Les Maliens de plus de 20 ans se souviennent tous de la terreur qu’a inspiré Al Qaïda, du World Trade Center en 2001 à leur attaque éclair contre nos villes et nos FAMA en 2012. Mais aujourd’hui, Al Qaïda, et notamment sa « filiale » AQMI, sont en perte de vitesse, et laissent un vide au Sahel que l’Etat Islamique veut remplir, laissant planer le doute sur ce que fera Ansar Dine.
Je me souviens, comme vous, de ce qu’était AQMI au sommet de son pouvoir. En 2012, après le putsch, et avant que les français ne battent et traquent les terroristes, ils avaient, avec l’aide des traitres d’Ansar Dine, pris Kidal, Tombouctou, Gao, et s’apprêtaient à fondre sur Mopti et Sévaré comme des rapaces, prêts à se jeter sur Bamako. A cette époque, ils étaient craints et redoutés, et personne n’aurait osé les prendre à la légère.
Mais, comme disait un vieux griot, qui court après le temps n’attrape que le vent. En effet, AQMI n’est plus la bande terrible que nous avons connue, mais un petit ramassis de criminels et de bandits, qui nous font croire qu’ils sont dévoués au djihad alors que ceux sont des voleurs de bétail.
Alors que ce mouvement comptait des centaines de combattants en 2012 2013, il ne compte aujourd’hui que quelques dizaines d’hommes, qui survivent péniblement autour des lacs de Tombouctou.
Les « soldats » aux ordres de l’émir algérien Abou El Haman et des autres étrangers réussissaient cependant à garder une certaine influence dans les groupes terroristes, grâce à leur maitrise des armes et des bombes, et aux revenus issus de la drogue. Mais, ils sont aujourd’hui dépassés, secondaires, et remplacés par un acteur plus puissant, que j’ai déjà évoqué dans un de mes articles ; l’Etat Islamique au Grand Sahara d’Abou Walid Sahraoui.
http://www.maliweb.net/contributions/etat-islamique-vaincu-a-syrte-consequences-mali-1970582.html
L’EIGS est un groupe bien plus dynamique qu’AQMI ; bénéficiant du sombre prestige de l’Etat Islamique en Irak, et d’un renfort à venir de 2000 combattants ayant fait la guerre en Irak ou en Libye, l’EIGS est en train de supplanter AQMI, et s’étend peu à peu au-delà de la région de Ménaka. Ce nouveau groupe, aves sa puissance, ses armes, ses hommes plus nombreux, risque de bouleverser les relations entre les différents terroristes.
En effet, à présent qu’AQMI n’est plus qu’un petit groupe de bandits, que vont faire ses anciens alliés ? Il se murmure déjà qu’Amadou Kouffa, après avoir mis fin à ses liens avec Iyad Ag Ghaly, se rapprocherait de l’EIGS. Mais posons-nous la question ; Iyad Ag Ghaly va-t-il aussi rejoindre l’Etat Islamique pour sauver sa peau ?
B. Samba
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Votre analyse sur la chute d’AQMI est plus ou moins correcte bien qu’on devriez que vous devriez proceder avec plus de reserve avec les alliances qui se font et se defont dans ce milieu de bandits de grands chemins. Deja on parle de rapprochement entre Droukdel et de Moctar BelMoctar qui ont oeil sur l’Afrique de l’Ouest pour afin competir avec l’Etat Islamique en Afrique de l’Ouest (ISWA).
Votre dernier paragraphe semble chanter les louanges de ce soi-disant Etat Islamique en parlant de prestige et de 2000 combattants. Permettez moi de m’inscrire en faux contre cette analyse. La defaite de Daesh est notoire, ce groupe perd sur tous les plans, financier comme personnel. Par consequent il n’a plus cette force que vous lui attribuez. Il ne lui reste que des groupuscules de combattants dont l’affiliation avec Daesh n’existe que de Nom. comme au Nigeria avec les tendances et rivalités internes, leurs chefs delaissés par Al Bgahdadi survivent avec les rapts, kidnapping et vols de proprietes. Ils n’auraient pas les moyens de se defendre devant une armee bien informée, bien organisée et efficace. Malheureusement tel n’est pas le cas dans beaucoup de nos pays ciblés par ces terroristes.
Monsieur KANE
Je crois que vous avez mal compris le propos du journaliste ; personne ne chante les louanges de Daesh, qui est une bande de chiens à abattre. Cependant, il ne faut pas les sous estimer, ils ont montré depuis leur création leur capacité à s’adapter à tous les coups qu’on a pu leur porter, en Irak, en Syrie, ou plus récemment en Libye. Quand bien même ils ont reculé sur ces trois régions, ils gardent de la ressource, des armes, de l’influence, et un afflux de soldats, qui pourraient très bien se replier dans notre pays, comme ils l’ont fait avec la libye, si leurs bases venaient à tomber.
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