Selon l’avocat Mamadou Ismaïla Konaté, le contexte sécuritaire, social et politique ne permet pas de garantir le bon déroulement du scrutin présidentiel prévu en juillet.
Tribune. Le principal indicateur de la vitalité démocratique d’un pays s’apprécie de nos jours à la tenue de scrutins à la date convenue. En démocratie, c’est l’élection qui fonde le pouvoir. C’est cet indicateur qui détermine les bailleurs de fonds dans leur coopération avec un Etat, même si celle-ci est également conditionnée au respect des équilibres budgétaires.
Sur ce plan, les Etats africains présentent le plus souvent des comptes de façade, mirobolants mais maquillés. La République démocratique du Congo (RDC), le Tchad, mais aussi la Mauritanie et plus récemment encore le Congo-Brazzaville ont été pris la main dans le sac. Les comportements des chefs d’Etat africains sont les mêmes selon qu’il s’agisse de la tenue des comptes de la nation que de l’organisation d’élections.
Le début des années 1990 a été marqué sur le continent par une vague de démocratisation, actant la fin des partis uniques et des présidences à vie. Des processus électoraux pluralistes ont permis des alternances symboliques. Le Mali n’a pas fait exception. Les scrutins ont été organisés, mais le respect de la date a davantage été pris en compte que la régularité et la fiabilité des résultats. Cela présage du sort des scrutins à venir, alors que le premier tour de la présidentielle est prévu le 29 juillet.
Pas le moindre signe d’apaisement
Le contexte du Mali de 2018 est marqué, comme en 2012, par un environnement sécuritaire particulièrement abîmé malgré la signature de l’accord d’Alger. Cet accord paraît désormais décalé tant ses prescriptions jurent avec la réalité du terrain. De nouveaux leaders émergent et semblent supplanterles figures initiales des groupes rebelles. Les caisses du Trésor public ont été utilisées pour financerl’accord et la rébellion, sans véritable contrepartie.
Le constat s’impose : la situation actuelle, délétère, ne donne pas le moindre signe d’apaisement. Comment organiser une présidentielle dans un tel environnement ? Comment acheminer et installer les urnes et toute la logistique électorale lorsque des bombes sautent et que des mines explosent ?
Par ailleurs, le contexte social n’est-il pas suffisamment mauvais pour prendre conscience que ce vote est impossible ? Coût de la vie, chômage, état d’esprit de la jeunesse à l’abandon et qui n’a que l’exode comme porte de sortie, absence d’infrastructures de base dans les zones rurales et dans le nord, corruption gangrenant la vie économique… Le décalage est patent entre les attentes des Maliens et les satisfecit exprimés par les pouvoirs publics.
Les dernières études sur le Mali réalisées par la fondation Friedrich-Ebert et par l’Afrobaromètre en disent long sur ces questions. On retrouve l’image d’un pouvoir déconnecté, fonctionnant en vase clos, incapable de parler avec les masses. Dans un tel contexte, ce sont près de 4 millions de personnes qui sont en « situation d’insécurité alimentaire modérée » si l’on en croit les chiffres officiels.
Quant au contexte politique stricto sensu, les choses ne sont pas plus brillantes. On trouve d’un côté les soutiens indéfectibles du président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), plus que probable candidat à sa réélection, et de l’autre une opposition qui prône une union sacrée pour l’instant chimérique. Les principaux leaders-opposants en sont réduits à lorgner tout simplement le fauteuil présidentiel, pensant que surfer sur une vague anti-IBK suffit pour y parvenir.
A leurs côtés apparaissent de nouveaux acteurs politiques plus véhéments, s’exprimant principalement sur les réseaux sociaux. Ils ne sont pas toujours porteurs de propositions alternatives et n’ont pas de réelle prise sur les événements et les populations. Là encore, rien de neuf.
Les dangers d’une élection ratée
Situation sécuritaire plus que dégradée dans le nord du pays, dans le centre et au-delà. Fort risque d’affrontements communautaires souvent commandités, absence de leadership et de vision, perte de lien avec les populations, colère sourde de la rue… C’est dans un tel contexte que la communauté politique et les organisations de la société civile maliennes appellent à la tenue du scrutin présidentiel.
