Bilan du pacte pour la paix et de l’accord de paix au Mali : Quelques éléments probants et significatifs

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Lettre ouverte en ligne adressée à son Excellence Monsieur le Secrétaire Général des Nations Unies, à son Représentant au Mali, au Président Français, au Président du Mali, au Premier Ministre du Mali, au Président de l’assemblée nationale du Mali, au Haut Représentant du Président de la République pour la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali, au CSA (Comité de Suivi de l’Accord), au Ministre de la réconciliation nationale, de la paix et de la cohésion sociale, au Ministre de l’administration territoriale et décentralisation, au Ministre de la défense, au Ministre de la sécurité et de la protection civile, au CNCA, aux partis politiques, aux groupes armés et d’autodéfense, aux régions incluant le district de Bamako et aux communes du Mali, aux notabilités de Bamako, du Mali et aux religieux du Mali, à tous les Maliens, à tous les Partenaires (ONU/MINUSMA, BARKHANE, OIF, …), au G5 Sahel, à l’EUTM et aux médias.

 Selon le bilan des trois ans et demi de la mise en œuvre de l’accord de paix depuis sa signature au Mali en 2015, publié en février 2019, par l’Observateur Indépendant de ce accord, plus d’un quart (près de 25,64 %) des engagements de cet accord ont été réalisés soit vingt (20) engagements sur soixante dix huit (78).

Ce qui montre qu’une stratégie est indispensable pour garantir les engagements des parties prenantes et des acteurs, en particulier les engagements restants (moins des trois quarts (74,36 %)), d’où l’intérêt de ce pacte pour la paix.

La signature du pacte pour la paix, entre les parties prenantes à l’accord de paix (accord de Bamako issu du processus d’Alger) et l’ONU, est un tournant décisif et une stratégie pour garantir l’engagement des parties prenantes et des acteurs concernés pour une mise en œuvre diligente, intégrale et inclusive de cet accord.

Par manque d’une telle stratégie, l’accord de paix avait accusé des retards énormes et induit des mésententes entre parties prenantes.

  1. De l’accord de paix au pacte pour la paix

 Ayant abouti à un consensus entre parties prenantes Maliennes sous la supervision de la médiation internationale à travers la signature en 2015 à Bamako d’un accord pour la paix et la réconciliation issu des pourparlers inter-Maliens d’Alger, appelé accord de Bamako, il était normal, pour les parties prenantes, la médiation  (ONU, …) et les acteurs, de réfléchir à des stratégies pour garantir sa mise en œuvre diligente, intégrale et inclusive.

 L’Expert, Dr Anasser Ag Rhissa, avait proposé, dans une lettre ouverte en ligne, une telle stratégie multi-acteurs au Président Malien, aux Maliens et aux partenaires (ONU/Minusma, CEDEAO, UE, UA, …),  le 21 SEPTEMBRE 2015.

 Cette lettre ouverte était intitulée :

 Comment garantir le respect de l’accord de Bamako ET l’engagement des parties prenantes ?

Dr Anasser Ag Rhissa s’est félicité du fait que la stratégie multi-acteurs pour garantir l’engagement des parties prenantes et des acteurs concernés pour une mise en œuvre diligente, intégrale et inclusive de cet accord de paix, qu’il avait proposée en 2015 soit retenue par l’ONU en 2016 et validée en 2018 sous forme du pacte pour la paix au Mali.

L’accord pour la paix et la réconciliation au Mali est doté, depuis le 15 octobre 2018, d’un pacte pour la paix dont l’objectif est de garantir les engagements de ses parties prenantes et des acteurs pour sa mise en œuvre diligente, intégrale et inclusive.

Ce pacte pour la paix permet d’accélérer la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali en fixant une vision et un objectif précis pour les acteurs (parties prenantes, médiation, …) assorti d’un chronogramme, de critères de suivi/évaluation pour valider, honnêtement et sans complaisance,  le bon déroulement de la mise en œuvre de l’accord de paix et des sanctions, après des enquêtes sérieuses, si une partie prenante ou un acteur empêche le bon déroulement de cet accord.

 La résolution 2423 (2018) de l’ONU a prolongé d’un an (jusqu’au 30 juin 2019) le mandat de la MINUSMA au Mali en attirant l’attention de la nécessité de progrès tangibles          (voir les mesures prévues dans la résolution 2374 (2017) de l’ONU) dans la mise en œuvre de l’accord de paix : une période de six mois est accordée pour ce faire après l’investiture du Président élu en 2018.

