En effet, la résolution 2227 reconnait textuellement que la responsabilité première de la protection des populations civiles incombe aux autorités maliennes. Par cette décision mal inspirée qui n’est en fait qu’un subterfuge pour sauver les groupes armés hostiles à l’intégrité territoriale du Mali, la MINUSMA outrepasse les limites de sa mission , procède à une grave perversion de son mandat officiel, se rend coupable d’usurpation injustifiée des pouvoirs de l’Etat malien et confirme, s’il en était besoin, ses connivences ouvertes avec les forces négatives à l’origine de la crise qui martyrise les populations depuis plusieurs années déjà.
Comme peuvent en témoigner nos frères et sœurs de Kidal, tous groupes ethniques confondus, la principale menace qui pèse sur les paisibles populations civiles découle de la présence de groupes armés hostiles à l’unité nationale, à l’intégrité territoriale du Mali et au caractère républicain, démocratique, unitaire et laïc de l’Etat malien. Le cantonnement et le désarmement sans condition de ces forces négatives, comme prescrit par la résolution 2227 du Conseil de Sécurité de l’ONU en date du 29 juin 2015, est donc le préalable indispensable au retour de la paix, de la sécurité et de la concorde nationale. En érigeant une ceinture de protection au profit de ces groupes séparatistes, djihadistes et narco-terroristes, la MINUSMA semble avoir manifestement perdu son âme et le sens de sa mission officielle. En outre, la décision illégale et illégitime du 17 août 2015 démontre clairement que la MINUSMA n’a rien appris des évènements antérieurs de Tabancort, de Gao et de Ménaka.
En conséquence, l’ADPS exige la révocation sans délai de la Direction politique et militaire de la MINUSMA. Il y va de la restauration de la crédibilité de la Force Onusienne et de son efficacité dans l’exécution normale de son mandat au service de la Nation malienne et dans le respect de la Constitution du Mali.
L’ADPS condamne également l’inaction coupable et la frilosité manifeste du Président de la République et de son Gouvernement face à cette violation grave et inacceptable de la souveraineté de l’Etat malien et de la résolution 2227 du Conseil de Sécurité des Nations Unies.
Par conséquent, le Directoire de l’ADPS exige que 1) soit levée sans délai et sans condition la prétendue zone de sécurité abusivement instaurée par la Force Onusienne ; 2) la MINUSMA honore pleinement et exclusivement son mandat en accompagnant et en facilitant immédiatement le redéploiement progressif des Forces Armées et de Sécurité nationales en particulier dans le Nord et tout spécialement à Kidal; et 3) les pouvoirs publics maliens assument enfin, sans atermoiements et avec esprit de suite, la plénitude des responsabilités régaliennes que leur assigne la Constitution de la République du Mali.
L’ADPS réaffirme l’importance cardinale d’une réappropriation nationale du processus de sortie de crise et d’un contrôle politique des autorités nationales légales et légitimes sur l’ensemble des activités et des interventions de toutes les Forces militaires présentes sur le territoire malien en vertu d’instruments juridiques bilatéraux ou multilatéraux.
Enfin, le Directoire de l’ADPS invite l’ensemble des forces patriotiques, républicaines, démocratiques et progressistes à redoubler de vigilance, de détermination et d’unité d’action pour faire échec aux plans sournois de partition du Mali et de mise sous coupe réglée des importantes ressources stratégiques dont regorge notre pays, y compris dans ses régions Nord.
Fait à Bamako, le 18 août 2015
Pour le Directoire de l’ADPS
Le Secrétaire Général
Soumana TANGARA