Attention au piège des groups rebelles (MNLA, MIA…) et un « éventuel » retour de l’ancienne classe politique maliens et libérateurs français !!!!!

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Dans son extrait  intitulé  «  le livre des sentences », Confucius écrivait  que « sous un bon gouvernement, la pauvreté est une honte ; sous un mauvais  gouvernement, la richesse est aussi une honte. ». Comment peut on comprendre que des cadres  ou politiciens  maliens qui sont parmi les  moins payés  de la sous région, puissent être capables d entretenir leurs enfants à  des millions  de nos francs dans  des universités occidentales ou outre atlantiques pendant que notre  armée soit sous-équipée matériellement et moralement ? Comment expliquez vous que la corruption soit le «  sport favori » des acteurs politiques et religieux dans un pays qui regorge plus de 100 partis politiques, environ 300 stations privées de radiodiffusion, 200 journaux, 147 députés, une pléthore d’ONG de défense des droits et devoirs des citoyens et devant 15 millions de maliens ? Quel rôle réellement joue cet  arsenal «  de contre pouvoirs » si ce n est la satisfaction d intérêts partisans et égocentriques ?

Modibo DEMBLE, USA
Modibo DEMBLE, USA

Grande fut la surprise et la déception des maliens d’apprendre que l’armée française est  à Kidal aux cotés  du MNLA  et des troupes tchadiennes pour combattre les  terroristes et narcotrafiquants sans leur homologue du Mali. Cette surprise atteignit son faîte suite à l’affrontement entre les bérets verts et les bérets rouge. Comment la mauvaise gouvernance, géniteur incontesté de tous les maux dont soufre le pays, a – t- elle sapé le moral du politique jusqu’à ce point ? Dans quelles conditions le MNLA concocté de toutes pièces dans les grottes pour conjurer la «  parcellisation des mouvements et fronts de libération de l’Azawad » est devenu aujourd’hui «  l’enfant gâté » et la «  bête noire » du gouvernement malien ? Quelles sont les menaces réelles   qui pèsent encore sur notre  fragile  processus démocratique ?

De 1991  à nos jours, le Mali signa avec les mouvements et fronts unifiés  de l’Azawad différents accords, dont  l’accord de Tamananrasset en date du 06 Janvier 1991, le Pacte National en date du 11 Avril 1992, l’accord d’Alger en date du 04 Juillet 2006 et la médiation nationale à  travers les interminables rencontres intercommunautaires. Lesdits pourparlers accordèrent tour à tour  des privilèges et des prérogatives drastiques à la minorité touarègue qui ne représente que 5% de la population du nord composée entre autres des songhaï, d’arabes, de peulhs, de bozos, de dogons… soit environ 500000 personnes sur une population de 15 millions. En outre le MNLA réclame faussement au nom des autres groupes ethniques susvisés, qu’il n’a point consultés  75% du territoire national, soit environ 937742 km2sur une superficie totale de 1240000 km2. Quelles sont les vraies raisons d’une telle gourmandise territoriale pour un groupuscule qui ne représente que lui-même ?

  1. Concessions et privilèges accordés  à la rébellion touaregue :  

Suite à la signature des accords sus visés entre le Gouvernement de la République du Mali et les mouvements et fronts  unifiés  (actuel MNLA), le Mali accorda des faveurs énormes aux mouvements rebelles. Il s’agit entre autres de :

  • « L’intégration ou la réintégration des combattants armés des mouvements rebelles avec rappel de salaires (même après  désertion ou commission de forfait) et des populations autochtones nomades des mouvements rebelles dans les instances de l’administration publique et parapublique,
  • L’allègement substantiel, graduel et approprié  des forces armées du nord et leur relai par la création d’unités spéciales (unités méharistes) composées seulement des populations,
  • L’octroi d’un statut particulier aux trois régions du nord et la prise en charge par le contribuable malien des dépenses, frais des délégués des différents mouvements lors des pourparlers de paix,
  • La création d’un fonds de développement et de réinsertion pour les populations déplacées en vue de promouvoir l’actionnariat privé  et un autre   et un autre  fonds d’assistance et d’indemnisation des victimes civile et militaire des deux parties ou leur ayants droit,
  • Traitement préférentiel aux populations des mouvements rebelles par l’octroi de bourses d’études ou de formation  faite  à l’État  dans le cadre de la coopération bilatérale ou multilatérale et dans les différents concours d’entrée  à la fonction publique,
  • Affectation de 47,3% des crédits du Quatrième Programme d’Investissement aux trois régions du Mali,
  • Création d’un poste de Commissaire pour le nord  du Mali rattaché directement au Chef de l’État,
  • Octroi d’un régime fiscal décennal  préférentiel et incitatif aux trois régions du Mali… »

1.1  État d’exécution des différents accords et leur impact sur la vie de la nation

Sur le plan institutionnel,  le gouvernement du Mali dans le souci  d’assurer la gestion des problèmes de développement par les populations elles mêmes,  a lancé  sa politique de décentralisation consacrée par la loi 93/008- P-RM du 11 Février 1993 fixant la libre administration des collectivités territoriales. Ainsi à ce titre, il existe à la date d’aujourd’hui 703 communes et la  création de Collèges Transitoires d’Arrondissements pour le redémarrage des activités économiques du nord. L’octroi d’un statut  particulier aux trois régions du nord malgré la mise en œuvre  de la politique décentralisation.

