Dans une situation d’incertitudes et de questionnements pour leur pays, les Maliens ont trouvé les moyens de se cliver.
Un camp politique étiqueté comme étant de l’ancien régime a choisi d’être une force de contestation face au pouvoir actuel. Et il a annoncé qu’il ne reconnaîtra pas les gouvernants de la transition malienne qui dirigent le pays, au-delà du 25 mars, date de la fin du délai prévu par la charte qui avait fixé, suite à une adoption populaire, la période de la transition au Mali. Ils sont donc dans une démarche légale.
Par ailleurs, le pouvoir présent est arrivé à stabiliser un pays qui avait atteint une forte détérioration sociale à cause d’une situation sécuritaire exécrable. Les routes entre les villes étaient coupées par des hommes armés. Les villages entiers étaient brûlés, avec champs et habitants qui n’avaient pas pu s’échapper.
Les animaux et autres biens des résidents étaient emportés, et cela sans parler des viols et autres violences inhumaines subis. Alors, cette accalmie apparemment maîtrisée par les gouvernants actuels, a dirigé à leur endroit, la grande confiance d’un peuple désemparé et terrorisé.
Aussi, il importe quand même de signaler, que les politiques et associations qui avaient porté la contestation au sein du M5RFP contre le régime déchu, ce qui avait facilité la prise du pouvoir par l’armée, dirigent avec les officiers la transition présente. Cela peut également déplaire à l’autre camp politique.
Ce décor de la scène socio-politique ainsi planté n’arrange point le Mali, même s’il peut faire le bonheur intrinsèque de certains. Il serait juste d’intégrer que si cette transition peut être une chance pour le Mali, elle peut aussi le diviser gravement.
C’est pourquoi, il serait impératif de faire comprendre, que si chacun se cramponne sur sa vérité, les vérités imploseront le pays. Le tout sécuritaire peut avoir ses limites. Mais le harcèlement politique également ne construit rien.
Effectivement, on peut militairement réussir à amoindrir les coups des ennemis, cependant, si la situation politique ne s’estompe pas, le pays restera sur des braises. Et c’est cela que le camp contestataire a compris. Le pouvoir doit alors aller vers l’apaisement social, sinon il aura trop de fronts, et ses succès resteront ternes.
Il doit seulement admettre qu’en rassemblant les Maliens, il va contribuer à atténuer les clivages. Ceux qui s’agitent doivent savoir aussi qu’ils n’ont que le Mali, qu’à trop secouer nous pourrons tous y laisser des plumes.
Cette transition peut réellement unir le peuple malien, si elle accepte de calmer le jeu. Elle a la confiance du peuple, elle peut donc poser les actes les plus difficiles pour la construction de la nation, et elle peut le faire avec tous les Maliens, et de tous les bords.
Il lui suffit juste de rassurer. Elle doit stopper le face-à-face entre les Maliens. Il ne doit pas y avoir de camp de patriotes contre un camp d’ennemis du Mali. Il ne doit pas y avoir de campagne de dénigrements contre les politiques. À l’inverse, il ne doit pas y avoir aussi de menaces contre le pouvoir, ou de chantages de la part d’aucune prétendue opposition.
Ce pays appartient à nous tous. Il doit être construit par nous tous. Et, il a besoin aujourd’hui de notre synergie pour se sortir de ce pas si bien difficile.
Le président de la transition a toutes les cartes en main, il peut aujourd’hui sauver sa nation, parce que, malgré les apparences, les Maliens n’ont jamais eu une aussi belle occasion pour se réunir. L’espoir est bel et bien là, avec une toute petite dose de volonté, les Maliens se mettront ensemble pour revoir leur démocratie, pour renforcer leur sécurité, pour repenser leur voie de développement. Et tout cela en peut être deux ans d’engagement de tous les Maliens derrière l’idéal collectif de faire un Mali juste.
Puis, ceux qui ont été les catalyseurs de cette stabilité seront élevés à la dignité à vie, et veilleront sur sa bonne marche. Ils cesseront d’être des humains seulement, ils deviendront des symboles pour motiver et inviter éternellement à bâtir la nation. RASSEMBLONS-NOUS ET NOUS FERONS NOTRE MALI.
Moussa Sey Diallo/élu URD