Le bilan de vingt ans de démocratie semble se résumer à la mise en œuvre des fichiers électoraux dans les pays francophones. Si nous devons juger, sans complaisance, les démocraties africaines nous constatons l’absence de programme de société ou s’il y a programme, il est axé sur la mort programmée, inavouée des valeurs africaines progressistes au profit de la civilisation de l’argent.
Nous constatons que les valeurs sociétales constituent, pour l’homme politique, un fonds de commerce pour les campagnes électorales.
Pour l’évocation de ces valeurs sociétales, l’homme politique se montre proche de son peuple. Dans la réalité, c’est pour mieux l’assassiner avec des discours démagogiques. Mais surtout, par des promesses sans lendemain.
Nous sommes à quelques encablures des échéances électorales de 2012. Toutes les formations politiques se sont focalisées sur le fichier électoral. Il faut le faire avec le RACE disent certains, non il faut un fichier plus fiable. Et pour cela, il faut celui du RAVEC.
Pourquoi dès le début du RAVEC ne l’a – t-on pas couplé avec le RACE ? Autrement dit, pourquoi les partis politiques n’ont pas demandé de revoir le RACE à la lumière du RAVEC en son temps ?
L’administration pouvait trouver le moyen de coupler les deux. L’ambiguïté des partis politiques est qu’ils ne doivent pas contester la gestion du fichier électoral par le pouvoir. Un pouvoir auquel ils participent depuis bientôt dix ans. Cela ressemble fort bien à une trahison, si nous devons appeler les choses par leur nom. La seule position du ministre de l’Administration Territoriale (c’est un soldat en mission à l’image de son cadet) ne saurait justifier l’agitation des partis politiques à quelques encablures des élections. Nous ne serons jamais d’accord avec la préparation psychologique à laquelle se livrent les leaders politiques pour plonger notre pays dans des troubles sociaux, dont nous n’avons que faire.
Nous lançons un appel à tous les citoyens de s’unir dans un Front de défense de la Patrie « Frodepa ». Défendons contre vents et marées notre cher pays contre les aventuriers qui ne se rendent compte de l’existence de la population qu’au moment des élections.
Citoyens unissons- nous pour défendre la Patrie menacée par le fichier.
Adama Koné
Enseignant Bamako