Cheick Oumar Diallo ADP-Maliba : Il urge aujourd’hui que les élites s’assument, que des propositions soient faites pour solutionner durablement les maux qui nous rongent

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Le Mali est confronté à un nombre insolent de difficultés que nous n’arrivons toujours pas à trouver la force collective d’affronter. La crise malienne a secoué la société et déboussolé toutes ses composantes qui sont aujourd’hui divisées. Chacun doute de l’autre et préfère rester de son côté à attendre avec un fatalisme déconcertant l’imminence d’un effondrement complet du pays.

L’élite elle-même, pourtant censée être le moteur de la Nation, a démissionné. Elle se contente de rester observatrice pour ne pas avoir à gérer toute cette pagaille, laissant ainsi place au pire des ravages: le populisme.

Pourtant, les plus avertis ont compris que l’effort nécessaire pour tirer le pays hors du gouffre est trop important et que personne seul ne pourra réussir là où toute la communauté internationale a échoué mais personne ne s’assume. Personne n’ose parler de peur de se voir décrédibilisé ou jeté en pâture sur la place publique.

Pour masquer les apparences, ceux qui occupent le terrain jouent à fond la carte du populisme. Tous les faits et gestes sont transformés en actions désespérément creuses en propositions mais assez spectaculaires pour contenter les quelques maliens qui ont encore la force de marcher et de crier. L’élite dirigeante et politique est la plus épuisée de toutes les composantes de la société. Elle fuit le débat, se cache derrière des prétextes et préfère laisser les populations naviguer tantôt entre l’idée que nous pouvons tout gérer TOUT SEULS, tantôt en laissant penser qu’il suffirait juste de changer de partenaire pour que, par miracle, TOUT soit résolu.

Le problème est pourtant bien plus profond et tout le monde le sait, au dedans comme au dehors. L’ennemi obscurantiste a découvert son front jusqu’ici à Bamako et pour le défaire nous avons besoin de vaincre avant tout notre orgueil et notre fierté pour ensuite résoudre les défis structurels du pays. Ce sont les fondements mêmes de l’État, de la gouvernance, de la classe politique et de la société en général qui sont en cause. Pas autre chose.

Il urge aujourd’hui que les élites s’assument, que des propositions soient faites pour solutionner durablement les maux qui nous rongent. Nous devons œuvrer collectivement à mettre un terme à l’instabilité politique qui secoue la capitale pour affronter la dure réalité du Centre et les blocages évidents dans la mise en œuvre de l’Accord de paix. Le temps court et, plus il passe, plus dur sera l’effort pour reconstruire la Nation malienne. Mais là encore, ce message a peu de chance d’être entendu…

Cheick O DIALLO

Président ADP-Maliba

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