 

  1. Diligence pour la Reconnaissance de ma Paternité du pacte pour la paix au Mali

À travers une lettre ouverte en ligne adressée à son excellence Monsieur le Secrétaire Général des Nations Unies, au Président Français, au Président Malien, aux Maliens et aux partenaires (ONU/Minusma, Barkhane, G5 Sahel, EUTM, …), je réclame (voir au point 8, la référence (C)), la paternité du pacte pour la paix au Mali en fournissant les justificatifs associés.

Je souhaite un traitement diligent pour la reconnaissance de ma paternité de ce pacte pour la paix au Mali.

Je défends ce pacte pour la paix au Mali, non pas parce que j’en réclame la paternité, la reconnaissance associée et la propriété intellectuelle correspondante mais à cause de l’espoir qu’il suscite pour les Maliens, des avantages et des dividendes qu’il apportera au Mali et aux Maliens.

Dans le domaine des œuvres littéraires et des œuvres intellectuelles (exemple, proposition d’un projet ou d’une stratégie donnant lieu à un pacte, cas du pacte pour la paix au Mali dont j’ai proposé la stratégie multi-acteurs qui est au cœur de ce pacte), la propriété intellectuelle (PI) protège les droits des propriétaires de ces œuvres.

Ces droits sont des droits de l’auteur (ou des auteurs) de cette (ces) œuvre(s) permettant de protéger ces œuvres contre le piratage ou la falsification ou le fait de nier qu’elles appartiennent à telles ou telles personnes physiques et/ou morales.

Contrairement à ce que certains pourront penser, ce n’est pas un manque de sagesse et de sérieux de réclamer ce droit.

On est plus pris au sérieux lorsqu’on protège ses droits, ses œuvres.

Que deviendrait le Propriétaire de facebook s’il n’y avait pas de droits qui protègent facebook et qui garantissent qu’il est sa propriété ?

Regarder en Afrique, les artistes ont du mal à vivre de leurs œuvres, car ces dernières ne sont pas protégées ou le sont de façon limitée.

Communiquez avec les bureaux des droits d’auteurs et de la propriété intellectuelle, ils vous en diront plus.

Poussé par mon patriotisme, j’avais proposé la stratégie multi-acteurs, cœur du pacte pour la paix au Mali dont je réclame la paternité et la reconnaissance associée, au Président Malien, aux Maliens et aux partenaires (ONU/Minusma, CEDEAO, UE, UA, …), depuis le 21 SEPTEMBRE 2015.

Ce pacte pour la paix est adossé à l’accord de paix et lui garantit les engagements des parties prenantes et des acteurs pour une mise en œuvre diligente, intégrale, inclusive, franche et sans complaisance.

Ainsi, ensemble, unis, indépendamment des bords politiques, autour de ce pacte pour la paix pour une mise en œuvre inclusive de l’accord de paix et aidés par nos partenaires (l’engagement et la détermination de l’ONU sont rappelés dans cette lettre ouverte), nous retrouverons avec une impulsion et l’intelligence collectives, la paix, la concorde, la stabilité, la tranquillité et la sécurité au Mali pour le bien-être et le bonheur de TOUS les Maliens.

Le pacte pour la paix met en avant l’intérêt général, le bonheur, le bien-être pour tous/toutes et les dividendes de la paix, de la sécurité et du développement pour TOUS.

Il privilégie l’intérêt général, la paix, le développement et la sécurité pour tous/toutes.

S’appuyant sur une stratégie multi-acteurs, faire la promotion de ce pacte pour la paix, c’est mettre en avant le Mali et les Maliens ET non un ou des intérêts partisans ou des intérêts personnels.

L’obligation d’une gestion multi-acteurs de ce pacte pour la paix évite et évitera de privilégier les intérêts partisans ou privés.

Réclamer la paternité d’un tel pacte pour la paix au Mali ne signifie pas penser uniquement à soi mais avoir l’obligation de travailler en toute intelligence avec tous les Maliens, tous les acteurs et tous les partenaires de l’accord de paix.

Être utile aux autres, à ses sœurs et frères Maliens, en proposant ce pacte pour la paix, ne signifie pas être contre ses propres intérêts ou être obligé d’oublier ses droits : la propriété intellectuelle, comme nous l’avons vu précédemment, est un droit.

Changeons de comportements en protégeant nos œuvres, nos droits (d’auteurs), on nous prendra plus au sérieux.

