Commentaire du projet d’accord de OUagadougou sur la mise sous tutelle de Kidal

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Dieu nous dit dans le saint Coran : « Ne soyez pas comme ceux qui disent : «Nous avons entendu» alors qu’ils n’entendent point. En effet, les pires des créatures auprès d’Allah sont les sourds et muets qui ne raisonnent pas». (Coran, S. 8, V.21-22, Traduction anglaise).

 

 

Nous en appelons à la raison de nos concitoyens qui liront ce commentaire et à ceux qui l’entendront par d’autres moyens, à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour empêcher la signature de cet Accord en notre nom, car il est une mise en cause suicidaire contre notre Nation telle que nous l’aimons.

 

 

D’abord, le titre de l’Accord légitime l’existence de ces mouvements rebelles au Nord de notre pays en ce qu’il affiche leur caractère «national» comme le «gouvernement d’unionnationale de transition». En plus, il est fait mention de leur caractère de «libération», une sorte de reconnaissance implicite que ces mouvements rebelles qui ne représentent qu’eux-mêmes se battent pour défaire le nœud colonial de notre Etat sur une partie de son territoire qui leur reviendrait de droit.  Tout cela démontre que notre gouvernement de transition a décidé de traiter ces rebelles en égal, autrement dit toute la République du Mali avec toutes ses institutions et ses lois ne sont pas plus dignes de respect et de considération que ces quelques deux milles rebelles armés qui ont défié son existence.

 

 

Sous l’angle du droit international et des relations internationales, cette égalité ne saurait exister. Le règlement d’un tel conflit interne, internationalisé soit-il, relève des affaires intérieures des Etats. Et l’Etat a toujours l’ascendance sur ses citoyens quand il s’agit de la défense de l’intérêt public ou national, d’où la création par ailleurs du droit administratif.    En d’autres termes, il appartient à l’Etat dans une telle circonstance de définir dans quelles mesures il accepterait l’assistance d’autres Etats ou de la société internationale, et de poser souverainement les principes, dans le respect du droit international, d’un retour pacifique pour ces rebelles dans la République. Dans ce cas, nous sommes dans un rapport vertical où l’Etat propose aux bandits armés les conditions du dialogue et les mesures de recours à la force armée en cas de refus. C’est ainsi que l’Algérie a procédé elle-même en l’an 2000, après une dizaine d’années de rébellion d’islamistes de loin plus nombreux que nos gangsters, pour donner une chance à la paix.

 

 

Lors de la cérémonie d’investiture de la Commission de dialogue et de réconciliation, notre président par intérim avait donné l’air de se comporter en Etat, en déclarant solennellement que cette Commission ne dialoguera avec les groupuscules armés qu’une fois leurs armes déposées. C’est avec dégout, qu’à peine deux mois nous avons appris que ce même président ait nommé unilatéralement et illégalement un envoyé spécial pour négocier avec ces groupuscules armés, toujours armés et fiers de le demeurer comme bon leur semble. Nous disons «illégalement» parce qu’il ne lui appartient guère en vertu de l’Accord du 06 Avril 2012 qui régît toujours la transition politique au Mali, de prendre quelque décision que ce soit, surtout de cette envergure,concernant la libération de nos villes occupées au Nord et la préparation des élections présidentielles. Dans ces deux domaines, le président par intérim ne peut qu’entériner et transmettre les décisions du «Premier ministre avec les pleins pouvoirs» et son gouvernement d’union nationale. Si cela avait été le cas, nous aurions entendu «Envoyé spécial du gouvernement de transition» ou « Conseil spécial du gouvernement de transition» en la personne de Mr Tiébilé Dramé pour négocier avec ces rebelles. (Lisez notre contribution sur maliactu intitulé «Pourquoi Wagadougou sera catastrophique pour les maliens)

 

 

Ensuite, le plan de cet Accord rappelle en substance celui du Pacte national de 1991 qui avait commencé également par la signature d’un Accord de Cessez-le-feu à  Tamanrasset. C’est ce que reproduit l’article 4 du nouvel Accord en voie de négociation.                                                    Son article 6 met en place une commission mixte de sécurité sous le commandement de la MISMA/MINUSMA chargée de la mise en œuvre de tout le processus jusqu’à la signature –on ne sait quand exactement – d’un Accord de paix définitif. Elle a sous son commandement entre autres, 4 représentants de l’Etat et toutes les populations du Mali et 4 représentants des groupes armés signataires (à entendre par là les mouvements rebelles à l’exclusion des groupes armés loyalistes d’autodéfense).                                                                                                    Un autre Comité de suivi et d’évaluation est institué par l’article 15 et mis lui aussi sous le commandement étranger, cette fois du Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU.

