Lettre ouverte en ligne adressée au Président du Mali, au Président de la conférence d’entente nationale et sa commission d’organisation, au Haut Représentant du Président de la République pour la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali, au CSA, au Ministre de la réconciliation nationale, au Ministre de l’administration territoriale, de la décentralisation et de la reforme de l’Etat, au Ministre de la défense, au Ministre de la sécurité et de la protection civile, au CNCA, aux partis politiques, aux groupes armés et d’autodéfense, aux régions incluant le district de Bamako et aux communes du Mali, à tous les Maliens, à tous les Partenaires (ONU/MINUSMA, BARKHANE, …) et aux médias.
Renforçant le vivre ensemble, la conférence d’entente nationale inclusive est un espace de dialogue et d’échanges entre Maliens sur l’avenir du Mali, pour explorer de nouveaux chemins de développement aux niveaux national et local/régional, pour donner un contenu à l’appellation Azawad, pour relever, entre autres, les défis de paix, d’unité et de réconciliation nationale et pour trouver des consensus pour une entente nationale.
Elle s’est déroulée du 27 Mars au 02 Avril 2017, à Bamako, au palais de la culture Amadou Ampathé Ba.
Elle fait partie (art 5) de l’accord de paix.
La conférence d’entente nationale a été retenue, par l’accord de paix déjà signé, pour :
- Permettre des échanges approfondis entre Maliens sur tout ce qui est relatif à la mise en œuvre de cet accord, comment rendre optimale l’inclusivité (utilisation d’une méthodologie inclusive pour une participation optimale de toutes les communautés Maliennes et dans toutes régions du Mali pas seulement celles du nord du Mali) et sur la validation éventuelle de l’appellation Azawad pour désigner les régions du nord du Mali,
- Etablir, sur une base consensuelle, des éléments et des recommandations devant servir à élaborer une charte pour la paix, l’unité et la réconciliation nationale en vue de prendre en charge les dimensions mémorielle, identitaire et historique de la crise Malienne et de sceller l’unité nationale et l’intégrité territoriale.
Cette conférence d’entente nationale a produit des recommandations et des éléments devant servir à établir une charte pour la paix, l’unité et la réconciliation nationale.
Un cadre sera défini par le Président de la République pour établir cette charte.
Cette conférence était ouverte à toutes les forces vives Maliennes ainsi qu’aux partenaires dont la médiation internationale.
Après un rappel par le Président de la conférence d’entente nationale, Pr Baba Akhiv HAIDARA, des principes et des éléments de la méthodologie utilisée par la conférence d’entente nationale et de son organisation, nous résumerons les discours d’ouverture :
– du Président de la conférence d’entente nationale, Pr Baba Akhiv HAIDARA, Médiateur de la République,
– du Président de la République Malienne, Ibrahim Boubacar Keïta.
Une commission préparatoire de la conférence d’entente nationale a été constituée par le Président de cette dernière.
Nous parlerons des différents groupes de travail de la conférence d’entente nationale : Groupe 1, dédié à la thématique PAIX, Groupe 2, dédié à la thématique UNITE et Groupe 3, dédié à la thématique RECONCILIATION NATIONALE.
En guise d’exemple, nous nous intéresserons aux participants du groupe PAIX (groupe 1) auquel j’ai pris part.
Nous finirons par la cérémonie de clôture avec les résumés du rapporteur général de la conférence d’entente nationale et des allocutions du Président de cette dernière, du Président du comité de suivi de l’accord de paix et du Président de la République du Mali.
- Principes de la conférence d’entente nationale
Ouverte à tous et à toutes et basée sur la libre expression, la conférence d’entente nationale a exigé un esprit d’ouverture à l’autre, d’écoute à l’autre et de courtoisie afin d’aller de l’avant, ensemble, pour définir l’avenir du Mali.
- Méthodologie inclusive et organisation de la conférence d’entente nationale
Associant plusieurs consultants, la conférence d’entente nationale inclusive a combiné des actions d’information, des consultations régionales inclusives incluant celles des réfugiés au Niger, au Burkina et en Mauritanie, et des consultations catégorielles (pour jeunes, femmes, état major général des armées, forces de défense et sécurité, institutions, assemblée nationale, syndicats, notabilités traditionnelles, diaspora, …) pour l’adhésion massive à sa tenue, pour établir le diagnostic des causes profondes des rebellions et pour proposer des solutions et des recommandations pour une paix durable, pour l’unité nationale et pour la réconciliation nationale.
J’ai été retenu comme expert consultant de la conférence d’entente nationale sur sa méthodologie inclusive et pour la contribution à ses termes de référence (TDRs).