Que dit et fait la communauté internationale ? Elle assiste à la chose avec l’envie d’y croire, même si le représentant spécial du secrétariat général des Nations unies au Mali a exprimé comme un doute afin de mettre en garde les autorités contre les dangers d’une élection ratée. Les prémices de ce scénario sont déjà perceptibles, même si les voix officielles laissent entendre leur détermination à tenir le scrutin quoi qu’il advienne et quoi qu’il en coûte, alors que ce pays peine à préserver ne serait-ce que 10 km2 de « territoire de liberté absolue ».
L’élection, telle qu’envisagée, n’a de chance de se tenir plutôt régulièrement que dans les six communes de Bamako, et encore. Pour les tenants de l’organisation du scrutin, peu importent ces risques, dès lors qu’il est loisible à tous les candidats d’y prendre part. Pourvu qu’il y ait des urnes, des isoloirs, des bureaux de vote et des listes électorales, peu importent le nombre des électeurs qui viendraient à s’exprimer, leur qualité et leurs circonscriptions.
Les conséquences d’un scrutin mal organisé sont perceptibles par tous, sauf aux yeux des organisateurs. Elles sont pourtant aussi néfastes que son annulation. L’histoire électorale récente de notre continent est là pour nous instruire.
Et que signifie l’attitude de l’opposition malienne, qui, bien que sceptique quant à la capacité réelle des autorités à préparer convenablement l’élection, continue de mettre la pression sur le gouvernement pour qu’il l’organise par tous les moyens ? A croire qu’elle n’attend que d’acter le constat d’échec du pouvoir. Reste qu’à trop jouer avec le feu, l’opposition risque de se brûler et d’entraîner dans l’incendie toute la maison Mali.
Achat des voix manquantes
Il n’y a pas besoin de fournir beaucoup d’efforts pour imaginer le déroulement de l’élection et ses suites éventuelles. Ne parlons pas de la campagne, où l’on retrouvera le néant habituel : slogans creux émanant d’agences publicitaires recrutées à coups de millions, staffs incompétents mais courtisans, empoignades pathétiques entre candidats, porte-parole aux messages inaudibles, projection programmatique faible au vu de la situation du pays, discours à mille lieues des attentes des populations, critiques des ingérences française, européenne ou autres via un patriotisme dévoyé, sans oublier les reportages radiotélévisés démontrant que les conditions de vote seront impeccables et que tout sera prêt le jour J.
Tout le monde mettra le paquet sur les régions du centre riches en électeurs, et notamment les plus grands candidats. On sécurisera, bien sûr, quelques bureaux de vote dans le nord, dans lesquels on placera des observateurs « indépendants », nationaux ou internationaux. Face aux inévitables actions terroristes, on mettra en avant, fort à propos, quelques réussites des Forces armées maliennes, voire du G5 Sahel.
Mais peu importe puisqu’on achètera les voix manquantes à coups de francs CFA, l’essentiel étant d’être (ré)élu, même mal… Le dépouillement sera ou non contesté, on ergotera à n’en plus finir sur les taux d’abstention et de participation et, finalement, on aura un « vainqueur » et plusieurs « vaincus ». Ces derniers finiront par se liguer en vue d’organiser un lynchage verbal du vainqueur forcément mal élu à leurs yeux. Le vainqueur sera adoubé par ses partisans mais également par ses pairs du continent les plus acquis à sa cause. Les chancelleries se fendront du télégramme de circonstance.
On peut d’ores et déjà écrire le long discours d’investiture présidentiel qui rendra hommage à « nos frères et sœurs » tombés sur le champ de bataille, s’attaquera aux multiples maux rongeant le pays, évoquera la paix et la stabilité, le tout dans un verbe inaccessible au commun des Maliens. Mais peu importe puisqu’on a été (ré-)élu… Un gouvernement pléthorique, où l’allégeance primera une fois de plus sur la compétence, sera formé. Et quasiment rien ne changera malgré les effets d’annonce. Le Mali continuera au mieux de stagner, au pire de s’enfoncer dans le marasme. Vu le contexte, les investisseurs bouderont toujours et les bailleurs de fonds resteront plus que méfiants. Et les Maliens ?
