Conférence d’Entente Nationale : Les Maliens…impatients

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accord de paix
Photo à titre illustratif

Annoncée pour courant mars 2017, la Conférence d’Entente Nationale est perçue par les Maliens de diverses sensibilités comme une étape incontournable, une condition sine qua non pour arriver à la paix et garantir la confiance entre les différentes composantes de la société malienne.

 «Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgissent les monstres».

En effet, force est de constater qu’à l’instant la matérialisation de l’Accord de paix et de Réconciliation nationale issu du processus d’Alger reste assez menacée par les difficultés voire les obstacles qui rendent singulièrement difficiles les initiatives mises en place pour le début des différentes phases de l’application dudit Accord. C’est le cas de la période intérimaire, de l’organisation des patrouilles mixtes, du cantonnement des ex-combattants, du DDR, etc. ayant connu des reports. Des reports qui constituent en soi des rendez-vous manqués qui ont eu comme conséquence évidente la dégradation permanente et croissante de la situation sociopolitique et sécuritaire du pays.

En guise de justification auprès de l’opinion nationale et internationale au sujet des blocages récurrents, les parties signataires de l’Accord se jettent souvent la responsabilité.

Comme indiqué à l’article 5 de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale, la conférence d’entente nationale qui est l’amorce de l’unité nationale. De ce fait, elle sera inclusive comme l‘a annoncé le Chef de l’Etat. Son format est bien défini par le document de référence issu du processus d’Alger. Etant au four et au moulin, le Pr Baba Akhib Haïdara multiplie les initiatives et les prises de contacts afin d’intégrer toutes les sensibilités nationales et à tous les niveaux afin que chaque partie prenante fasse siennes les recommandations qui seront issues de cette rencontre inter malienne.

Cependant, il faudra souligner que, malgré tous les sacrifices consentis par les hautes autorités maliennes, il y a lieu de comprendre que des personnes de mauvaise foi continuent de provoquer des situations de blocage et d’impasse pour empêcher la mise en œuvre effective de l’Accord de paix. Des actes ayant pour  corollaires des embuscades tendues contre les FAMA, des attaques des check points,  des attentats meurtriers dont le plus grave et le plus récent est celui  de Gao avec un bilan inédit de plusieurs dizaines de morts et plus d’une centaines de blessés graves.

L’arbre ne doit pas cacher la forêt

Avec ce regrettable tableau qui préoccupe sérieusement les plus hautes autorités nationales, les Maliens s’invitent à l’humilité politique et considèrent que la tenue de cette conférence sera gage de la refondation de l’Etat. Les objectifs visés dans ce processus de paix est de mettre en place une société toujours prête à murir des réflexions afin de mieux gérer les soubresauts qui pourront aboutir à des troubles sociopolitiques dont les conséquences peuvent s’avérer incalculables. Les Maliens, à tous les niveaux, sont convaincus que le dialogue inclusif a toujours servi de remède efficace à tous les maux qui puissent nous ronger. Cela fait partie des traditions de notre grand et vaillant Peuple. Cette Conférence d’Entente Nationale, que les Maliens, dans toutes ses composantes, attend de tous leurs vœux sera l’expression forte de la fraternité sociétale malienne ; une fraternité sérieusement mise à mal par les forces obscurantistes qui ont plongé notre pays dans la plus grave crise de son histoire…

Aujourd’hui, nombreux sont ceux parmi nous qui sont nostalgiques du Mali que nous avions autrefois, un Mali où les conflits étaient gérés et réglés dans les grands vestibules par le Conseil des Sages dont le verdict est accepté de tous. Dans ce Mali, le pardon, quand il est fait, il était toujours honnête et sincère. La Conférence d’Entente Nationale va-t-elle déboucher sur des décisions acceptées par tous, les pardons qui y seront fait seront-ils sincères  pour que plus rien ne s’oppose à notre volonté du vivre ensemble ?

Alhassane Ag Moha

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