Adaptons-nous, ouvrons-nous, exigeons plus de sérieux.

En ce qui me concerne, comme je l’avais dit dans ma lettre ouverte en ligne (déjà publiée) de réclamation de la paternité de ce pacte pour la paix, je ne souhaite pas recevoir des droits d’auteur liés à cette propriété intellectuelle ni des royalties pour ce pacte pour la paix au Mali mais je suis prêt à mettre mon expérience, ma compétence et mon expertise au service du Mali comme pourrait le faire tout Malien.

Contrairement à ce que pourront penser certains acteurs, à travers ce pacte pour la paix, je ne fais pas ma promotion mais celle du Mali, des Maliens et des Maliennes auxquels ce pacte pour la paix générera des dividendes, tant attendus dans tous les domaines, à travers la mise en œuvre franche, sans complaisance, diligente, intégrale et inclusive de l’accord de paix.

Impliquons-nous TOUS/TOUTES et Unissons-nous, indépendamment des bords politiques, autour de ce pacte pour la paix pour offrir à nos populations, à TOUS les Maliens et à TOUTES les Maliennes ces dividendes.

Les Maliens doivent saluer et accompagner cet acte, cette réclamation de ma paternité du pacte pour la paix au Mali, visant à protéger nos œuvres intellectuelles et littéraires et notre patrimoine culturel.

Nous (Maliens) devons être heureux du fait que notre Président IBK ait été choisi lors du 32 ième sommet de l’union africaine comme coordonnateur de l’union africaine pour les arts, la culture et le patrimoine.

En tant que tel, une partie importante du travail consistera après un inventaire de cette richesse constituée par les arts, la culture et le patrimoine (physique et immatériel) Africains, à trouver des stratégies idoines de protection durables des droits d’auteurs et de la propriété intellectuelle associés.

L’impact de cette richesse et des droits d’auteurs et de la propriété intellectuelle induits sur la dignité, la liberté et la paix seront importants à étudier.

Pensons-y.

Nous attendons beaucoup du leadership de notre Président IBK, en tant que coordinateur de l’union africaine pour les arts, la culture et le patrimoine, afin d’impulser cette dynamique en particulier en protégeant nos œuvres intellectuelles et littéraires.

Cette réclamation de ma paternité du pacte pour la paix au Mali doit pousser tous les Maliens à réfléchir et les pousser à contribuer à la protection de leurs œuvres et de notre patrimoine (matériel et immatériel).

Ouvrons-nous les uns aux autres, protégeons notre patrimoine et nos œuvres, soyons tolérants, cultivons le vivre ensemble et le respect, pour faire du Mali, TOUS/TOUTES, un havre de paix et un pays dans lequel la dignité et la liberté prendront tout leur sens.

  1. Quelques résultats probants du pacte pour la paix et de l’accord de paix

 

Malgré le retard global sur l’exécution de l’accord de paix signé depuis plus de trois ans et demi, une nouvelle dynamique collective est impulsée depuis la signature, le 15 octobre 2018, soit bientôt six mois, du pacte pour la paix adossé à l’accord de paix pour en garantir la mise en œuvre diligente, intégrale et inclusive.

 

C’est ainsi que la confiance se consolide entre les parties prenantes.

 

A travers le leadership éclairé de cette nouvelle dynamique collective, en tenant compte du pacte pour la paix, par le Président du comité de suivi de l’accord (CSA), Hamed Boutache ET le Ministre de la réconciliation nationale, de la paix et de la cohésion sociale, Lassine Bouaré, sans oublier, concernant le DDR, le Ministre Président de la Commission Nationale DDR, Zahaby Ould Sidi Mohamed, des résultats probants ont été produits, comme :

(1) la sensibilisation et l’engagement collectif avec l’acceptation, de plus en plus croissante, des règles du pacte pour la paix,

(2) l’implication croissante et de plus en plus sérieuse des parties prenantes dans le pacte pour la paix pour une mise en œuvre diligente, intégrale et inclusive de l’accord de paix.