Faut-il donc tenir, envers et contre tout, ce scrutin dans un pays troublé à l’extrême, incapable de supporter dans son état actuel les conséquences désastreuses d’une élection bâclée ? Plutôt que d’organiser une élection en juillet, cette nation a besoin de s’arrêter un moment pour un diagnostic sans complaisance ; que ce diagnostic donne lieu à une offre de solutions et de remèdes largement partagée et acceptée ; et que cette thérapie dure le temps qu’il faut pour guérir un grand corps malade.
Toutes les bonnes volontés engagées dans une telle perspective devraient convenir des termes d’un pacte républicain et patriotique. Ce dernier aura pour mission de régler les questions sécuritaires, institutionnelles et politiques dans le cadre d’une courte phase de transition confiée à des personnalitésfaisant l’unanimité dans le pays, voire au sein de la région. Ceci permettrait d’avoir une élection digne de ce nom et d’éviter les dérives probables et l’éventuel chaos post-29 juillet.
Mamadou Ismaïla Konaté est avocat aux barreaux du Mali et de Paris et ancien ministre de la justice et des droits de l’homme (2016-2017).
A Paris c’est la panique, le naturel revient au galop comme en 1789 et 1968…
En fait ils ont du mal à masquer leur vrai visage qu’ils ont dissimulé derrière ces vitrines de luxe, du paraître et de l’apparence…
Avant Me Konaté,le patriarche Seydou Badian Kouyaté,Médaillé d’Or de l’Indépendance a fait la même proposition. Ensuite M.Ousmane Sy,le pêre de la Décentralisation en a fait de même.
Ils sont traités de tout alors qu’ils n”ont dit que la vérité car il ne sert à rien de faire la politique de l’Autruche.
Coûte que coûte aller à des élections dans ce contexte et venir contester les rèsultats pour créer une crise post électorale que rien peut justifier.
Quelle est la solution? Il faut faire un diagnositic sans complaisance, qu’est-ce que cela veut dire? Une republique marche avec des lois alors allons-nous mettre la loi a cote pour etre geres comment? La politique de l’autriche c’est refuser de voir qu’IBK n’ a rien fouttu pendant 4 annees, on peut le garder pour 8 annees encore et rien ne va se faire au Mali. Le diagnostic sans complaisance c’est qu’IBK doit partir car il a garde le Mali sous domination etrangere et notre integrite territoriale n’existe pas..
Lol c’est vraiment marrant ces gens. Le bon diagnostic est que vous êtes totalement inutiles pour le pays. Ça fait rire et ça fait pitié ces bandits à cravate.
Si c’est ce que les textes disent alors que les textes soient appliqués…..Allons aux élections
LHomme Faust
Boston, MA. USA
Mamadou Ismaïla Konaté, “FAUT PAS QUITER LA SOIREE DE DJEMBE ET VENIR TAPER TON VENTRE ICI” ministre de la justice et des droits de l’homme 2016-2017, QUAND TU Y ETAIS, POURQUOI N’AS-TU PAS EU LE COURAGE DE DIRE TOUT CECI A TON BOSS, TON “CLIENT IBK”?. QUI NOUS AGACE LES TYMPANS AVEC SON “JE SUIS FOUS DU MALI”?
AU LIEU DE ..”le Mali (doit) s’arrêter”, IBK QUI CLAME QU’IL AIME TANT LE MALI DEVRAIT CONSACRER SON PREMIER MANDAT A diagnostiQUER sans complaisance » ET REMETTRE LE MALI SUR PIEDS. S’IL AIME LE MALI, CE N’EST PAS LE NOMBRE D’ANNEE PASSE AU POUVOIR QUI DOIT COMPTER, MAIS LA QUALITE DE CE QUE TU REALISE POUR CE PAYS…
ET TOI MAITRE KONATE, VA CONTINUER A RUMINER TA BILE AILLEURS….
FB tu as raison qu’IBK sera reelu parcequ’il va voler le vote et acheter les electeurs comme d’habitude. Nous savons que c’est la seule facon pour IBK le Mande Zonke ba de gagner une reelection dans ces circonstances au Mali. Qaudn a l’auteur de cet article je ne sais pas ce qu’il veut dire en toute honnetete, le constat c’est le people qui le fait a travers les urnes. S’il veut une nouvelle transition qu’il le dise et on va renvoyer IBK a Sebenikro.
