafra, soutenu officieusement par la France… Et par de nombreux autres pays qui trouvent son combat héroïque. Si la Grande Bretagne apporte un soutien timide au gouvernement fédéral, l’Union Soviétique, en revanche, devient l’un de ses plus importants pourvoyeurs d’armes. Seuls les Etats-Unis restent tout à fait neutres dans le conflit. Ralliés à la légitimité du GFM, «ils interdisent toutefois la vente d’armes à chacun des deux camps».
Le Boko Haram est une création des services secrets occidentaux. Derrière Boko Haram, il y’a une volonté de morceler le Nigéria. Il y’a bien un parallèle entre la destruction de la Libye sur le plan militaire et économique celui du Nigeria et du Mali. Nous pensons bien que les USA ont dû regretter de couper le Soudan de sa partie sud. Les USA ont aidé John Garang et ses lieutenants dont Salva Kir à avoir leur indépendance. Aujourd’hui, les USA doivent regretter au lieu d’avoir deux Soudan mais quatre Soudans : Le Soudan avec capitale Khartoum, le Sud Soudan, le Darfour et l’autre Soudan intermédiaire entre le nord et le sud.
Le Tchad et le Niger ne doivent pas attaquer Boko haram
C’est une erreur de leur part et cela pourrait les déstabiliser un jour. Ces deux états sont tombés dans le piège des occidentaux qui ont un agenda pour la mise en place d’une carte du monde et de l’Afrique en particulier. Pour déstabiliser le Niger et le Tchad, comme les occidentaux ont fait pour le Soudan et le Mali, la Libye, il faut passer par le nord du Nigéria à majorité musulmane. Boko Haram est un problème intérieur nigérian et avant la coalition Cameroun-Niger-Nigeria-Tchad, Boko Haram n’a jamais eu à attaquer ces deux états. C’est un pont qui sépare la région de Diffa du Niger et la zone nigériane contrôlée par Boko Haram et les gens de Diffa voient flotter de l’autre côté le drapeau de Boko Haram qui n’a jamais attaqué le Niger.
Maintenant, les présidents Issoufou et Idriss Deby Itno viennent d’ouvrir la boîte de pandores en attaquant Boko Haram. Les occidentaux veulent avoir une occasion pour bombarder le nord du Nigeria et tuer une grande majorité de musulmans. En ce moment, ils feront le déséquilibre démographique entre le nord musulman et le sud chrétien. Et cela à la défaveur des musulmans. Il faut noter que ces différents conflits sont aussi des guerres de religion et les occidentaux défendent le christianisme. C’est la raison pour laquelle, l’islamophobie est très développée aujourd’hui en France. Les musulmans sont vraiment exposés dans ce pays qui ne tient qu’à ses valeurs de libertinage. Pourquoi les africains ne cherchent pas à résoudre leurs conflits en passant par des médiations interafricaines? Si la négociation doit régler les problèmes, il faut le faire entre les frères du pays en conflit.
Les Maliens peuvent négocier entre eux, les camerounais peuvent négocier entre eux. Les présidents, Good Luck du Nigéria, Issoufou du Niger, Deby Itno du Tchad et Paul Biya du Cameroun ont été tous invités par le président François Hollande en France. Mais le président Biya a refusé la présence des conseillers militaires dans le nord de son pays, théâtre des opérations contre Boko Haram. Le morcellement du nord Mali en projet par la France et ses soutiens européens, c’est ce qui se passe au Nigeria. Chez nous au Mali, notre pays n’est pas en conflit avec une partie de ses enfants mais il est en conflit avec la France.