 

 

Ces trois articles ne sont ni plus ni moins que la mise sous tutelle de la région de Kidal avant l’arrivée même de la MUNISMA telle que voulue par les rebelles pour la tenue des élections présidentielles à Kidal (situation que nous avons décrite être un suicide stratégique pour le Mali avec l’arrivée de cette Mission, dans notre document intitulé « Des mines «antinational» à l’origine de la crise malienne», 14 pages, publié depuis février 2013 sur notre page facebook/malikoura).

 

 

Et si cette mise sous tutelle des Nations Unies au seul bénéfice des mouvements rebelles devient effective, rien au monde ne pourra changer cet état de fait, même pas le futur président élu, si ce n’est un statut particulier pour Kidal. Toutes ces commissions créent d’autres intérêts particuliers de hauts fonctionnaires internationaux qui ne peuvent grossir qu’en s’étendant dans la durée. C’est une complication supplémentaire de trop…

 

 

L’article 20 de ce nouvel Accord remet en exergue le terme «Azwade» – qui commence à faire son apparition sur certaines cartes géographiques internationales – pour hypothéquer davantage notre propriété et notre souveraineté sur le Nord de notre pays. C’est un effort inlassable du gouvernement français, et maintenant avec la naïveté complice de notre président par intérim, pour extorquer ce bien national de nos mains fragiles parce qu’éparpillées et indécises.

 

 

Signez cet Accord de la mise sous tutelle de Kidal, et nous pouvons dire A Dieu à tout ce qui nous est si cher, laRépublique ! La République !

 

 

Pour nous les Malien Koura, sans la prétention de parler au nom de tous les maliens mais avec l’assurance du bon sens commun à tous les humains, soit nous rétablissons un rapport vertical dans l’optique d’un règlement pacifique de cette rébellion soit nous descendons par la force, dans le respect des dispositions pertinentes du droit international humanitaire, sans délai à Kidal contre tous ceux qui s’opposeront à cette mesure des plus légales ; il n’ya pas d’autre alternative pour sauver nos familles, nos biens et notre dignité humaine.

 

 

«Si vous évitez la guerre au prix du déshonneur, vous aurez la guerre et vous aurez le déshonneur».

 

 

Notre ancêtre Babemba disait « Plutôt la mort que la honte», pas la honte d’être dépossédé mais pire la honte de mourir misérablement dans la servitude. Si nous perdons Kidal, beaucoup de pauvres maliens en payeront le prix par leurs vies, les uns contre les autres ou misérablement sur leurs lits. A cela, nous préférons s’il le faut, une mort digne dans la défense de notre liberté et de notre propriété, aujourd’hui maliens riches et pauvres au même titre.

 

 

 

Par Mahamadou Konaté

Chargé de la Commission scientifique de Malien Koura

Pour lecture et diffusion

Dakar-Sénégal pour maliweb.net

 

Commentaires via Facebook :

15 COMMENTAIRES

  1. C’est très facile de toujours dire “rejetons les accords”; mais quelles autres alternatives s’offrent au Mali d’aujourd’hui. Ne me dites surtout pas la guerre, car on n’en a pas les moyens, ni les hommes d’ailleurs (rappelez vous qu’a ce jour encore ce sont des soldats français et d’autres nationalités africaines sont la pour que nous nous sentions en sécurité). Ce sont des forces étrangères qui ont fait le JOB, a notre place.Alors maintenant qu’il ya une accalmie, tout le monde se sent plus nationaliste, plus souverainiste, et plus va-t-en guerre.N’oubliez pas seulement que nous vivons dans le même Mali que celui de janvier 2012, ce Mali la, qui a appelé la France au secours, kan nous étions sur le point d’être colonisés par des barbares (qui ne sont d’ailleurs ni loin, ni tous morts). Il suffit que les forces étrangères partent aujourd’hui pour que nous soyons au même point. Au lieu de bomber la poitrine en criant partout de manière passionnelle “MALIBA”, soyons conscients de nos forces et faiblesses et décidons en conséquence,C’est cela que moi, j’appelle Grandeur (d’Esprit).

  2. Tout ça n’est que jeu de mots, les maliens ne comprendront rien dans tout ça. En tout cas M KONATE nous vous disons grand merci pour votre analyse de cette situation. Merci pour votre sens du patirotisme. Mais pourque quelqu’un ait le courage de t’aider à abattre ton lion il faut que toi même tu tienne sa tête. Pourquoi nous les Maliens nous ne sortons pas pour manifester contre la signature de cet accord avant que ça ne soit trop tard. Dioncouda ne pourra jamais ordonner aux militaires d’arrêter quelqu’un ou de tirer sur les Malien à cause d’un maudit couvre feu qui n’a pour but que de nous empêcher de manifester pour nous imposer quelque chose que nous n’aurons jamais accepté en temps normal. Il suffit que la population se lève pourque nos militaires nous suivent et les politiciens n’auront d’autre choix que de nous soutenir. Seule la population peut agir maintenant et pour ça les representants de la société civile doivent prendre le dévant s’ils ne sont pas près on les y obligera.