D’après le Président de la conférence d’entente nationale, il y a eu plus de deux cent cinquante participants à la consultation de chaque région.
Parti d’une compilation des résultats des consultations régionales et catégorielles, remise aux participants, du 27 mars 2017 au 02 avril 2017, des plénières et des travaux en groupes de travail ont jalonnées cette conférence d’entente nationale.
Cette compilation a été effectuée par la commission préparatoire de la conférence d’entente nationale sous la supervision du Président de cette dernière.
Trois groupes de travail ont été retenus : Groupe 1, dédié à la thématique PAIX, Groupe 2, dédié à la thématique UNITE et Groupe 3, dédié à la thématique RECONCILIATION NATIONALE.
Après débats dans les groupes de travail, un rapport a été établi par chaque groupe et exposé en plénière par le rapport du groupe concerné pour amendements éventuels et validation.
Chaque rapport contient le diagnostic des causes profondes des rebellions par les participants de chaque groupe et les recommandations proposées.
J’ai participé et contribué au groupe PAIX et à la rédaction de son rapport en tant que personne ressource.
Des remerciements m’ont été adressés en plénière, par ce groupe PAIX (groupe 1), pour cette contribution.
- Quelques éléments du discours d’ouverture du Président de la conférence d’entente nationale
Le Président de la conférence d’entente nationale, Pr Baba Akhiv HAIDARA, a souhaité la bienvenue à tous.
Il a rendu grâce à Allah et a souhaité qu’Il nous inspire pour servir notre pays.
Il a demandé de saluer la mémoire des victimes des tragiques événements au Mali et une minute de silence.
Il a rappelé que l’accord de paix a été signé le 15 mai 2015 à Bamako et parachevé le 20 juin 2015.
Sa mise en œuvre nécessite des consensus entre parties prenantes.
Intégrée à cet accord de paix, la conférence d’entente nationale permettra aux Maliens de se concerter sur le Mali, de se focaliser sur les causes profondes des rebellions au Mali, sur l’appellation Azawad et son contenu et d’établir des éléments d’une charte pour la paix, pour l’unité et pour la réconciliation nationale.
Elle va contribuer à sceller l’unité nationale et la réconciliation nationale.
Il a stipulé que la conférence d’entente nationale est un rendez-vous national, qui adresse toutes les attentes des Maliens : c’est la conférence de tous les Maliens.
Il a indiqué qu’après les actions d’information, les consultations régionales et catégorielles, il est apparu une adhésion majoritaire à la tenue de la conférence d’entente nationale.
Il a remercié le Président de la République du Mali de la confiance qu’il lui a accordée en le nommant Président de la conférence d’entente nationale.
Il a remercié tous les participants à cette dernière et nos partenaires, la MINUSMA et la coopération Suisse, pour leurs soutiens financier et logistique.
Il a spécifié des éléments de la méthodologie utilisée et a rappelé que l’appellation Azawad sera discutée lors de la conférence d’entente nationale et un contenu lui sera donné.
Il a rappelé que la Nation est une construction dont la survie dépend des régions et que la conférence entente nationale va explorer de nouveaux chemins de développement endogène.
Il a fait remarquer que la conférence d’entente nationale produira des éléments et des recommandations pour établir une charte pour la paix, pour l’unité et pour la réconciliation nationale mais pas la charte proprement dite.
Cette dernière sera établie dans un cadre qui sera défini, plus tard, par le Président de la République.
Cette charte est un instrument pour mettre fin aux crises et pour le renouveau de notre pays, a-t-il ajouté.
- Quelques éléments du discours d’ouverture du Président de la République du Mali
Après une prière en invoquant Dieu, il a salué les invités, a souhaité la bienvenue cordiale aux participants et a remercié tous les fils et filles du Mali pour leur mobilisation massive et leur capacité à se rassembler.
Il a stipulé que :
POUR CEUX QUI NE SONT PAS LA, QUI N’ONT PU ETRE LA, LA CONFERENCE D’ENTENTE NATIONALE EST UN TRAIN QUI DEMARRE, D’AUTRES POURRONT LE PRENDRE A UNE AUTRE GARE, LE TERMINUS, C’EST L’ENTENTE NATIONALE.
Il a adressé :
– une immense merci à ceux qui ont laissé de côté leurs rancœurs.
– un merci aux frères et sœurs Maliens pour leur courage.
Il a stipulé que cette conférence d’entente nationale est bel et bien pour surmonter les rancœurs entre enfants d’une même mère, la vieille mère, mère patrie, le Mali.
Il faut mériter de garder la vieille mère, disait-il.
Il a déploré certaines absences malgré le fait que tous sont des progénitures de la même mère.
