C’est ce qu’on penserait de prime abord après la nomination d’Oumar Tatam Ly au poste de premier ministre par le président Ibrahim Boubacar Keita. Pratiquement toute la communauté internationale retenait son souffle, dans l’attente du gouvernement. alors pour la malienne au patriotisme débordant, c’est matière à billet…
Les amis et connaissances savent que je ne suis pas fan de l’ORTM (office de radio diffusé et télévision du Mali). Comme Boubacar Sangaré, je pense que cet organe de presse est resté figé dans l’histoire et continue à être seulement l’outil de propagande de l’Etat de la période des indépendances.
Tu es journaliste, engagé ou presque ? Tu n’y travailleras pas. Tu veux gagner seulement ton pain en faisant un métier que tu aimes, le journalisme ? tu ne serais certainement pas de ces fervents adeptes du journalisme alimentaire !
Donc quand cette télé -que j’aime tant-donna la liste des membres du premier gouvernement d’IBK, je regardais autre chose – sincèrement ? Les dessins animés-. C’est par un truchement spécifiquement malien que j’ai appris la nouvelle.
C’est le coup de fil reçu par un visiteur de ma sœur que j’appris la nouvelle, juste après la prière de l’asr, vers 16 h 15.
A la malienne.
L’appelant lui annonçait que son parent qui était au gouvernement de transition gardait son poste. Ce dernier appela aussitôt le ministre en question en direct -dans notre salon hein ! – pour le féliciter. L’appel ne passa pas, mais le ministre le rappela aussitôt – car c’est son neveu- et il reçut les bénédictions – en direct aussi hein ! – : « Que Dieu te donne santé et prospérité dans ce travail, on t’a changé de poste ? Oui, mais ce n’est pas facile, l’essentiel est d’y rester. »
Dans un souci d’anonymat, je ne vous dirais point l’ancien poste ni le nouveau du ministre en question, je sais que pratiquement tous ont eu ces genres de conversation avec leurs parents, ils sont (6) six. Les parents des nouveaux ont agi ainsi, aussi. Au moins 34 bœufs ont été égorgés dans la ville de Bamako, cette nuit en guise de sacrifice. Les parents invités ou acceptés sur les lieux sauront qu’ils pourront revenir demander audience et espérer. Hé Mali !
Au Mali, être membre d’un gouvernement, c’est avoir une clé d’entrée dans les caisses d’état et y puiser pour les besoins de qui vous voulez , à satiété. De l’indépendance, à nos jours, tous les ministres se sont servis sans être inquiétés. Le pays est dans des difficultés, mais on dirait que le même état d’esprit demeure… subsiste.
Du gouvernement de transition qui vient de rendre son tablier, nous savions – sans rien dire même si nous le désapprouvions- que la junte y faisait la pluie et le beau temps. Mais comme son leader semble avoir une main mise sur l’armée, je me tais, tais ma déception envers mes compatriotes qui voient un héros en lui. J’ai bien peur de voir le scenario d’ ATT (Amadou Toumani Touré), libérateur du peuple se répéter. Il est important que « IBK (Ibrahim Boubacar Keïta) décide de rentrer dans l’histoire africaine »disait Sylvia Watt , juste hier. En tout cas, les généraux n’ont pas besoin de démissionner pour se présenter aux élections…alors Maliens tenez-vous-le pour dit!
Une junte des plus incroyables qui s’en sort des mieux, après avoir précipité le pays aux mains des faux fous de Dieu, trouvant des excuses à la débandade des militaires maliens (pas d’armements, pas d’hommes en renforts, rebelles privilégiés, corruption dans l’armée, pas de formation…) et mettant tout sur le dos du président ATT- pas aussi innocent en réalité-
Pratiquement les ténors de la junte ont utilisé la courte échelle que nous Maliens aimions tant : tu fais des frasques, mets ton pays à genoux et te voilà général ou titulaire d’un poste de ministre, à vie ?- parce que tu as su –et osé- annoncer les résultats du deuxième tour de l’élection présidentielle dès le premier tour. Hum…Mali. Changement viendra-t-il un Jour ? So te pan, a den ka gunuma dit le proverbe bambara, quand un cheval bondit, sa progéniture ne peut ramper. Il y une culture du « je profite de mon poste » au Mali auquel il est important que nous mettions fin.
Un gouvernement « jugé » aussitôt pléthorique par tous ceux que j’ai interrogé (je vous assure qu’ils sont nombreux et que j’y ai dépensé mes sous d’enseignante qu’on dit radine). Pas moins de 34 ministres et de nouveaux – et peu singuliers –ministères : urbanisme et politique de la ville, un ministère de la réconciliation nationale et du Développement des régions du Nord.
Il y a aussi les ministres délégués auprès des autres ministres –lucarnes ? Je ne saurais m’avancer –
Un gouvernement surprenant ? NON. Personne ne peut le dire. C’est la même ligne qui continue son tracé dirais-je. Il y a ceux qui ont soutenu le candidat IBK, il y a ceux qui doivent continuer la besogne –suivez mon regard – déjà commencée pendant la transition, un ancien rebelle, et pour couronner le tout peu de femmes : 11% – de quoi rendre les défenseurs des femmes roses de colère.
Fatouma harber, Bloggueuse à Mondoblog (RFI)
Bonjour,
Avec l’engagement de tous et un changement de mentalité et de comportement des Maliens, le changement escompté sera enclenché définitivement.
Bien cordialement
Dr ANASSER AG RHISSA
EXPERT TIC ET GOUVERNANCE
E-mail: Webanassane@yahoo.com
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