Pour la bonne organisation des élections présidentielles crédibles et sans violence : Le pouvoir gagnerait à joindre le discours politique et la pratique

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Il serait impérieux que le pouvoir trouve une solution face à cette recrudescence d’insécurité qui sévit partout dans le pays. La période préélectorale nécessite la résolution de toute une série de problèmes.

La conduite d’un processus électoral équitable, transparent et inclusif dans un climat apaisé est la condition sine qua non pour que le Mali continue d’avancer sur la voie de la stabilisation.

La longue crise politique dans laquelle était englué le pays a créé un regain d’insécurité dans le pays. Nul ne peut douter aujourd’hui que la situation de fluidité d’insécurité, et de sabotage globalement aperçue pendant les élections municipales, puisse continuellement s’aggraver et jeter ses conséquences dans la bonne tenue des élections présidentielles à venir. Utilement, il convient de rappeler, que les principes intrinsèques qui doivent couvrir une élection démocratique et transparente, demeurent le sceau de la légitimité et la légalité contenue pendant toutes les sept (7) phases d’organisation électorale qui sont : L’organisation et conduite d’élections, la supervision, la vérification, la coordination et soutien des observateurs internationaux, le soutien aux observateurs électoraux nationaux, l’assistance technique et l’observation internationale des élections. Au regard des défis sécuritaires du pays, y compris ceux découlant de la tenue des prochaines élections, le pouvoir en place doit examiner attentivement la situation sur le terrain et recommander les mesures idoines en invitant l’opposition et toute la société civile à des concertations politiques. Alors, le constat déplorable que nous ont livré les récentes élections municipales dans certaines régions au Nord, où par faute de conditions de sécurité situationnelles et de transparences fiables jamais entretenues et satisfaites par le pouvoir, fait malheureusement enregistrer tous ce dégât électoral, avec les cas de fraudes massives, d’empêchements aux citoyens à l’accès aux centres et leurs droits de vote, l’enlèvement dans certaines communes de matériel électoral, le saccage et la brulure des matériels etc.. Beaucoup reste encore à faire, l’état de droit et les institutions doivent améliorer leur efficacité, leur transparence et leur accessibilité.

En matière de droits de l’homme, et de la protection des citoyens, même si la volonté des autorités a été clairement affichée, mais des cas de violations sont toujours signalés, et il appartient à l’État de transformer ses déclarations en actes dans ce domaine.

Les effectifs de la MINUSMA doivent être maintenus à un niveau tel qu’ils puissent rehausser sensiblement le climat de sécurité qui est un facteur clef de la confiance des électeurs dans le processus et l’un des éléments déterminants de la réussite des élections.

Le pouvoir est désormais placé devant un choix crucial pour l’avenir politique du pays : il doit engager très rapidement des discussions politiques sérieuses en vue de doter notre nation d’un système électoral crédible garantissant le respect scrupuleux de l’expression de la volonté populaire ainsi que les engagements internationaux de notre pays.

En prenant à témoins nos compatriotes, les amis du Mali et la communauté internationale, nous voulons maintenant être le plus clair possible avec ceux qui nous gouvernent : notre attachement obsessionnel au changement dans la paix ne doit pas être mal compris. Lors du prochain scrutin dans notre pays, pour ne pas être victimes d’un système orgueilleux et hautain, le peuple doit montrer une résistance citoyenne et républicaine. Il faudrait rompre avec ce système qui se contente du verbe là où l’action est urgente.

Le pouvoir est désormais placé devant un choix crucial pour l’avenir politique du pays : engager très rapidement des discussions politiques sérieuses en vue de doter notre nation d’un système électoral crédible, garantissant le respect scrupuleux de l’expression de la volonté populaire ainsi que les engagements internationaux de notre pays. Il ne sera pas pour nous de défier le temps.

Mais il est encore temps de corriger les dérives électorales évoquées ci-dessus, par un véritable dialogue politique animé par la volonté d’atteindre des résultats consensuels sur les règles du jeu électoral, et de conjurer ainsi le risque de basculement de notre pays dans la violence politique post – électorale. C’est maintenant que des meilleures perspectives politiques, dont recèlent toutes les bonnes volontés doivent agir, si, elles veulent être utiles et objectives. En résumé, il faut rappeler que la cohésion nationale et la fraternité républicaine, sont des éléments déterminants de la construction d’un vivre ensemble apaisé et convivial et d’une nation prospère et prête à relever les défis qui s’imposent à elle.

Docteur Modibo Mamadou Konaté

Politologue, Enseignant Chercheur à  l’université des Sciences Juridiques et Politiques de Bamako.

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