  3. oh mon dieu quelle pays?mon frère comme vous etes bien placer pour donner des voies je vous prie pour l’amour du bon dieu et du MALI d’alèrter plus haut autorité sur les danger de cette accord; faxer cette analise a dionkounda au president de l’ensemble et au rsponsable militaires sinon nos coeurs son acez mertrie.toute le façons ce dionk qui est responssable de cette déroute parceque tout les maliens été contre cette negociation sans les désarmement sauf lui seule.meme le gouvernement a déclaré que les négociations n’engage pas le gouvernement mais lui a décidé de nommer thiéblé pendant son voyage en europe comme d’habitude.et pour informer les maliens il fait sa déclaration sur R.F.I que qu’il y a pas d’autre groupe que mnla pour negocier.il crois que c’est facile or le burkina la france et le mnla avaient déjas tout planifié avec le nation unitile.mais on s’en remet au bon dieu le tout puissant.

  4. Il ne faut donc pas que les Maliens se sentent obliges de signer car meme s’ils ne signent pas rien n’arrivera. Tout le monde reconnaitra au Mali le droit de defendre l’integrite territoriale et la forme unitaire de l’Etat. Les chantages actuels sont tout juste des chantages. Mais il est imperatif que les Maliens entreprennent une intense campagne mediatique pour expliquer aux autres Africains et a tous les pays etrangers les realites anthropologiques du Malie et ce qui s’y passe reellement.

    ENCORE UNE FOIS LA FRANCE EST ISOLEE SUR CE DOSSIER, MEME EN EUROPE. Quant a l’Union Africaine, elle est de plus en plus agacee par l’omnipresence de la France dans les affaires africaines. CONTRAIREMENT A CE QUE CERTAINS CROIENT, TOUT LE MONDE COMPRENDRA LE MALI. Mais popur cela il faut expliquer. Il ne faut pas rester les bras croises. Il est donc malheureux qu’on n’entende plus le ministre des affaires etrangeres malien.

  5. L’objectif vise par la France eest la partition du Mali, l’amputation de ce pays de sa partie Nord pour l’eriger, dans un premier temps, en entite autonome, puis dans un second temps, pour en reclamer l’independance. Ce que l’autonomie remet en cause c’est la forme unitaire de l’Etat malien en vue de s’acheminer vers une ”federation” puis la proclamation d’une independance plus que certaine. Pour cela, il faut que ce soit les Maliens eux-memes qui en acceptent la possibilite. SI LES MALIENS NE SIGNENT PAS, JAMAIS IL N’Y AURA D’AZAWAD CAR PERSONNE NE RECONNAITRA NI UN ETAT AUTONOME NI UN ETAT INDEPENDANT DE L’AZAWAD. MAIS SI LES MALIENS EUX-MEMES SIGNENT PERSONNE NE S’Y OPPOSERA. LA FRANCE EST TOTALEMT ISOLEE SUR CE DOSSIER. ELLE N’EST SOUTENUE PAR PERSONNE, MEME PAS LES AUTRES PAYS EUROPEENS. ELLE A DONC BESOIN QUE CE SOIT LES MALIENS EUX-MEMES QUI SIGNENT. SI LES MALIENS NE SIGNENT PAS RIEN N’ARRIVERA CAR LA FRANCE EST ISOLEE SUR CE DOSSIER. ELLE EST SEULE A S’AGITER AVEC SON PANTIN

  6. DEBOUT, MALIENNES et MALIENS ! APRES LE 1er JUILLET ET SES CASQUES BLEUS, CE SERA TROP TARD. Les arbitres viendront jouer au ballon et le match sera truqué. De faux penalties pulluleront sur le terrain. Contre nos quelques défenseurs rescapés, l’arbitre même sifflera la faute imaginaire. Kidal sera un lointain souvenir. Modibo Keita pleurera une seconde fois. Soundjata et Sonni Ali Ber nous maudiront de voir leurs noms mêler à cette affaire d’héritiers imposteurs et indignes de leurs noms, leurs cœurs et leurs âmes ! Oui, si l’Histoire doit se faire, personne ne viendra l’écrire et la faire à la place des Maliens, eux qui, avant le reste de l’Afrique ont inauguré le Cycle des printemps révolutionnaires… en 1991. Y.T.(Reporteur)

  7. «Si vous évitez la guerre au prix du déshonneur, vous aurez la guerre et vous aurez le déshonneur».DIDIER DAKHO ELHAJ GAMOU DIONKOUNDA TRAORE TIEBLE TOUAREG DRAME LES MALIENS LE DIRONS UN JOUR A VOS ENFANTS ET PETITS ENFANTS.VOUS AVEZ TRAHI LE PEUPLE MALIEN.

