La clairvoyance des jeunes face à l’obscurantisme des djihadistes

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L’amenokal de Goundam nous disait dernièrement, « en période de conflits la jeunesse est soit victime soit instrumentalisée ». Je crains que la situation ne soit pire encore. En Azawad, la jeunesse est à la fois victime et instrumentalisée. Des leaders locaux sans scrupule manipulent nos jeunes en avançant leurs pions sur l’échiquier du Nord et de la vie politique bamakoise. Dans le plus grand mépris de l’avenir de cette génération, ils sacrifient la jeunesse au nom de leurs intérêts personnels.

Des années de conflit ont privé d’école des milliers d’enfants de l’Azawad, entravé la bonne marche de l’économie malienne et affaibli le fonctionnement des services publics. Quels horizons pour la jeunesse ? Au mieux, intégrer les rangs des forces de sécurité. Au pire, être happé par une milice terroriste, à qui ils vendront leurs âmes contre quelques moyens de subsistance.

Voilà plusieurs semaines que les jeunes marchent dans les rues de Kidal, de Tombouctou, de Gao, réclamant tour à tour la considération des autorités, un libre accès à l’emploi et la justice sociale. Cette jeunesse clame des slogans mais a-t-elle réellement les moyens de s’exprimer et de se faire entendre ?

Pour preuve, les griefs plusieurs fois faits à la Minusma par ces jeunes manifestants : ses camps seraient trop proches de la ville et mettraient en danger les populations, ou encore à Kidal elle ne recruterait pas suffisamment de jeunes … Ce qui est complètement erroné. Autre motif de contestation, celui-ci plus recevable : la marginalisation du processus de DDR, contre laquelle les jeunes de Gao ont manifesté. Eux qui ont tant donné au Mali en 2012 lorsqu’ils se sont dressés contre les mouvements terroristes se sentent privés de perspectives d’emploi. Leurs prétendus représentants, signataires de l’Accord, les ont tout simplement oubliés dans leurs tractations autour des sites de cantonnement …

Derrière ces manifestations, on retrouve systématiquement certains éléments malfaisants du HCUA qui, pourtant, ont toute latitude pour exprimer leur position au sein des instances de suivi de l’Accord de paix et de réconciliation. Sauf qu’ils ont préféré en claquer la porte avec fracas ! Restent donc des jeunes, à qui on cache la vérité sur les systèmes de prébendes et qu’on pousse lâchement devant soi pour détourner l’attention.

Mais ces jeunes hommes et femmes ne sont pas complètement dupes. Ils s’expriment aussi sur Internet, plus librement, où ils dénoncent les dessous de ces manifestations. A propos de l’occupation de l’aéroport de Kidal en avril dernier, un internaute écrivait : « Je tiens pour responsable en partie l’Union des Jeunes de l’Azawad, une milice tribaliste, qui laisse sa jeunesse à la merci de toutes les tempêtes idéologiques et aux manipulations des uns et des autres ». Un second renchérissait : « Ces quelques dizaines de personnes qu’on appelle foule sont manipulées par la CMA pour faire croire au monde que c’est l’Etat malien qui bloque la mise en place des accords, alors que ce sont eux qui sont de mauvaise foi ».

La lucidité des jeunes sur le jeu troublant de chefs de bande est déjà un grand signe d’espoir.

Mamadou Maïga

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1 commentaire

  1. Voici un b a ta r d ce Mamadou maiga, c’est toi qui parle d’azawad en afrique noire et de l’amanokal de la race supérieure.
    En core que la femme qui t’ a mis au monde soit mau dite mamamoumou maiga.

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