Il a dit :
– de respecter le travail des autres car même le travail le plus consciencieux peut comporter des imperfections, des failles.
– que les idées et les talons doivent être à l’œuvre de la construction de la patrie.
– que la nation se construit sur la durée.
– qu’aider votre patrie, c’est un devoir.
– que depuis 2012, on assiste à une aire d’épreuves de gravité inédite.
– que les Maliens ont une capacité de résilience que beaucoup nous envie.
– que la conférence d’entente nationale est un débat, entre toutes les forces vives du Mali, pour l’avenir du Mali et un exercice important par nature et face à l’importance des enjeux.
Elle constitue une étape importante pour la construction du pays.
– que la conférence d’entente nationale doit permettre aux Maliens de réfléchir sur les causes des crises, leurs effets sur le centre, sur leurs résiliences et sur les meilleurs manières du vivre ensemble. Elle doit fournir des recommandations et de la matière pour une charte. Il décidera d’un cadre s’appuyant sur les forces vives pour une charte.
– que la conférence d’ente nationale ne doit pas être prise en otage par des sensibilités particulières.
– que l’inclusivité doit être totalement respectée ainsi que l’absolue égalité de parole.
Outre des voies et des approches de sortie de crise, la conférence d’entente nationale doit proposer des pistes pour l’amélioration de la gouvernance.
- Groupes de travail de la conférence d’entente nationale
Trois groupes de travail constituaient la conférence d’entente nationale : Groupe 1, dédié à la thématique PAIX, Groupe 2, dédié à la thématique UNITE et Groupe 3, dédié à la thématique RECONCILIATION NATIONALE.
Les groupes 2 et 3 étaient présidés respectivement par Me Toureh (Président de la Plateforme) et par le Ministre de la réconciliation nationale, Mohamed EL Moctar.
Les rapports des trois groupes de travail étaient basés sur les rapports des consultations régionales et catégorielles et les communications (écrites et verbales) faites dans les groupes de travail.
La compilation des rapports des trois groupes et les communications (écrites et verbales) faites en plénière, ont généré le rapport général.
Les trois rapports des groupes et le rapport général ont été validés en plénière.
Nous reviendrons sur le rapport général au chapitre suivant.
J’étais membre du groupe de travail, PAIX, et j’ai contribué en tant que personne ressource à la rédaction de son rapport.
Nous allons donner plus d’éléments sur les participants du groupe PAIX auquel j’ai participé.
Le présidium du groupe PAIX était composé de :
- Président : Mohamed Ould Mahmoud dit Maddo, Réprésentant de la CMA,
- Premier Vice-Président : Azaz Ag Loudag-dag, Représentant de la Plateforme,
- Deuxième Vice-Président : Seydou Traoré, Représentant le gouvernement,
- Rapporteur Général : Dr Ben Moulaye Idriss HAIDARA
- Rapporteurs choisis par les participants : Sidi Yaya Diallo, Me Maliki Ibrahim et Melle Lalla Mint Hamma
- L’équipe de rédaction a été renforcée par des personnes ressources, à savoir : Messieurs Mohamed Touré, Assarid Ag Inbarkawane et Dr Anasser Ag Rhissa.
Une méthodologie a servi de fil conducteur au travail de ce groupe.
Ce groupe était composé de plus de cent cinquante participants.
Plusieurs experts, personnes ressources, ont participé aux travaux de ce groupe.
Plusieurs membres des forces de défense et sécurité ont participé au groupe PAIX.
Des représentants de toutes les forces vives, dont plusieurs membres des groupes armés (CMA et Plateforme), la société civile, les partis politiques, des religieux, des députés et la diaspora (des citoyens de la diaspora, responsables d’ONGs (dont Dr Anasser Ag Rhissa, Président de l’ONG Tilwat International), des représentants du conseil supérieur de la diaspora et du haut conseil supérieur de la diaspora), y étaient.
Plusieurs religieux participaient à ce groupe tels que Mahmoud Dicko, des membres du haut conseil islamique, des évêques, des membres de la communauté catholique.