(3) des méthodes de Team building et des rencontres entre parties prenantes sont utilisées, par le Ministre de la réconciliation nationale, de la paix et de la cohésion sociale, Lassine Bouaré, pour les rapprocher d’avantage, pour impulser le travail en groupe et pour renforcer la confiance entre elles,

(4) la Démobilisation, le Désarmement et la Réinsertion (DDR), dans le cadre du processus DDR accéléré, de plus de mille cinq cent (1 500) ex combattants des mouvements armés et d’auto-défense au nord du Mali, malgré quelques problèmes (sur les critères, l’harmonisation des grades, inclusivité, …) au démarrage. Les efforts du CSA et des Ministres Zahaby Ould Sidi Mohamed (Président de la CN DDR) et Lassine Bouaré (Ministre de la Réconciliation nationale, de la paix et de la cohésion sociale) doivent être salués,

Ce n’est pas normal que la CMA ait refusé l’accès à Kidal des éléments de la Coordination des Mouvement de l’Entente afin qu’ils participent au DDR. Ce qui a contribué à ralentir la mise en œuvre de l’accord de paix, en particulier du DDR.

(5) l’enregistrement de près de trente trois mille (33 000) ex combattants au nord du mali et plus de cinq mille (5 000) ans le centre du Mali,

(6) l’installation des autorités intérimaires dans toutes les régions du nord du Mali et dans plusieurs cercles malgré des insuffisances sur leurs fonctionnements et les moyens mis à leur disposition,

(7) l’inclusivité étant primordiale dans l’accord  et pour le pacte pour la paix, une attention particulière lui est accordée même si elle reste encore limitée,

(8) en liaison avec les dispositions de l’accord de paix, un chronogramme des activités en cours et à venir est disponible,

(9) le suivi par le CSA (Comité de Suivi de l’Accord), en liaison avec les parties prenantes, en tenant compte des engagements des acteurs et des parties prenantes conformément au pacte pour la paix,

(10) l’observateur indépendant, Le Centre Carter, suit l’accord de paix et a produit trois rapports trimestriels depuis qu’il a été sélectionné, dont deux depuis la signature du pacte pour la paix. Qu’il soit félicité pour l’impartialité de ses rapports sur la mise en œuvre de l’accord de paix.

Efficacité de la nouvelle dynamique collective

Pour l’efficacité de la nouvelle dynamique collective, il est indispensable que les engagements des parties prenantes et des acteurs soient tenus, donc, que le pacte pour la paix soit respecté par toutes les parties prenantes ET TOUS les acteurs nationaux et internationaux qui s’engagent pour la paix, la sécurité et la stabilité du Mali.

Les engagements des parties prenantes et de TOUS les acteurs, partenaires du Mali, pour la paix, la sécurité et la stabilité du Mali, sont-ils tenus ?

 

  1. Les inquiétudes et désolations devant les carnages induits par les attaques terroristes et l’exigence que TOUS les acteurs assument leurs engagements et les responsabilités requises

Au Mali, c’est l’inquiétude et la désolation devant le carnage induit par les attaques terroristes, en particulier celle de Ogossagou (cercle de Bankass, Région de Mopti) avec plus de cent soixante (160) morts civils et  de Dioura (cercle de Tenenkou, Région de Mopti) avec vingt six (26) militaires Maliens morts.

 Ces carnages font partie d’une hécatombe nationale symbolisée par un nombre impressionnant de morts (civils et militaires), induisant un lourd tribut  aux citoyens, aux forces de défense et sécurité du Mali et aux forces partenaires (Minusma, Barkhane, G5 Sahel, EUTM).

 Comment expliquer cette hécatombe malgré la présence des forces partenaires et comment la faire disparaitre ?

 Plusieurs questions se posent et s’imposent :

 Où est passé le front sécuritaire uni proactif et inclusif devant être né de la synergie entre les forces en présence (Forces de défense et sécurité du Mali, Minusma, Barkhane, G5 Sahel, EUTM) au Mali ?

 Où est passée ma proposition, faite à plusieurs reprises, d’un front sécuritaire uni proactif et inclusif ?

 Où sont passés les services de renseignements de ces forces en présence au Mali ?

 N’y a-t-il pas un service des renseignements commun à certaines de ces forces à travers un système d’intelligence collective (voir le détail dans ma proposition de ce front sécuritaire uni proactif et inclusif) ?

 Le Président Malien IBK tout comme le Chef de la Minusma, Mahamat Saleh Annadif, pointent du doigt, entre autres, le manque de vigilance des FAMAs comme pouvant expliquer le fait que les terroristes les aient surpris et aient pu entrer dans le camp de Dioura.

 C’est probable mais il est important de ne pas occulter les autres forces en présence au Mali car la responsabilité, de la SECURISATION ET DE la STABILISATION DU MALI, est partagée ou doit l’être même s’il y a ou doit y avoir des niveaux différents de responsabilité de ces forces.