  8. MERCI MR KONATE POUR VOTRE SENS ELEVE DU PATRIOTISME ;JE SUIS SURE QUE MEME CEUX QUI SONT ACTUELLEMENT A OUAGA OFFICIERS COMME POLITIQUES SOIT DISANT RERESENTANTS MALIENS PUISSE FAIRE UNE TELLE ANALYSE DE DOCUMENT.
    MERCI MERCI MERCI MILLE FOIS.
    CE QUE JE VEUX DIRE AU PEUPLE MALIEN QUE LA PLUS GROSSE ERREUER C EST D AVOIR ACCEPETER DE NEGOCIER AVANT L ENTREE DE L ARMEE A KIDAL .JE LE JURE ICI APRES SIGNATURE ON TROUVERA QUE LE MNLA N AS MEME 100 COMBATTANTS ET DIRE QUE CES MOINS QUE RIEN ONT TIRE TOUT LE PEUPLE MALIEN PAR LE NEZ FAUTE DE VISION OU DE COMPLICITE DE CE TIEBLEN DRAME QUI S AGITE DES QU ON PARLE DES TOUAREGS JE ME POSE CETTE QUESTION POURQUOI TIEBLEN S INTERRESSE PLUS AU NORD DU MALI QUE SON PROPRE VILLAGE? .
    MR KONATE LE PLUS GRAND DANGER DANS CES ACCORDS RESIDE DANS SA PARTICULARITE QUI CONSISTE A LE SIGNER SOUS L EGIDE DES NATIONS UNIES CE QUI CONFERE UN CARACTERE DESORMAIS INTERNATIONAL AU PROBLEME
    DONC CES NEGOCIATAIRES DOIVENT FAIRE ATTENTION AUX MOTS ET AUX VIRGULE

  9. Cet article est intéressant en ce que l’analyse est à la fois juridique et sociologique de la crise du Nord notamment la situation qui prévaut à KIDAL, et les prémices de sa résolution avec cet accord de OUAGA.
    Mais j’ai un grief contre l’affirmation de la violation de l’accord cadre du 06 Avril 2012, par le président par intérim qui a nommé Monsieur Tiebilé DRAME, son conseiller spécial, chargé de négocier avec les groupes rebelles.
    Deux arguments juridiques viennent en appui de ma position. D’abord, l’accord-cadre dont vous faites allusion, n’est pas une loi même s’il produit des effets juridiques. Ensuite, le président de la république est l’incarnation du peuple malien.
    1- Pour dire simple l’accord-cadre signé entre l’ex-junte et la médiation est en lui seul insuffisant pour sortir le MALI dans cette crise institutionnelle, politique et sécuritaire donc il a fallu le combiner avec la constitution du 25 Février 1992 d’où l’adjonction de l’accord à la constitution. Suite

    • La constitution du MALI n’étant pas suspendue, le PM et son Gouvernement demeurent sous l’autorité politique du Président de la république comme en temps normal sous le vocable du pouvoir exécutif.
      De ce fait, la nomination d’un négociateur au NOM de l’ETAT malien ne saurait être, à mon humble avis, considérer comme une violation des textes puisque elle relève des prérogatives constitutionnelles du président de la république notamment la nomination des hautes personnalités civiles et militaires.
      Parliez aussi d’envoyé spécial du Gouvernement ou conseil spécial, oui vous aviez raison sauf qu’il est conseiller spécial du Président et charger de négocier avec les groupes armés donc pas de confusion. Retenez surtout qu’un négociateur n’est pas forcément le signataire du document final même s’il peut l’être dans certains cas et tout dépend de son mandat de négociation (2).
      Sous réserve de ces remarques, je fais mienne l’analyse que vous aviez faite de ce projet d’accord.

  10. Plutôt la mort que la honte. Je ne suis et je ne serai jamais pour la signature d’un accord entre le Mali et ce mnla. Le MALI Été Trahi Par la Communauté Internationale :'(

    • Vous étiez quoi sans la communauté internationale? sans l’intervention des autres, vous seriez tous entrain de parler arabe.Maintenant que c’est calme c’est très facile d’accuser ceux a qui on doit tout. Quelle ingratitude.

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