Plusieurs associations et ONGs répondant au nom de la société civile étaient présentes : Tilwat International, Conseil national de la société civile du Mali, Haut conseil de la société civile du Mali, Conseil supérieur de la diaspora, Haut conseil de la diaspora, COREN, Tabitalpoular, association Bella, collectif sahel occidental, associations de jeunes et de femmes (CAFO, …), Comode, Association Malienne pour la défense de l’environnement, Forum de la Société civile du Mali, , …
Plusieurs citoyens y étaient tels que Hayballa Ag Hamzata (Gatia), Lalla Maïga (Responsable Cafo Gao), Mariam Maïga (Responsable de l’association des réfugiés, Gao), Zaydane Ag Sidalamine, Alassane Maïga (retraité, dialogue inter-religieux), Oumou Touré (était Vice-Présidente de la VJR), Mohamed Ag Bilal, Sbaty Ag Mohamed (Président de l’association Bella), Mme Kadidia Touré (Présidente Cafo régional), …
Plusieurs représentants des régions y étaient tels que ceux de GAO (Mahamane DIARRA, Lalla MAIGA, Kader MAIGA, Mariam MAIGA, Touré, Youssouf Maïga, …), Tombouctou (Abdoulaye K. Touré, Fatoma Yattara, Ibrahima Mahamadou Cissé, Bonkana Agali Haîdara, …), Kidal (plusieurs membres de la CMA (dont Amadou Ag Attaher, Sidi Ag Baye, …) et de la société civile (une trentaine de membres)), Taoudéni (Mme Haïdara Armeyssa, …), Ménaka, Mopti (collectif sahel occidental, association Tabitalpoular, …), Kayes, Ségou, Sikasso, Koulikoro et du district de Bamako.
De nombreux syndicats (UNTM, …) ont participé au groupe PAIX.
Des ex Premiers Ministres ont participé aux travaux de ce groupe, comme Moussa Mara et Ahmed Mohamed Ag Hamani.
Plusieurs personnalités étaient présentes dont l’Ambassadeur Sarr, l’Ambassadeur Fall, Modibo Sidibé (Doyen), des gouverneurs dont le gouverneur de Gao (Seydou Traoré).
Des députés ont participé aux travaux de ce groupe tels que : l’honorable Aziza Ben Kattra, l’honorable Chato Haïdara et l’ex député Assaguid Ag Inbarkaware (Directeur de cabinet du Pr Dionkounda Traoré).
Les Présidents du RPM, Dr Tereta, et de la CMA, Algabass Ag Intalla, ont rendu visite à ce groupe et lui ont adressé des communications.
Des membres de la médiation internationale ont suivi les travaux de ce groupe en tant qu’observateurs.
Monsieur Buyoya, Représentant de l’UA/MISAHEL, a prodigué d’utiles conseils.
- Plénière et adoption des Rapports des groupes et du Rapport général de la conférence d’entente nationale
Les TDRs (Termes De Référence) et le règlement intérieur de la conférence d’entente nationale avaient été adoptés en plénière dès le premier jour.
Composée de trois groupes de travail (paix, unité et réconciliation nationale), le déroulement des travaux s’était effectué à travers des séances en plénière et d’autres dans les groupes de travail.
Les rapports des trois groupes de travail étaient basés sur les rapports des consultations régionales et catégorielles et les communications (écrites et verbales) faites dans les groupes de travail.
La compilation des rapports des trois groupes et les communications (écrites et verbales) faites en plénière, en particulier, celles de l’opposition, des forces armées Maliennes, de la société civile, de la diaspora, de la Plateforme, de la CMA, de la CPA et des réfugiés (au Niger, au Burkina et en Mauritanie) ont contribué à générer le rapport général.
Le rapport général récence les causes des différentes crises au Mali et les propositions et recommandations pour aboutir à une paix durable, à l’unité nationale et à la réconciliation nationale.
Membre de la commission d’organisation de la conférence d’entente nationale, le consultant, Nouhoum Sankaré était le rapporteur général de cette dernière.
Il avait recensé les causes profondes des crises, les recommandations pertinentes et les recommandations spéciales de la conférence d’entente nationale.
Après l’exposé des trois rapports des groupes par les différents rapporteurs généraux des groupes de travail et celui du rapport général par Nouhoum Sankaré, les trois rapports des groupes et le rapport général ont été adoptés en plénière.
- Clôture de la conférence d’entente nationale
Après le message du maître de cérémonie et des communicateurs traditionnels, la cérémonie de clôture s’était déroulée de la manière suivante :
– Bilan des travaux des groupes de la conférence d’entente nationale par Nouhoum Sankaré, Rapporteur général,
– Bilan des travaux (commission et groupes) de la conférence d’entente nationale par le Président de la conférence d’entente nationale,
– Discours de Hamed Boutache, Représentant du Chef de file de la médiation et Président du comité de suivi de l’accord,
– Discours de clôture du Président du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta.
7.1. Résumé du bilan des travaux des groupes à travers le rapport général
Le rapporteur général , Nouhoum Sankaré, a rappelé qu’au nom de l’inclusivité, toutes les forces vives de la nation et tous les acteurs ont été représentés à la conférence d’entente nationale (mouvements signataires de l’accord de paix (CMA et Plateforme et les mouvements armés et d’autodéfense les constituant), médiation, institutions , syndicats, médias, jeunes, femmes, organisations de la société civile, religieux, autorités coutumières, notabilités, anciens Premiers Ministres, anciens Ministres, gouverneurs, représentants des régions, communes et du district de Bamako, partis politiques (majorité et opposition)…, citoyens).
