La crise sécuritaire qui gangrène le nord Mali depuis des années a gagné le centre avec une intensité sans précédent. Les carences de l’état, les tensions sociales, ajoutées à l’insécurité organisée par les groupes armés terroristes ont contraint des milliers de personnes à l’exil. La disparition induite de leur moyen de subsistance engendre une généralisation de la famine. N’oublions pas que les djihadistes sont les artisans de nos malheurs, ceux dont le seul but est de nous diviser pour mieux régner. La solution est avant tout entre nos mains, œuvrons afin de ramener le calme et la sérénité dans la grande famille malienne.
En 2018, les violences intercommunautaires ont engendré plus de 200 civils tués, en ce début d’année les braves populations peul, dogon et bambara sont dos à dos, les vols de bétails, pillages de récoltes, les assassinats ciblés et les incendies de villages se multiplient de part et d’autre. Chaque communauté poursuit un repli sur elle-même qui ne mènera qu’au chaos et à la désolation. L’heure n’est plus à la recherche de coupable mais bien à un changement de cap afin de créer les conditions favorables à l’émergence d’un avenir meilleur pour notre pays.
Depuis trop longtemps, l’absence de l’état a engendré une situation complexe, les originaires d’hier sont devenus les déplacés d’aujourd’hui puisque la plupart de ces personnes ont fui pour se réfugier dans d’autres localités qui semblent plus stables pour eux. Cependant la précarité et la proximité exacerbent les tensions. Les conflits : bozos contre peuls, dogons contre peuls, bambaras contre peuls, sonrhaïs contre arabes sont désormais des phénomènes courant dans les villes. Les mécanismes qualifiés de traditionnel utilisés autrefois pour régler les différends ne sont plus efficace tant l’attrait pour l’argent est devenu le seul et principal objectif.
Ouvrons les yeux ! À qui profite le feu qui couve dans les racines de notre pays, les djihadistes soufflent sur les braises chaque jour. Le prédicateur peul Amadou Kouffa l’a bien compris et recrute chez les plus fragile au profit de la katiba du Macina qui menace chaque jours les populations et les écoles laïques. Cette manœuvre vise surtout à les isoler afin qu’ils soient perçus comme des terroristes par les dogons mais aussi par l’armée et les autorités étatiques, engendrant des désastres comme celui d’Ogossagou.
C’est le moment de prendre en main le scénario de l’avenir du Mali. Prenons nos responsabilités vis-à-vis des organisations internationales et agissons pour que le futur gouvernement prenne les siennes. En effet l’état doit faire appliquer les processus en lien avec l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger.
Le nouveau premier ministre parle d’union national faisons de même, chacun à notre niveau. Les journées culturelles organisées par la ligue mondiale TAJAKANT Al ‘‘Jakany Baby’’, qui se sont déroulées du 27 au 29 avril 2019 à Bamako avec pour thème : « La Paix, la Solidarité et la Réconciliation nationale » sont un exemple à suivre. Parrainées par la première dame du Mali, les Baby du Mali servent de vecteur d’entente et de cohésion sociales entre les communautés depuis des décennies.
Le salut de notre Mali passera d’abord par la réconciliation des communautés !
Khalilou Coulibaly
@khaliloucoulib3