Après la trahison de Patrice Carteron : Pourquoi pas le trio Pathé Diallo, Djibril Dramé et Seydou Kéïta ?

L’Affaire Patrice Carteron est à la une des rubriques sportives du continent. La FEMAFOOT l’a assigne devant la FIFA pour rupture abusive du contrat qui les liait. Lui même s’est fendu une interview dans laquelle il explique un certain nombre de problèmes qui sont a la base de son départ.  Le vice- Président de la FEMAFOOT, Moussa Konaté, au cours d’une conférence de presse a déclaré qu’il réclamait 29 millions de traitement mensuel et 100 millions de francs CFA de prime pour la qualification en coupe du monde.  Mon Dieu, pourquoi  tant d’argent,  tant d’agitations pour le recrutement d’un énième entraîneur qu’on peut avoir chez nous même parmi les adjoints qui les ont accompagnés au cours des dix dernières années? 

Il y a de cela quelques années, après la victoire du Stade Malien de Bamako en coupe des confédérations,  j’avais proposé qu’on teste son coach de l’époque, Djibril Drame a la tête des Aigles du Mali. Il venait de réussir l’exploit de gagner une Coupe d’Afrique en tant que coach du Stade Malien de Bamako, une première dans les annales du football malien. J’avais précisé a l’époque, et cela reste valable jusqu’à présent, que je ne connaissais pas Djibril Drame, mais que son audace, son énergie et surtout sa connaissance des joueurs, militait en sa faveur.

Aujourd’hui, sans véritablement changer d’idée, je propose que Amadou Pathé Diallo soit retenu comme coach des Aigles, parce qu’après avoir été adjoint de Carteron et d’autres techniciens étrangers avant ce dernier, il est suffisamment mûr pour les remplacer.  Je ne connais pas non plus Pathé personnellement, j’ai simplement suivi son évolution depuis sa jeunesse au Réal.  Comme j’ai confiance en Djibril Dramé, je souhaite qu’il soit désigné comme son adjoint. Ils seront complets par le capitaine des aigles, Seydou Keita qui a l’instar de Georges Weah,  restera un capitaine conseiller du staff. Aujourd’hui  Seydou est au sommet de son art.  Il a prouvé sa maturité, sa sagesse, son sens de la responsabilité, et le respect dont il jouit auprès de ses jeunes frères de l’équipe nationale est un facteur important dans le dispositif. Le Trio Pathé – Djibril-Seydou est  un trio gagnant qui demande seulement à avoir la confiance de la FEMAFOOT et du département des sports.

Seulement, il faudrait des mesures d’accompagnement, largement à la portée du Mali. Les coachs maliens, par respect  pour eux en tant que maliens, doivent avoir un très bon salaire. Pas 29 millions, comme ceux réclamés par Carteron, aux dires du vice- président de Malifoot, Moussa Konaté, mais au moins un salaire substantiel, qui leur permet de travailler tranquillement. Je propose 3 millions mensuels, pour l’entraineur principal,  2,5 millions pour son adjoint, et des salaires (2 millions) pour le reste du staff technique.  Qu’on évite de parler de 500.000 FCFA comme on l’a fait avec Capi, lorsqu’iI s’agit d’un entraineur local.  En plus, l’entraineur principal doit bénéficier d’un 4×4 de service, son adjoint d’une voiture de service, et le reste du staff doit avoir un véhicule de liaison pour les besoins du service. Ils doivent avoir du carburant, un téléphone facture et sur rooming,  et surtout, ils doivent  bénéficier d’une prime de logement.  Mieux, d’un logement de service de préférence social, qui leur reviendrai, au cas où ils ne seraient pas déjà propriétaires d’un logement. Il s’agit de mettre le staff technique dans les conditions idoines afin qu’il fasse son travail, sans se soucier de son avenir immédiat.  Toutes ces conditions réunies, mises ensemble pour tout l’ensemble du staff local, ne vaudront pas la moitié du traitement que le Mali est prêt à accorder un nouveau coach étranger, pour non seulement une durée limitée, j’allais dire précaire, mais aussi et surtout, pour un résultat très moyen: quatrième ou troisième place permanente dans les compétitions africaines.

Evidemment, ce staff local doit aussi signer un cahier de charges qui ne doit pas seulement se limiter au résultat, mais il doit avoir des clauses morales telles que: – éviter la complaisance, éviter de recruter des joueurs sur recommandation, éviter d’accepter des cadeaux pour faire jouer telle ou telle personne (On le dira avec des formules plus appropriées que les juristes de la FEMAFOOT trouveront.) La FEEMAFOT doit aussi accepter de les laisser travailler, sans trop imposer des joueurs ou imposer le dispositif de jeu à la place des techniciens. Ils doivent cependant rendre compte et travailler en bonne intelligence avec la FEMAFOOT qui demeure leur employeur.  Chacun pour sa part doit respecter ces clauses, pour un nouveau départ du football malien.

Cette formule de coach aura avantage de prouver que les Maliens comptent, Il permettra à la FEMAFOOT  de faire des économies substantielles pour son budget,  de choisir des hommes qui connaissent personnellement les joueurs et leurs familles,  d’avoir un staff technique et des joueurs qui partagent les mêmes valeurs et la même culture, et surtout, d’avoir  un staff stable pendant quelques années, au lieu de courir derrière un “sorcier blanc” tous les ans. Ce n’est pas Alassane Souleymane qui me contredira.  Quoi de plus noble, que de voir un staff technique malien compétent conduire les aigles dans les compétitions internationales.  La génération de l’indépendance nationale ne manquait jamais l’occasion d’évoquer l’arrivée du Président Modibo Kéïta en 1963, comme seul président africain ayant des pilotes  maliens au premier sommet de l’OUA a Addis Abeba. Pourquoi ne pas désormais avoir un staff technique entièrement malien sur les terrains de football du continent.  Je suis d’accord avec Roger Milla pour le principe du choix des entraineurs nationaux.  Evidemment, je ne partage pas son idée de chicoter ceux-ci lorsqu’ils débarquent. Nous les avons suffisamment testés, essayons maintenant les nôtres. Professeur d’Enseignement Secondaire, Columbus Ohio – USA

Kalifa Gadiaga

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