Il a rappelé les objectifs de la conférence d’entente nationale et les résultats attendus.
Les objectifs de la conférence d’entente nationale étaient de spécifier des causes profondes des crises au Mali et de relever les défis liés à la paix, l’unité et la réconciliation nationale afin d’aboutir à des éléments et des recommandations pour établir, dans un autre cadre, une charte pour la paix, l’unité et la réconciliation nationale.
Les causes profondes ont été définies sous des chapeaux, nous en donnerons certains.
7.1.1. Causes profondes des rebellions et des crises
Nous donnerons ci-dessous quelques causes profondes des rebellions et des crises au Mali.
7.1.1.1. DEFICIT, VOIRE DEFAILLANCE, DE LA GOUVERNANCE
A travers, entre autres :
. Corruption, délinquance financière, clientélisme, népotisme, …
. Déficit, voire absence, de la communication entre gouvernants et gouvernés.
7.1.1.2. PROBLEMES SECURITAIRES
A travers, entre autres :
. Persistance de l’existence des groupes armés, trafic de stupéfiants, des armes, …
. Porosité des frontières.
7.1.1.3. ABANDON DES VALEURS SOCIETALES
A travers, entre autres :
. Les faibles échanges culturels,
. La faible prise en compte de certaines communautés.
7.1.1.4. DEFICIT DU DEVELOPPEMLENT ET DEVELOPPEMENT ILLEGAL DES REGIONS ET COMMUNES
. Mauvaise répartition de la richesse.
7.1.1.5. EFFRITEMENT DES VALEURS SOCIETALES
. Insuffisance de l’éducation familiale,
. Abandon de l’intérêt commun au profit des intérêts personnels.
7.1.1.6. INSUFFISANCE DU NIVEAU DE MISE EN ŒUVRE DES ACCORDS ET FAIBLE SUIVI
. Faible implication des populations,
. Faible adhésion des populations.
7.1.2. Recommandations et propositions pertinentes
Elles sont aussi regroupées sous des chapeaux.
7.1.2.1. RECOMMANDATIONS LIEES A LA GOUVERNANCE
. Améliorer la gouvernance (justice, la gestion des ressources humaines, l’évaluation et l’audit de toutes les ressources destinées aux régions du nord du Mali et ailleurs au Mali, …).
. Accélérer le retour de l’administration publique partout au Mali, en particulier, dans les régions du nord du Mali.
. Criminaliser tout ce qui se base sur la violence.
7.1.2.2. RECOMMANDATIONS LIEES A LA SECURITE
. Impliquer les populations à la base à la prévention des conflits.
. Réformer les forces de défense et sécurité du Mali.
. Mettre en place le DDR (Démobilisation, Désarmement et Réinsertion) dans les meilleurs délais.
. Redéployer les forces de défense et sécurité reconstituées partout au Mali, en particulier, au nord du Mali, pour la sécurisation des personnes et des biens.
7.1.2.3. RECOMMANDATIONS LIEES A LA GESTION DES DIVERSITES
. Concevoir une charte pastorale et l’appliquer.
. Promouvoir les autorités, les communicateurs et la chefferie traditionnels.
7.1.2.4. RECOMMANDATIONS LIEES AU DEVELOPPEMENT SOCIO-ECONOMIQUE ET GESTION DES RESSOURCES NATURELLES
. Améliorer l’accès des populations aux services de base.
. Impliquer les victimes dans la mise en œuvre de l’accord.
. Créer des sociétés industrielles.
. Faire émerger le secteur privé dans les régions défavorisées.
7.1.2.5. PROMOUVOIR LES VALEURS DE LIBERTE ET LA LIBRE CIRCULATION DES PERSONNES ET DES BIENS
7.1.2.6. PROMOUVOIR LES VALEURS DE TRAVAIL, JUSTICE ET EQUITE
7.1.2.7. PROMOUVOIR LES VALEURS CULTURELLES
7.1.2.8. RENFORCER LA CELLULE FAMILIALE
7.1.2.9. RECOMMANDATIONS LIEES A LA PAIX ET A LA RECONCILIATION NATIONALE
- Convenir d’une journée de paix au Mali (à fêter tous les ans).
- Construire un mémorial des victimes depuis l’indépendance.
- Accélérer la mise en œuvre de l’accord de paix.
- Etablir un système de communication et de sensibilisation sur l’accord de paix.