 Les terroristes sont venus d’ailleurs, pourquoi aucune de ces forces en présence ne les a vus ?

 La communication, la coopération et la synergie entre ces forces existent-elles vraiment ?

 Compte-tenu de cette hécatombe, nos yeux sont tournés vers :

 (1) les Ministres de la défense et de la sécurité du Mali ET la hiérarchie des forces de défense et sécurité du Mali pour n’avoir pas fait ce qu’il faut en cherchant à répondre aux questions précédentes pour influer sur la sécurisation et la protection des troupes ainsi que des personnes et de leurs biens ET

 (2) les autres forces (Minusma, Barkhane, G5 Sahel, EUTM) et les forces de défense et sécurité du Mali pour n’avoir pas constitué complètement ce front sécuritaire uni proactif et inclusif ET/OU pour n’avoir rien vu venir malgré l’interconnexion et la synergie entre ces forces ET/OU pour n’avoir pas été vigilantes.

 Nous leur demandons d’assumer leurs engagements et leurs responsabilités.

 Du côté du Mali, le Président IBK doit prendre ses responsabilités en joignant des actes précis, allant plus haut que les chefs militaires, à ses interventions suite à l’attaque terroriste de Dioura (cercle de Bankass, région de Mopti) et de Ogossagou (cercle de Tenenkou, région de Mopti).

 La responsabilité de sécurisation et de stabilisation du Mali étant partagée, soyons vigilants au niveau de chaque composante (chaque force) du front sécuritaire uni  proactif et inclusif et agissons à travers une synergie et une synchronisation  intelligentes entre les forces en présence pour qu’il n’y ait plus de faille sécuritaire ou pour les minimiser afin de sécuriser et de stabiliser durablement le Mali.

  1. Sanctions induites par le pacte pour la paix au Mali

 En Aout 2018, un régime général de sanctions, visant le Mali et les acteurs engagés dans l’accord de paix ou perturbant son fonctionnement, a été prorogé d’un an par l’ONU.  Un rapport d’experts  sur les sanctions a été produit en indexant certains acteurs (membres de mouvements armés ou d’auto-défense Maliens, …) qui nuisent à la mise en œuvre de l’accord de paix en se livrant à des activités terroristes ou criminelles.

 Vu ces indexations, ces menaces et les craintes induites (mesures et sanctions), des résultats tangibles, sur l’engagement et l’implication des acteurs, sont visibles depuis quelques mois.

 Par la suite trois acteurs, membres de trois mouvements armés et d’auto-défense Maliens, CPA, GATIA et HCUA, ont été frappés, le 20 Décembre 2018, par la sanction d’interdiction de voyager (cf la résolution 2374 (2017) définissant les sanctions possibles).

 Ces derniers pensent avoir été frappés par cette sanction à tort.

 C’est pourquoi, pour la viabilité de ce pacte pour la paix et pour renforcer la confiance en ce pacte par les parties prenantes et les acteurs, il serait souhaitable que des enquêtes sérieuses (associant les intéressés avant la publication des résultats de l’enquête) soient menées avant la validation, la publication et l’application de ces sanctions à un acteur donné ou à une entité donnée.

Les problèmes rencontrés (sur les critères, les grades, sur l’inclusivité, en particulier sur l’accès des éléments de la Coordination des Mouvement de l’Entente à Kidal, …) au démarrage du DDR, ont impacté sur la mise en œuvre de l’accord de paix et ont induit un retard.

Ces problèmes ont été provoqués par la CMA et la Plateforme même s’il n’y avait pas de consensus avec le gouvernement avant le démarrage du DDR.

Brigades d’unités spéciales contre le terrorisme

 Les brigades d’unités spéciales contre le terrorisme constituent une excellente idée pour la sécurisation des régions du nord du Mali et du centre en attendant la création des forces de défense et sécurité reconstituées.

L’accord de paix invite à la création d’unités anti-terroristes, ce qui n’est pas en contradiction avec les forces de défense et sécurité reconstituées.

 Dans la proposition de ce front sécuritaire uni proactif et inclusif, j’avais dit que les mouvements armés et d’auto-défense Maliens pourront participer, une fois qu’ils auront été enregistrés et intégrés, à travers les critères, au processus réintégration/réinsertion dans les forces de défense et sécurité du Mali du DDR (Démobilisation, Désarmement et Réinsertion), à la sécurisation de ces régions du nord et du centre du mali.