Après l’assassinat du premier ministre fédéral Abubakar Tafawa Balewa, «Le Major général Johnson Aguiyi-Ironsi, d’ethnie Ibo et Commandant de l’Opération des Nations Unies au Congo (ONUC) de janvier à juin 1964, est nommé Président du Nigéria». Une raison pour les Etats africains de se méfier des missions de l’ONU sur leurs territoires. Tout le monde a vu au Mali, le soutien de la MINUSMA au MNLA au Mali. La MINUSMA n’a jamais tiré même une balle blanche à Kidal à plus forte raison tiré de vraies balles. Cette mission de l’ONU est soumise aux français qui sont les guerriers des européens et qui sont la volonté de cette communauté internationale au sein du conseil de sécurité. Tout dernièrement le roi des Pays-Bas a visité ses troupes armées au Mali et il a été reçu par le président IBK qui doit savoir que tous ces pays de l’Union Européenne et en tête de proue les pays scandinaves trouvent que les Touaregs sont des minorités opprimées sur leur territoire. Il n’en est pas ainsi car la majeure partie des maliens habitants le sahel et le Sahara sont opprimés par les aléas naturels du climat. S’il y a injustice de la part d’un policier, d’un gendarme, d’un juge ou d’un administrateur quelconque, cela se fait aussi partout sur le territoire malien par les mêmes acteurs cités. C’est la même justice à Kayes, Kidal ou Gao. C’est la même administration partout. Rien ne justifie la mise à sac des régions du nord dont Gao et Tombouctou par le MNLA et associés.
Nous avons été consternés quand on voit à la télé malienne, Bilal ag Cherif sourire avec la signature d’un accord de cessez-le-feu. Il a sur sa conscience l’assassinat de l’enseignant Idrissa Omorou Maïga, le viol des femmes et filles de Gao, la destruction de toutes les infrastructures sanitaires, scolaires et bancaires des régions du nord du Mali. Ces gens-là et ceux qui les ont soutenus dans leur complot contre le Mali, un paisible et hospitalier pays ne passeront pas sans la punition divine, incha Allah.
Le Collectif des ressortissants du Nord (Coren) est une assemblée de vautours et les vautours en pays peulh et sonrhaï sont des signes de malheur. Le Coren veut rentrer au gouvernement. Chaque fois qu’un membre ne figure pas dans le gouvernement, il s’agite. Ils sont tous des politiciens affiliés à des partis politiques. Si le Coren avait joué franc jeu avant la crise, il pouvait trouver une solution. Le Coren était proche du président ATT avant la chute du nord de notre pays. Il doit s’occuper des problèmes de sensibilisation de ses compatriotes. Le Coren doit savoir aujourd’hui sous le manteau de la pauvreté, il y’a une véritable démobilisation des consciences suite aux distributions de dons. La mendicité ne fait développer aucun peuple. Il faut travailler et c’est le travail qui libère. Le Coren doit veiller sur le travail de ses compatriotes dans les services publics. Le Coren doit savoir aujourd’hui que sur le plan scolaire, Gao tient la queue du peloton.
Face aux hostilités
Le Mali doit compter sur son armée et non sur des milices d’autodéfense. La défense de l’intégrité territoriale est une mission fondamentale de l’armée nationale et cela pour barrer la route à tout amalgame et à une future guerre civile aux conséquences incalculables. La défense du territoire nationale revient à l’armée nationale et non à l’ONU à travers la MINUSMA.
Les colonisateurs passent toujours par les armées des pays qu’ils veulent mettre sous leurs mains. Avec la fin de la deuxième guerre mondiale et les promesses faites aux Etats coloniaux africains pour leur indépendance, les colons africains ont vu qu’ils ne peuvent pas résister devant le droit inaliénable de ces pays à l’accession à la liberté et à la souveraineté, se sont dits, il faut leur donner leur indépendance mais, il faut les contrôler par des institutions bancaire et militaire. Aujourd’hui, quand on regarde les pays en voie de développement, il n’y a pratiquement pas une véritable armée sauf : le Soudan et l’Iran.
Au lieu de stigmatiser les djihadistes, que chacun balaye devant sa porte. L’Envoyé de Dieu a dit dans un hadith que l’Islam est divisé en 73 parties et les 72 vont dans l’enfer sauf une qui va dans le Paradis et cette dernière est celle qui suit sa voie. L’Islam compte plus d’un milliards d’adeptes. Ils n’ont pas la même vision. L’Islam n’est pas quelque à cacher dans une poche. Il n’y a pas à parler d’Islam modéré ou d’Islam orthodoxe. Il n’y a que l’Islam tout court. Que chacun joue pour la stabilité du monde: croyants et non croyants de sensibilités diverses. Il ne faut pas jouer à la provocation sous le manteau de la liberté d’expression ou de mode de vie.
Que Dieu sauve le monde entier et notre pays le Mali. Amine.
Yacouba Aliou, Bamako