- Réviser la constitution pour l’adapter à toutes les dispositions de l’accord de paix.
- Négocier avec Iyad Ag Ghaly et son groupe tout en mettant en avant la laïcité.
- Négocier avec Hamadou Kouffa et son groupe tout en mettant en avant la laïcité.
- Bannir les amalgames et la discrimination.
- Réconcilier tous les fils du pays, en particulier, au centre et les Imghads et les Ifoghas à Kidal.
7.1.2.10. RECOMMANDATIONS SUR AZAWAD
Pendant les échanges sur Azawad, les débats étaient intenses et vifs mais il y a eu beaucoup de tolérance et de volonté.
La majorité des participants de la conférence d’entente nationale s’étaient entendus (ont établi un consensus) sur le fait que :
– Azawad ne renvoie plus à un projet politique (de partition ou de fédération ou de confédération ou d’indépendance),
– Azawad, au plan administratif, ne peut englober les régions du nord du Mali.
Pour eux (pour la majorité des participants de la conférence d’entente nationale), Azawad est une réalité socio-culturelle, mémorielle et symbolique, partagée par certaines populations du nord du Mali.
7.1.2.11. RECOMMANDATIONS SPECIFIQUES
. Relayer les consensus obtenus à la conférence d’entente nationale partout et à tous les niveaux.
. Régler le problème entre CMA et la Plateforme à Kidal pour le retour des habitants et des ressortissants de Kidal.
. Favoriser le retour de l’Etat Malien et ses symboles partout au nord du Mali et au centre.
. Favoriser le retour des réfugiés en prenant en compte leurs besoins essentiels.
. Discrimination positive pour les femmes : créer un système législatif favorisant les femmes aux élections, aux concours et aux examens.
. Discrimination positive pour les jeunes : créer un système législatif favorisant les jeunes aux élections, aux concours, aux examens et pour l’intégration dans les forces de défense et sécurité,
. Discrimination positive pour les handicapés : créer un système législatif favorisant les handicapés aux élections, aux concours et aux examens.
7.1.3. Message à la médiation internationale
Considérant l’engagement de la médiation internationale auprès du Mali pour la mise en œuvre de l’accord de paix, la conférence d’entente nationale la remercie pour cet engagement et ses efforts.
7.1.4. Message au Président du Mali
La conférence d’entente nationale a transmis les résolutions issues de ses travaux au Président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, afin qu’elles servent de base à la charte pour la paix, l’unité et la réconciliation nationale, dont le cadre sera défini plus tard.
7.2. Quelques éléments du Discours de clôture du Président de la conférence d’entente nationale
Le Président de la conférence d’entente nationale, Baba Akhiv HAIDARA, a déclaré que les Maliens se sont parlés et ont montré leur attachement profond au Mali : ils sont heureux et fiers d’appartenir à un Mali pluriel, Un et Indivisible.
Il a qualifié les débats d’inclusifs, intenses, passionnés mais pas violents.
Toutes les forces vives ont participé à cette conférence d’entente nationale : trois cent personnes étaient attendues et trois fois plus étaient venues.
Il y a eu une forte mobilisation des femmes, celles venues des régions du nord du Mali.
Les jeunes ont montré un engagement et une contribution spécifiques.
Il a rappelé que la conférence d’entente nationale se focalise sur les problématiques sur la paix, sur l’unité nationale et sur la réconciliation nationale.
Il a stipulé que la conférence d’entente nationale est un rendez-vous national, qui adresse toutes les attentes des Maliens, c’est la conférence de tous les Maliens.
Elle s’est focalisée sur les causes profondes des rebellions au Mali, sur l’appellation Azawad et son contenu et a établi des recommandations et des éléments d’une charte pour la paix, pour l’unité et pour la réconciliation nationale.
Elle va contribuer à sceller l’unité nationale et la réconciliation nationale.
Le Président de la conférence d’entente nationale a remercié toute l’équipe d’organisation de la conférence et les autorités administratives et religieuses des régions.
Il a remercié la MINUSMA pour son accompagnement et la médiation internationale pour son suivi vigilant et efficace.
La conférence d’entente nationale et son Président sont reconnaissants à tous ceux qui l’ont accompagnée sous n’importe quel titre que ce soit.
7.4. Eléments du discours de Président du comité de suivi de l’accord
Le Président du comité de suivi de l’accord est intervenu en tant que représentant de l’Algérie : il a présenté aux Maliens les chaleureuses salutations des Algériens et du Président de l’Algérie.
C’est pour lui un grand honneur et un privilège d’être invité à cette conférence d’entente nationale, conférence historique.
