La loi n°2012-017AN-RM portant création des régions de Bandiagara, Bougouni, Dioila, Douentza, Kita, Koutiala, Ménaka, Nara, Nioro, San et Taoudéni a été promulgué le 02 mars 2012 par le président Amadou Toumani Touré. La mise en place effective des régions devait s’étaler sur cinq ans.
La rébellion de janvier 2012 et le coup d’état militaire du 22 mars 2012 aidant l’application de cette loi a pris beaucoup de retards
L’Etat étant une continuité, le président IBK aurait dû assurer la mise en place effective des nouvelles régions.
Le conflit du nord du Mali ayant éclaté et avec la signature de l’accord pour la paix issu du processus d’Alger, le gouvernement d’IBK a préféré procéder au plus pressé. Il s’agit de la mise en place des nouvelles régions de Ménaka et Taoudéni au détriment des neufs autres régions du reste du Mali. Une telle discrimination est l’œuvre de Abdoulaye Idrissa Maiga au moment où il était ministre de l’administration territoriale. Alors la loi créant les onze régions administratives est antérieure à l’accord pour la paix. Ainsi devant le manque de volonté politique du gouvernement et du président IBK, les responsables des neuf autres régions ont jugé nécessaire de créer une association dénommée « Collectif des régions non opérationnelles ». Le collectif dirigé par un ressortissant de Bougouni où le mouvement est né, est entrain de mobiliser les populations des différentes localités pour défendre et soutenir leur cause. Toutes les activités de ce collectif sont boycottées par le gouvernement à travers le service public de l’audiovisuels à savoir l’ORTM et l’AMAP.
C’est la presse écrite privée et les radios privées FM qui assurent la couverture médiatique de différentes manifestations du collectif.
Ce comportement du président IBK et de son gouvernement prouve à suffisance leur manque d’expériences et de stratégie en politique
Pour qui connait le poids démographique économique, industriel, agricole, financier de ces neufs localités ne se hasarderait pas à faire semblant d’ignorer leur revendication légitime.
Les localités de Bougouni, Koutiala Dioila et Kita sont des zones agricoles par excellence. Ces quatre localités couvrent près de 60 % de la zone CMDT.
Les paysans de ces localités en boycottant la culture du coton peuvent faire très mal à l’économie malienne qui est essentiellement agricole.
Si aussi les opérateurs économiques des neuf localités refusaient de s’acquitter de leurs taxes et impôts, le budget national pourrait s’en ressentir.
Pour les prochaines élections générales de 2018, si les populations de ces localités décidaient de se servir de leurs cartes Nina contre le président IBK et son parti RPM sa réélection pour un second mandat pourrait être compromise. Il en est de même pour le parti RPM pour les élections législatives.
Donc, il est impératif pour le président IBK et son premier ministre Abdoulaye Idrissa Maiga qui est l’auteur de la mise en place effective des régions de Ménaka et Taoudéni, de voir objectivement le danger qui les guette dans les mois à venir.
Le ministre de l’Administration Territoriale Tiéman Hubert Coulibaly a intérêt d’engager un dialogue franc et constructif avec le collectif des régions non opérationnelles. Un tel dialogue permettra de trouver un terrain d’entente et d’élaborer un programme consensuel de mise en place effective des dites régions. La balle est dans leur camp pour donner satisfaction aux revendications légitimes du collectif. A bon entendeur salut.
Bamako, le 30 Septembre 2017
Yacouba COULIBALY
Administrateur des Postes à la retraite
Kalaban-Coura Bamako
Sous la pression des armes de la cma les bases des nouvelles régions du nord ont été posées. Donc le gouvernement a intérêt à revoir de près comment appliquer correctement le décret de création des autres régions car le Mali doit être un tout. Il ne faut pas trop pousser l’injustice.
Doyen Coulibaly, votre article est plus qu’une alerte et c’est sans commentaire. Si c’est des armes qu’il faut prendre pour légitimer sa position on verra. J’ai l’impression que c’est le désordre qui arrange certains.
On tirera les leçon qui en découlerons.
A bon entendeur salut!
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