“Nous avons pu constater la convergence de nos analyses sur la situation au Sahel et partager notre réflexion sur la manière de répondre aux défis sécuritaires qui nous affectent, notamment en lien avec les tensions actuelles en Libye et la montée en puissance de Boko Haram. Nous condamnons les récentes attaques terroristes à Ndjamena et exprimons notre solidarité avec le Tchad et notre profonde sympathie avec les proches des victimes.
Nous avons rappelé l’importance pour les parties libyennes d’arriver à un accord rapidement sur un gouvernement d’unité nationale et nous appuyons les efforts du Représentant spécial des nations Unies, M. Bernardino Leon. Nous restons déterminés à faire du Sahel un espace de paix, de développement et de stabilité. A cet égard, nous saluons l’opérationnalisation de la force Mixte multinationale.
Dans ce contexte, nous saluons l’aboutissement du processus de paix au Mali, auquel nous avons activement participé ensemble pour résoudre la crise. Nous réitérons notre engagement à tout mettre en œuvre pour accompagner la mise en œuvre de l’accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali signé le 15 mai 2015 à Bamako. Nous lançons un appel à la Communauté internationale en tenant compte du rôle des Nations unies, afin qu’elle y apporte également son appui. Nous invitons les parties au respect strict de leurs engagements et les encourageons à mettre en place sans délai le mécanisme de suivi qui sera fondamental pour l’instauration d’une paix durable.
Sécurité, migration et développement sont étroitement liés et demandent une réponse globale telle que partagée collectivement par les cinq pays. L’UE est engagée auprès de ses partenaires de longue date, qu’il s’agisse de la coopération au développement ou du déploiement de missions PSDC au Niger et au Mali. L’UE et ses Etats membres ont identifié plus de 8 milliards d’euros destinés à la région du Sahel à travers la mobilisation de tous les instruments à leur disposition. La mise sur pied prochaine en partenariat avec les organisations sous régionales d’un nouvel instrument financier pour des actions régionales et transfrontalières a été évoquée.
Conscients de la nécessité de trouver des solutions communes aux problèmes communs, nous avons partagé le contenu du Plan d’Action Régional récemment adopté par l’UE qui permettra de concentrer davantage les efforts sur des actions prioritaires, parmi lesquels se trouvent la prévention et lutte contre la radicalisation, la création des conditions de développement en faveur de la jeunesse, la migration et mobilité et la gestion des frontières et lutte contre les trafics illicites et le crime organisé transnational. Nous nous engageons à discuter ensemble de la meilleure manière de mettre en œuvre ce Plan d’action régional.
Nous sommes convenus que le déroulement de ce Plan régional devrait aller de pair avec l’instauration entre nous d’un dialogue politique régulier et structuré en pleine complémentarité avec ceux des organisations régionales et sous régionales, ainsi que les différents processus existants tels que ceux de Nouakchott et de Rabat.
En particulier, nous sommes convenus de l’urgence d’adresser conjointement les causes profondes qui sous-tendent les flux migratoires, et d’accroitre la coopération conjointe sur les questions de migration irrégulière et de lutter contre le trafic inacceptable d’êtres humains. Nous saluons l’initiative de l’UE d’organiser à Malte un sommet qui permettra d’aborder ces questions au plus haut niveau.
L’UE restera très fortement engagée auprès de ses partenaires dans le domaine humanitaire et continuera à soutenir les efforts visant à renforcer la résilience et le développement au Sahel.
Enfin, nous avons décidé que l’approfondissement de la coopération se poursuivra à travers l’organisation de réunions régulières au niveau ministériel et de hauts fonctionnaires. Une prochaine rencontre à ce niveau se tiendra l’année prochaine pour évaluer les progrès qui auront pu être accomplis.”