“…A croire qu’elle n’attend que d’acter le constat d’échec du pouvoir….”
A QUI LA FAUTE Mr KONATE? A L’OPPOSITION? IBK A EU 5 PM ET PLS DE GOUVERNEMENTS QUE N’EN A EU ATT EN 10 ANS. AUCUN GOUVERNEMENT N’ETAIT EN DESSOUS DE 30 MINISTRES. IL A EU LE TEMPS, LES MOYENS ET LE POUVOIR. CE QUI A MANQUE C’EST LA VOLONTE..DE PREPARER …
Visiblement ce Me Konate souhaite un autre coup d’etat au Mali comme en 2012
Et en éternel opportuniste il va s’allier aux putschistes comme il l’avait fait avec Aya !!
C’est pitoyable et minable de la part d’un « avocat inscrit au barreau de Paris « ( pour lui la simple inscription à ce barreau fait de toi le meilleur avocat du monde )
S’il n’etait Pas renvoyé du gouvernement il serait maintenant entrain de défendre la bonne tenue de ces élections à date
La solution proposée par MAÎTRE est celle de tous les maliens qui se soucient de l’ avenir de ce pays.
Pour qu’ elle s’applique,il n’y a pas à passer par mille chemins.le président IBK doit la proposer aux FORCES VIVES DE LA NATION par une allocution nationale dans laquelle il reconnaît son échec à tenir ses promesses d’un Mali en sécurité pendant son mandat,garantir qu’ il ne sera pas candidat.
Il pourra ainsi former un gouvernement d’union nationale qui se chargera de conduire la transition.
L’opposition est dans son rôle d’exiger les élections malgré l’insécurité,c’est au président d’agir conformément à L’INTÉRÊT supérieur de la nation.
Si l’élection est organisée,l’alternance doit s’exprimer pour DONNER un nouvel espoir aux maliens.
Si l’alternance n’est pas effectuée ,le Mali connaîtra inévitablement une autre crise aussi pernicieuse qu’ au Nord car trop de jeunes seront dans l’obligation de protéger leurs ‘AVENIRS,IBK ayant montré ses limites.
Les élections ont été organisées en Afghanistan,en Irak dans les conditions plus difficiles qu’ au MALI.
Il s’agit de respecter la fiabilité des élections,pas de ne pas l’organiser à cause de l’insécurité.Même les moments de sécurité absolue donnent à des violences inouïes,si les élections ne sont pas fiables.
C’est pourquoi le pouvoir d’Ibk est interpellé,si les ÉLECTIONS ne sont pas organisées,IBK doit partir.
Si elles s’organisent,elles doivent être fiables,sinon IBK doit aussi dégager.
Le pouvoir a eu cinq ans pour organiser les élections ,a préféré donner la priorité à d’autres choses.
Il avait la possibilité de ramener la PAIX par un contact régulier avec les terroristes maliens,les véritables partenaires de la paix,il a préféré signer un accord inapplicable.
Il doit s’assumer.
Que me Konate alle se faire voir…sil est un.homme de droit comment peut il écrire ses bêtises de proposition d une transition dans un pays où un chef d’État est élu et en fonction vraiment le pauvre ibk chaque fois il s’est debrasse d un incompétent celui ci devient son pire ennemi!!!
Bonjour ,
L’insécurité ne serait que résiduelle pourtant comme cela a été avancé et défendu par bcp de dirigeants dont Maître konaté en son temps. Décidemment !
Pendant que le Mali fait face à des attaques meurtrières et que les maliens meurent par dizaine, les opposants maliennes cherchent les voies et moyens pour faire pression sur le gouvernement malien pour tenir les élections. C’est le vœu de la classe politique et de la société civile la tenue des élections en juillet 2018. On va les tenir donc. Que les conditions soient remplies ou non. Et le président IBK sera réélu. Il ne faudra donc que ces salopards essaient de créer une crise post-électorale sous prétexte que les élections ne sont pas déroulées dans les bonnes conditions. Car force sera la loi.
Et la connerie sera aux pintades
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