Quant au plan de la défense, la concession la plus grave  a été le «  retrait de l’armée de l’extrême nord » du pays, mais les autorités ont avalé  la «  dure couleuvre » au nom de la paix. En lieu et place de cette paix, nous assistâmes  à la montée de l’intégrisme religieux et le trafic de drogue. Ensuite,  «  le gouvernement malien a intégré entre Avril 1993 et Octobre 1996, 2540 combattants des MFUA et des populations des régions du nord dans les corps en uniforme et dans la fonction publique, soit 2090 dans l’armée, 150 dans la police, 100 dans la douane, 50 dans les Eaux et Forets et 150 dans l’administration publique et cela accouplé  d’un recrutement spécial de 250 jeunes du  MPMGK,  dont 147 au niveau de l’armée, 73  à la gendarmerie et 30 dans la fonction publique et de 420 jeunes de l’Alliance Démocratique du 23 Mai pour le changement dans les forces armées et de sécurité. » L État a mis en place le Programme d’Appui à la Réinsertion des Ex-Combattants (PAREM). Dans son analyse intitulée, « de la question touarègue au problème du nord du Mali », Zeidane Ag Sidalamine, dresse un bilan sans appel. Il nous signale que 866 projets individuels ou collectifs repartis entre 9509 ex-combattants, ont été financés  pour un coût  total de 8.763.875 US dollars dont 1.175.000 US dollars comme prime de démobilisation  au terme du cantonnement. Dans l’optique de viabiliser les résultats du PAREM, il a été initié  la mise en œuvre en place d’un autre programme dénommé Consolidation des Acquis de la Réinsertion (CAR/Nord) avec un coût total de 4532000 dollars US, soit une contribution  à hauteur de 1.000.000 dollars US par l’État malien. Ce programme a été inscrit au budget de 1999 et 2000 soit 2.000.000 dollars US.

Sur le plan politique, l érection d’Atlata (Menaka) et d’Intadjedit (cercle de Tin Essako) suite a la loi No 01-043 du 07 Juin 2000 a pu calmer les ardeurs de la milice armée d’Ibrahim Bahaga selon Sidalamine. C’est dans la même  foulée que l’allocation d’un  cheque de 134.000.000 FCFA en date du du 25 Juillet 2009  et le financement d’un  projet pour 275 jeunes originaires de la région de Kidal  se  concrétisèrent.

Le gouvernement  à travers l’Assemblée Nationale a adopté  en date du 07 Mars 1997, la loi No 97-016  portant amnistie générale pour tous les crimes commis pendant la période du conflit armé. Au grand dam de l opinion nationale toutes ces faveurs n ont pas pu empêcher les événements de Kidal du 23 Mai 2006. Pour doter l’accord d’Alger d une certaine vitalité, le  Mali a mis en place un comite de suivi dudit accord suivant Arrêté No  06-001/MATCL CSAA en date du 20 Septembre 2006. Pour des raisons d inimitié entre les factions rebelles, il est devenu caduc. En date du 31 Janvier 2007, le gouvernement a mis sur pied le fonds spécial d’investissement de développement et de réinsertion socio-économique suivant le Décret No 07-034/P-RM et l’implantation officielle  à Kidal de l’État major opérationnel des unités  spéciales de sécurité en date du 03 Juin 2007.

Les  engagements des mouvements rebelles suite  à la Flamme  de la paix tenue du 27 Mars 2006  à Tombouctou de  respecter  l’unité  nationale, l intégrité territoriale du pays et le rejet  de toute forme de violence  et d’intolérance comme moyen d expression  politique,  sociale, et économique et la proclamation solennelle  de la dissolution  des mouvements et fronts  rebelles, n étaient en réalité que des subterfuges pour jeter la poudre dans les yeux des maliens déjà traumatisés   et choqués  par cette rébellion. Les accords qui  nous défavorisaient tant, ont accouché  d une souris.

1.2  Raisons de la crainte   à l’encontre de l’ancienne classe politique :

Le bilan des 20 dernières années de démocratie s est soldé  par un échec cuisant des acteurs que sont la société civile, les partis politiques, les citoyens… Aucune de ces entités  n’a joué effectivement le rôle qui lui était le sien. Les gouvernants et les  gouvernés qui  les ont  élus ou choisis, devront  s’interroger sur leur responsabilité dans l état actuel des faits. Joseph de Maistre ironiquement réponds : «  toute nation a le gouvernement qu’elle mérite ». Le risque de  revivre les  scènes  cauchemardesques  de corruption de l’ère Alpha ou ATT est grand pour la simple raison que ce sont les mêmes ténors mais sous  un autre cytoplasme politique, qui veulent gouverner encore.  Comment peut-on comprendre que l’armée sous la dictature du GMT soit beaucoup plus performante et entreprenante que sous la soi disante ère démocratique où le Mali a reçu des sommes astronomiques dans le cadre de la coopération bilatérale et multilatérale ? Quid du budget alloué  à l armée pendant les 20 dernières années ? Raison de plus de craindre  un éventuel  retour de cette classe, car elle nous est  assez familière de par ses agissements peu orthodoxes.