Pour lui, cette conférence d’entente nationale est un succès retentissant. C’est un tournant indéniable du processus de mise en œuvre de l’accord de paix. Cette dernière est en très bonne voie.
C’est un réel plaisir d’exprimer ses félicitations au Président IBK et à tous les acteurs.
Pour lui, il serait indélicat de ne pas féliciter Baba Akhiv HAIDARA et son équipe avec cette remarquable avancée.
Cette conférence d’entente nationale a pu unir les Maliens dans l’action pour construire la paix, la sécurité et le développement.
Il a présenté son hommage :
– au Président IBK, pour, entre autres, sa sagesse, sa perspicacité : tous les Maliens ont pris le train.
– au Président Algérien, Bouteflika.
Le processus d’Alger a généré l’accord de paix dont on cueille les fruits.
Succès à l’Algérie et à la médiation internationale.
Le chemin est encore long et ardu mais il faut aller encore plus loin dans la paix, la sécurité et le développement, disait-il.
Il a remercié tous les acteurs.
7.5. Eléments du discours de clôture du Président Malien
Il a commencé par les louages à Dieu.
Au terme d’un exercice indispensable, en s’adressant à son ainé, bien aimé comme il l’a dit, Baba Akhiv HAIDARA, il disait :
. Les Maliens ont échangé ave franchise, lucidité et responsabilité,
. Qu’il n’a pas raté un instant de la conférence d’entente nationale,
. Le pays est en patience,
. La mère patrie est en patience,
. Les sujets traités pouvaient suscités des polémiques mais les échanges ont été courtois,
. Que la conférence d’entente nationale doit contribuer à restaurer la paix, l’unité et la réconciliation nationale,
. Qu’aucune nation ne peut se construire à base de dissensions perpétuelles et permanentes,
. Qu’il a déploré certaines absences et a rappelé l’intérêt général (l’ensemble du Mali est concerné).
. Merci Dieu (ALHAMDOULILA) le conseil de famille est au complet : tous les Maliens étaient représentés à cette conférence d’entente nationale, qu’il avait comparée, lors de la cérémonie d’ouverture, à un conseil de famille.
Pour lui :
. C’était un immense bonheur, réel : la conférence d’entente nationale a donné raison à tous ceux qui avaient cru à l’accord.
. C’ETAIT UN RASSEMBLEMENT EFFECTIF DE LA GRANDE FAMILLE MALIENNE, C’ETAIT L’AFFIRMATION D’UNE VERITABLE ENTENTE NATIONALE.
. Au terme d’un grand exercice d’échanges entre Maliens, la conférence d’entente nationale a magistralement réussie.
. Des voies, avec refus et résignation, ont fait remonter la réalité de la gouvernance.
. Le Mali demande plus d’attention.
. Les Maliens souhaitent un Etat équitable, un vivre ensemble, l’unité nationale et une plus grande assurance d’aller de l’avant.
. Les réfugiés souhaitent une nation unie, juste et plurielle.
. Cette conférence d’entente nationale a établi un diagnostic sans complaisance.
. Des propositions et recommandations ont été faites, en particulier pour améliorer la gouvernance (instauration des relations de confiance entre gouvernants et gouvernés, …) .
. Ces propositions et recommandations doivent faire l’objet d’une large diffusion : on doit allier l’impératif de l’inclusivité et l’impératif d’avancer vite, comme dit Baba Akhiv HAIDARA.
IL FAUT CONVIER TOUS LES MEMBRES DE LA GRANDE FAMILLE MALIENNE A PARFAIRE CES RECOMMANDATIONS.
Le Président du Mali a exprimé sa gratitude et celle du pays au Président de la conférence d’entente nationale et a remercié son équipe d’organisation.
Il a réitéré ses remerciements à l’Algérie et à la médiation internationale.
Concernant les problèmes du CENTRE du Mali, il a exprimé sa compassion envers toutes les victimes : LA SECURITE ET LA JUSTICE SERONT ETABLIES AU CENTRE DANS LES PROCHAINS JOURS.
Un comité de sages et d’experts aidera à voir clair sur les problèmes non résolus :
– au centre du Mali,
– sur Azawad en sachant qu’Azawad n’a aucune connotation politique et pas de prétention territoriale (Azawad ne renferme pas les cinq régions du nord du Mali) : plus question de remettre en cause l’intégrité territoriale mais feront tout pour garantir un vivre ensemble, le meilleur possible.
Emu par l’accueil affectueux que lui ont signifié les femmes/filles/sœurs de Kidal, le Président IBK les a remerciées et leur a adressées en retour son affection : Femmes de Kidal, je vous aime, a-t-il dit.
Le Président a fini son allocution par les prières pour le Mali :
. Puisse Allah aider le Mali,
. Que Dieu accorde la paix du cœur.