Les brigades d’unités spéciales contre le terrorisme sont une excellente matérialisation de ce fait.

La CMA qui refuse d’y adhérer doit changer de position et être en conformité avec l’application du pacte pour la paix et de l’accord de paix.

 Son refus de changer de position l’a amené aussi à refuser de participer au comité de concertation inter-parties prenantes Maliennes qui se réunit tous les jeudis  sous la présidence du Ministre de la réconciliation nationale, de la paix et de la cohésion sociale.

Ce n’est pas normal aussi que la CMA ait refusé l’accès à Kidal des éléments de la Coordination des Mouvement de l’Entente afin qu’ils participent au DDR. Ce qui a contribué à ralentir la mise en œuvre de l’accord de paix, en particulier du DDR.

La CMA a voulu introduire une réglementation sécuritaire dans le région de Kidal en violation de l’accord de paix : le CSA a rappelé cette violation à la CMA qui persiste dans sa volonté d’appliquer cette réglementation.

Par violation du pacte pour la paix et de l’accord de paix, des sanctions devraient être appliquées contre la CMA.

On constate qu’un manque de consensus empêche souvent d’avancer. Il convient d’appliquer sans complaisance les règles du pacte pour la paix et les règles démocratiques.

 

Quant aux forces en présence (Minusma, Barkhane et G5 Sahel), des sanctions aussi devraient leur être appliquées en fonction de leur niveau de responsabilité dans la sécurisation et la stabilisation du Mali, mais quels types de sanctions ?

 

Le pacte pour la paix est imprécis sur ce point.

 

Peut-être que l’attribution de cartons avec diverses couleurs en fonction de la sanction à appliquer pourrait être dissuasif et des distinctions honorifiques pour les forces qui se distinguent honorablement.

 

Suite à l’assemblée générale du conseil de sécurité de l’ONU qui s’est terminée le 29 mars 2019 à New York, les demandes de l’Ambassadeur de Chine au conseil de sécurité (pour lequel les partenaires et la Minusma doivent aider le Mali pour impulser sa sécurité) et de l’Ambassadeur des États Unies au conseil de sécurité (pour lequel la Minusma devrait assurer la protection des civils au niveau national pas seulement au nord du Mali) pointent du doigt, comme je le fais, la notion de responsabilité partagée sur la protection des civils, la sécurisation et la stabilisation du Mali.

 

Comme je le propose et comme le proposent les États Unies et la Chine, il convient de reconfigurer la Minusma en tenant compte du contexte (mêlant terrorisme, insécurité, conflits intercommunautaires, …) et de tous ces éléments liés aux contraintes de sécurisation et de stabilisation du Mali indispensables pour la mise en œuvre diligente, intégrale et inclusive de l’accord de paix : relire le point 4 de cette lettre ouverte et voir ma proposition sur le front sécuritaire uni proactif et inclusif dans la référence A au point 8.

 

Comme le propose l’ambassadeur Français au conseil de sécurité, suite à la nouvelle dynamique impulsée comme je le stipule, un nouvel élan est indispensable à travers le pacte pour la paix qui doit accélérer la mise en œuvre intégrale et inclusive de l’accord de paix à travers une feuille de route contraignante prenant en compte les dispositions de l’accord de paix qui restent à couvrir.

 

 

  1. Conclusion

 

Tous les acteurs, pas seulement les parties prenantes à l’accord de paix, y compris ceux des forces en présence au Mali, doivent assumer leurs engagements pour la stabilisation et la sécurisation du Mali et leurs responsabilités car elles impactent à travers, entre autres, les aspects sécuritaire, stabilisation, institutionnels, paix, développement et réconciliation, sur le pacte pour la paix au Mali pour une  mise en œuvre diligente, intégrale et inclusive de l’accord de paix.

 

Sans sécurité, il ne peut pas y avoir de paix ni  de développement ni quoi que ce soit.

 

Pour le Mali et le bien-être des Maliens, respectons TOUS, les parties prenantes et tous les acteurs y compris les forces partenaires, nos engagements (de sécurisation, de stabilisation, …, dont les engagements financiers pour les partenaires) et nos responsabilités en conformité avec le pacte pour la paix et l’accord de paix.

 

  1. Mon contact 

Dr Anasser Ag Rhissa

Expert TIC, Gouvernance, sécurité et Développement Durable

E-mail : Anasser.Ag-Rhissa@orange.fr

TEL au Mali : 00223 78 73 14 61

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