Selon une source sécuritaire, c’est l’un des cerveaux d’AQMI au Mali, adjoint du trop fameux Yahia Abou El Hammam, qui a été capturé le week-end dernier, à l’occasion de l’opération d’envergure menée dans la région de Tombouctou par les forces militaires françaises, maliennes et mauritaniennes.
Yahia Abou El Hammam et son bras droit Chouaib, émir de la katibat Tarek Ibn Zyad, ont du souci à se faire pour leur avenir au Mali : leur plus proche conseiller et adjoint, Abou Tourab, a été capturé samedi près de Tombouctou, en marge d’une importante opération de sécurisation régionale qui s’est étalée sur plusieurs jours. Une précision intéressante qui manquait encore aux dépêches successives de la BBC, de l’AFP et de RFI, évoquant la capture de trois membres d’AQMI.
C’est donc un cerveau et une étoile montante d’AQMI, membre de la Shoura de ce groupe terroriste, qui vient de tomber aux mains de nos forces militaires et de sécurité et de leurs partenaires. Un individu expérimenté, aussi rusé que bien informé.
Abou Tourab croyait pouvoir passer entre les mailles du vaste filet militaire en se faisant passer pour un paisible éleveur vivant au sein de son campement familial, un grand classique. Cette fois, ce déguisement si souvent adopté s’est révélé insuffisant et les habitants de Tombouctou seront les premiers à s’en réjouir.
On se souvient que Yahia Abou El Hammam, pour le compte duquel Abou Tourab officiait directement, a été le commanditaire de l’assassinat, au mois de juin 2009, du déterminé Colonel Lamana Ould Bou, chef de la DGSE malienne au Nord-Mali.
Ce courageux officier bérabiche avait eu le tort, aux yeux des terroristes, de vouloir rompre l’accord de non-agression instauré entre ATT et les chefs du GSPC, devenu AQMI.
Yahia Abou El Hammam, alors chef d’une katibat encore modeste (devenue la sanglante katibat Al Fourqan), et ex-subordonné de Mokhtar Belmokhtar, avait trouvé avec cet assassinat l’occasion de se faire un nom. Ce fut aussi l’occasion pour lui de se brouiller définitivement avec son ancien chef, « Mister Marlboro », qui, une fois n’est pas coutume, s’était désolidarisé de cet assassinat, frappant un Bérabiche, et avait même dénoncé Yahia à la famille du Colonel Lamana. On se souvient de la course poursuite et du combat sanglant en rase campagne qui en résulta. La rivalité et la haine entre l’émir d’Al-Moulatamine et son ancien petit ne se sont pas démenties depuis, au-delà d’alliances passagères et fragiles.
A partir d’avril 2012, et pour de trop nombreux mois d’occupation forcée, Yahia devient le « gouverneur » de Tombouctou pour AQMI, fonction qu’il partage alors de facto avec…le beau-père bérabiche de Belmokhtar, Omar Ould Hamaha (tué au cours d’un accrochage avec Serval il y a cinq mois).
Personnage à la réputation moins tapageuse que celle de Belmokhtar, mais encore plus violent que lui, y compris avec ses proies féminines, « le beau Yahia » est connu également comme un stratège de la terreur ayant attiré vers son groupe les cadres de qualité les plus expérimentés d’AQMI, au nombre desquels Chouaib et son ami Abou Tourab, capturé tout dernièrement. Un cerveau de la terreur à qui nous souhaiterions de voir appliquer sans délais l’article 320…si nous n’étions pas les défenseurs, nous, et spécifiquement vous, frères de Tombouctou, de cette religion sacrée que les cruels assassins d’AQMI prétendent faussement servir par leurs agissements. Alors, je prierais plutôt pour que ce « cerveau » misérable parle et que les commanditaires de l’assassinat du Colonel Lamana, première victime d’une longue série, trouvent enfin un juste châtiment. Que Dieu bénisse le Mali.
Boubacar SIDIBE
L’autorité qui doit rendre les criminels les habitants de la villes du nord pour exécute le criminel sur le champs ..
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