Pour lui :
. Pensons à ces jeunes empêchés d’aller à l’école.
. Nul n’a le droit de prendre le Mali en otage.
. Agissons en démocratie avec courtoisie.
. Il est temps que chacun de nous se reprenne.
. Chaque fois qu’un Malien tombe son cœur saigne.
. Chaque vie compte.
. Edifions notre pays : le Mali est un grand Etat, une grande nation.
- Conclusion
Historique, inclusive et ayant permis une véritable union des cœurs et d’actions entre Maliens pour construire la paix, la sécurité et le développement au Mali, comme l’a dit le Président du comité de suivi de l’accord de paix, la conférence d’entente nationale est intégrée à l’accord de paix et constitue un réel avancement dans sa mise en œuvre.
COMME DISAIT LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE DU MALI :
– Au terme d’un grand exercice d’échanges entre Maliens, la conférence d’entente nationale a magistralement réussie.
– C’ETAIT UN RASSEMBLEMENT EFFECTIF DE LA GRANDE FAMILLE MALIENNE, C’ETAIT L’AFFIRMATION D’UNE VERITABLE ENTENTE NATIONALE.
Cette conférence d’entente nationale a produit des recommandations et des éléments devant servir à établir une charte pour la paix, l’unité et la réconciliation nationale.
Un cadre sera défini par le Président de la République pour établir cette charte.
Ses recommandations feront l’objet d’une large diffusion.
- Contact
Dr ANASSER AG RHISSA
Expert TIC, Gouvernance et Sécurité
Expert Consultant de la conférence d’entente nationale
Président de l’ONG TILWAT International
E-mail : Anasser.Ag-Rhissa@orange.fr
TEL 00223 95 58 48 97
TEL 00223 78 73 14 61
Bonjour Docteur AG RHISSA, on est tenté de dire “tout ça pour ça ?” Tout ce remue ménage pour nous dire quels sont les problèmes du Mali ? Nous n’avions pas besoin d’une Messe afin de nous faire des recommandations pour une charte ou une résolution qui ne nous amènera nulle-part. Les problèmes de ce pays et leurs solutions sont connus de tous. Nous faisons face à une poignée d’individus armés qui continue de tuer et pour les arrêter nous avons choisi de leur opposer le respect, l’honneur, la galanterie et le beau discours. Ainsi nous partons de sommet en sommet, de gala en gala pour le résultat que l’on connait….
Tu sais très bien que leurs ba biens de conférences, de rencontres, de reunions etc… c’est toujours pour sortir l’argent des caisses de l’état pour qu’ils puissent en jouir…
Combien de milliards dépensés entre le sous-mains de la mafia française France-à-fric et autres rencontres… pendant que les gamins n’ont pas de cantines à l’école, la police et l’armée ne sont pas formées et bien payés, la justice qui ne fonctionne pas, les rues/marchés… sales de Bamako la poubelle… etc…
Pendant ce temps, le dokotoro est là à pondre une nouvelle diarrhée littéraire sur des conférences bidons, qui concluent sur les problématiques que tout le monde connaît déjà…
Ce pays a des dirigeants (les vieux vautours voleurs vicieux ventrus enturbannés ou pas) et des intellectuels (des journalistes qui vont recevoir des prix bidons dans des ambassades…) minables!
A yè a kè aw ba kosso arreter de publier ce fou. Vraiment svp
Bonjour,
Cher frère/soeur, Usma, pourquoi, empêcher la liberté d’expression ?
Pourquoi, cette insulte ?
Votre position est d’autant plus inquiétante qu’on vient de finir la conférence d’entente nationale pendant laquelle la communion entre Maliens était réelle pour la recherche des solutions à nos problèmes.
Comme on l’a rappelé lors de ce grand rendez-vous entre Maliens, arrêtons les amalgames et cultivons le vivre ensemble.
Ouvrons-nous les uns aux autres.
Bien cordialement
Dr ANASSER AG RHISSA
Expert TIC, Gouvernance et sécurité
Oui Docteur, la position de ce frère est inquiétante mais plus inquiétant est de chercher dans l’histoire ou dans le mémoriel les explications de la crise que traverse le Nord Mali. C’est peut-être ce qui a amené la CEN à recommander l’ouverture de négociations avec A KOUFA et AG ALY. Nous faisons semblant de ne pas savoir que ceux qui ont pris les armes aujourd’hui ne l’ont fait ni pour défendre leur communauté, ni pour une idéologie religieuse mais le seul fait de vouloir négocier avec tous en dit long. Si nos frères sont des islamistes/djihadistes qu’est-ce qu’il y aurait à négocier avec eux ?
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