1.3  Mise en garde aux maliens et français :

A priori les maliens remercient chaleureusement la France  à travers son Président  Son Excellence François Hollande pour avoir volé  au secours d un pays, qui l’a secouru également pendant qu’elle était sous domination nazie.  De ce fait, nous attirons l attention des français que le MNLA ne représente   pas la majorité  des touaregs a fortiori les autres composantes ethniques comme les arabes, les songhaï, les arabes, les dogons, les bozos… Sa fausse campagne d intoxication  ne vise en réalité qu’à vouloir faire    main basse, seul sur les innombrables ressources  naturelles disséminées sur le septentrion malien au détriment des autres maliens. Quel mandat  le MNLA  a-t-il  reçu des autres minorités ethniques pour pouvoir plonger le pays dans  l anarchie lorsqu’il pactisait avec les terroristes pour s accaparer des villes ? L image, la réputation et la politique étrangère de la France sont en jeu. Comment peut-on accepter les armées françaises et tchadiennes à Kidal au lieu de celles du Mali. ? Comment réagirez-vous si les corses interdisaient la présence de l armée française sur leur terroir local ?

Nous savons que vous négociez  de saines et viables conditions de libération des otages français. Cependant, il faudrait le faire dans les règles de l art pour ne pas décrédibiliser  votre parcours en imposant un groupe rebelle ne représentant que lui-même, dont le nouveau nom pourrait être MNLA ou « Mouvement Neuf pour un Mali Libre et Apaisé »au cas où  ses ténors renoncent aux visées indépendantistes ou d’autonomie et reconnaissent la laïcité du pays. Par ailleurs, il est crucial que la France reste en dehors du jeu politique interne malien en évitant d imposer « un protégé » et de respecter scrupuleusement le principe de l’intégrité territoriale du Mali.

M. Modibo Dembélé

Master en Droit International Comparé

Université  de Droit George Washington/ USA

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7 COMMENTAIRES

  1. Excellente analyse Mr. Dembele! Nos dirigeants ont laisse MNLA gagne la lutte de medias et tu as fait un bon boulot d’analyser les faits et les publies. S’il te plait il faut traduire cet article en englais et d’autre langues pour “brodcast widely”. Felicitation pour ta nouvelle position avec la Voie de l’ Amerique qui est une avenue pour diffuser des nouvelles comme ton article.

    Encore merci et bon courage!

    Dunanke

  2. Mes chers amis Maliens. Pour que cette lutte finisse par un futur positif au pays, nous devons voter que pour un candidat jeune et competent qui n’a jamais ete trempe dans les affaires de l’Etat Malien. Si cet candidat n’a pas d’argent pour mener sa campagne nous devons le soutenir financierement et par nos votes. Sinon avec les loups qui pretendent au poste presidentiel, l’avenir du pays est encore sombre!

    Merci pour ce document Mr Dembele, depuis des mois nous Maliens de la diaspora cherchent un tel document aupres de nos amis et connaissances au Mali sans succes.

  3. Cher M. Dembélé, votre analyse est certes très intéressante, mais il me semble que vous passez trop sous silence la réalité des faits. Les accords ont été signés… ont-ils été respecté ?
    Au Mali, comme dans toute l’Afrique sahélienne, ont se déplace facilement pour aller là où la vie est moins difficile (je n’ose pas dire plus facile ou plus douce tant la vie est dure sous nos latitudes). Si le Mali à tant fait pour les touaregs et les peuples du nord, pourquoi sont-ils si peu à venir du sud vers le nord ?
    Le MNLA n’a pas la réputation d’être un mouvement très bien encadré, mais l’Etat malien et sa lamentable armée est-il mieux encadré ? J’en doute vraiment.
    Alors, en effet, le MNLA n’est certainement pas la solution pour le nord, mais ce mouvement est un élément beaucoup moins dangereux que les mouvements djihadistes, et je me permets de penser qu’il est ni plus, ni moins dangereux pour la paix que l’armée malienne et l’Etat malien. Ce qu’y n’en fait pas un élément de paix.

    • Les accords ont ete repectes a 98% sinon plus. Ils sont gourmants et egoistes seulement et ne veulent pas fournir d’effort. Amener le pays en derive pour leur faim personel etait trop. Il faut en finir avec ce problem pour toujours a n’importe quel prix.

  4. Bonne analyse mon frère.
    Le problème du Mali est cette absence criante. de vrais leaders éclairés etde bons patriotes.Ce qui a conduit à la faillite de l’Etat.La classe politique est victime de cette myopie intellectuelle et l’intelligentia conventionnelle est frileuse et molle.
    Bref, l’avenir du pays ressemble à ce trou noir dans le ciel.

  5. Merci Mr DEMBELE, nos dirigeants n’ont -t-ils pas ces chiffres qui prouvent que le combat du MNLA est seulement terroriste

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