Les financements accordés aujourd’hui au Projet d’appui au développement de l’enseignement supérieur au Mali comprennent des activités visant à renforcer la gestion des établissements d’enseignement supérieur et à élaborer des cursus qui correspondent à la demande du marché du travail, de manière à augmenter les chances des diplômés d’obtenir des emplois de qualité.
«Le projet devrait bénéficier directement à environ 20 000 étudiants et indirectement à l’ensemble des 110 000 étudiants actuellement inscrits dans l’enseignement supérieur. Il devrait en outre permettre de moderniser l’environnement de travail dans le secteur de l’éducation et renforcer les compétences et l’expérience de plus d’un millier de personnes au sein du corps enseignant et du personnel administratif, afin d’améliorer leur compétitivité sur le marché du travail de la sous-région», déclare Pierre Joseph Kamano, Chef de l’équipe du projet de la Banque mondiale.
Pour répondre à la demande du marché du travail, les cursus de certains établissements d’enseignement supérieur seront remodelés en intégrant des systèmes de mesure de la qualité, une meilleure gestion des finances et une administration plus efficace.
Le projet permettra aussi de renforcer le système d’enseignement supérieur de façon à pouvoir planifier et mettre en œuvre des réformes avec succès, surveiller la qualité et la pertinence des cursus et fournir des données précises pour orienter les politiques.
L’économie fragile du Mali a été handicapée par des obstacles structurels à la croissance, notamment un climat défavorable aux investissements, des infrastructures défaillantes et des qualifications insuffisantes, en particulier parmi les jeunes actifs. L’une des tâches les plus ardues sera de remédier au manque de qualifications de la main-d’œuvre sur le marché du travail officiel qui n’en est qu’à ses débuts au Mali.
«Environ 65 % des Maliens n’ont aucune instruction et la durée moyenne des études parmi les adultes est de 2,4 ans. Le statu quo ne suffit pas pour répondre aux besoins des employeurs actuels dans le secteur formel, qui se plaignent de difficultés persistantes pour recruter des travailleurs suffisamment qualifiés.
En outre, il mine le potentiel de croissance et de diversification économique du pays et contrecarre les efforts de réduction de la pauvreté», affirme Paul Noumba Um, Directeur des opérations de la Banque mondiale au Mali.
La pénurie de qualifications a été mise en évidence par l’augmentation de la demande en travailleurs spécialisés de la part de secteurs connaissant une croissance rapide (industries d’extraction, énergie, eau, infrastructures et autres services clés) et une augmentation des postes à pourvoir.
La faible productivité du travail entrave les performances économiques du secteur informel. L’écart entre le niveau de qualifications exigé par le marché du travail et celui des travailleurs en recherche d’emploi s’est creusé après la dernière crise.
L’enseignement supérieur est par ailleurs confronté à des lacunes dans sa gestion. L’insuffisance et la médiocrité des outils pédagogiques sont symptomatiques d’une mauvaise utilisation des ressources.
L’essentiel de son budget est consacré à l’aide sociale aux étudiants et au financement d’heures supplémentaires d’enseignement. Une meilleure structure de financement de l’enseignement supérieur permettra à ces établissements d’affecter efficacement leurs propres ressources à l’amélioration de l’enseignement et à l’innovation.
De plus, l’enseignement supérieur au Mali n’est pas soumis à des normes d’évaluation des établissements scolaires. Il n’est pas non plus tenu de rendre des comptes et son autonomie institutionnelle est limitée (des réformes sont en cours en vue d’y remédier).
L’accroissement de l’autonomie institutionnelle, parallèlement au renforcement de l’obligation de rendre des comptes, favorisera une meilleure gestion des établissements d’enseignement supérieur et contribuera à créer des conditions propices à de nouvelles sources de revenus.
Le système d’enseignement supérieur pâtit également de l’absence d’un cadre général de réglementation et de financement pour favoriser d’une part le développement des institutions d’enseignement supérieur privées, et d’autre part des relations entre l’université et le secteur privé.
Bien qu’un système d’accréditation pour les institutions privées soit en place, il n’existe aucune mesure incitative ni aucun cadre réglementaire permettant à celles-ci d’accéder à la propriété foncière ou à des financements (privés ou publics). Le renforcement des mesures incitatives pour la participation d’institutions d’enseignement supérieur privées permettra au Mali de diversifier ses cursus.
L’Association internationale de développement (IDA), une institution de la Banque mondiale fondée en 1960, accorde des dons et des crédits sans intérêts aux pays les plus pauvres afin de les aider à mettre en œuvre des programmes qui stimulent la croissance économique, atténuent les inégalités et améliorent les conditions de vie des populations.
L’IDA est l’un des principaux bailleurs d’aide aux 77 pays les plus déshérités du monde, dont 39 se trouvent en Afrique. Les ressources de l’IDA bénéficient concrètement à 2,8 milliards de personnes vivant avec moins de deux dollars par jour.
Depuis sa création, l’IDA a soutenu des activités dans 112 pays. Le volume annuel de ses engagements est en constante augmentation et a représenté en moyenne 18 milliards de dollars au cours des trois dernières années, 50 % de ce montant environ étant destiné à l’Afrique.
Source: Banque Mondiale