Après la débâcle de Kidal, la boucle

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ibrahima MaigaLes commanditaires de la bérézina de  Kidal, sont aussi comptables que les irrédentistes et la nébuleuse du MNLA : tous des criminels éligibles au Tribunal Pénal International. Rien de moins qu’un sabotage en bonne et due forme.

On peut comprendre que des soldats effectuent une descente à Oulofobougou, Sébougou ou Djicoroni parce qu’un des leurs a eu maille à partir avec un mari cocu du quartier. On peut comprendre que des soldats effectuent une descente dans une autre garnison parce qu’un de leurs officiers a été humilié. Mais, jamais, et cela jamais, on ne peut comprendre que des soldats, avec armes, munitions et engins enclenchent une opération du type de celle qui a déferlé sur le Gouvernorat de Kidal, le 21 Mai, à 10 heures du matin, sans que ce ne soit sous le coup d’un ordre de mouvement clair et précis. Jamais.

Ceux des apprentis sorciers qui ont pris la décision irresponsable de  s’attaquer avec une telle désinvolture  aux positions tenues par la sédition criminelle à Kidal, ont commis l’impensable, en jetant l’honneur de notre pays non pas seulement aux chiens, mais aussi aux vautours de la sous région qui n’en demandaient pas tant après avoir été pendant un bon moment à la touche.

Il est peu de dire que notre pays va mal. Il va si mal que tous les espoirs sont entrain d’être enfouis.

Sidérés, les maliens  n’en reviennent toujours pas. Ils ont écouter, sans toujours comprendre, le Premier Ministre s’évertuer à dire que l’attaque de Kidal n’a pas été initiée par l’autorité politique. Ni lui, le chef de l’Administration, ni le Président de la République n’ont été informés de l’assaut. Moussa Mara sera renforcé dans ses propos par le ministre de la communication qui sur les ondes de RFI été d’une grande netteté, au petit matin du 23 Mai. ” Absolument pas ! C’est un ordre qui a été donné au niveau de l’armée nationale “.

Seulement entre les deux interventions, on avait eu le temps d’entendre le porte parole du gouvernement, reconnaître, le jour même de l’opération que ce qui se passait à Kidal était ” une opération de sécurisation des biens et des personnes “.

Et comme si cela ne suffisait pas déjà, c’est le ministre en charge de la réconciliation, l’ineffable Zahaby, qui monte au créneau pour débiter que les soldats maliens vus à Kidal n’avaient que des rameaux au bout du fusil.

A l’arrivée, aucun des objectifs n’a été atteint, car le même porte parole devait annoncer aux maliens, dans la même nuit, après une terrible attente, que ” après avoir pris un premier temps le contrôle des locaux du gouvernorat de la ville, les forces maliennes ont été handicapées par des problèmes de coordination “.

Oui. Des problèmes de coordination, assurément. Mais des problèmes de bon sens. Après les lendemains de la visite tourmentée du Premier Ministre, l’image du MNLA a été fortement entachée. Les condamnations ont fusé de partout. De la sous région, à l’ONU. Et même de la Maison Blanche de manière ferme, directement du Département d’Etat. Dans leurs petits souliers, les alliés français et européens du MNLA avaient commencé à venir se faire entendre à Bamako, à tire d’aile. Car la bêtise était patente.  Au-delà. Après l’agression barbare contre le Premier ministre, l’armée nationale a pu faire entrer un nombre considérable de soldats à Kidal. Pour la première fois depuis deux ans. Pas trop, mais assez pour faire une pression d’enfer sur le MNLA. Jamais, telle occasion inespérée ne s’était offerte à nous. Et voilà patatras ! Tout s’effondre parce que des ” chefs “ militaires ont pris la décision de débarrasser Kidal des occupants indésirables. Pour laver un affront ?

Le constat au jour d’huis est que tout est fichu. Et sur toute la ligne. Les symboles laborieusement négociés pour assurer une maigre présence de notre pays à Kidal ont volé tels des oripeaux. Plus de Gouverneur. Plus de Préfet. Plus de Sous Préfets. Plus même de base militaire. Le drapeau du MNLA ne flotte plus sur le seul Gouvernorat de Kidal. Il est aussi visible sur le camp où étaient cantonnés nos soldats. Et subitement, on se ravise qu’il faut dialoguer ; qu’il faut négocier, qu’il faut résoudre le problème de Kidal avec la tête et non les muscles !

Oui, mais seulement rien sera plus comme avant entre les factions criminelles et séditieuses embarquées dans le fourgon du MNLA et l’Etat du Mali, après la bérézina de Kidal. La souveraineté du Mali sur Kidal ? C’est bien ce qu’il faut encore négocier. Sous quelle forme et et dans quel agenda ? Les indications sont données depuis plus de cinquante ans : Kidal veut être Kidal. Qu’on l(appelle Azawad ou Kidal, la césure n’a jamais été aussi nette.

 

Ibrahima MAIGA

 

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3 COMMENTAIRES

  1. il faudrait que les maliennes et maliens comprennent une chose:au mali il n’y a pas une armèe responsable en soi. tous les hauts responsables de l’armèe malienne sont politisès.àl’acte posèe:tu ne trouveras aucun gènèrals ou en succession inferieur de porter le chapeau.mes frères d’armes reveillez vous! pourquoi tout ce bain de sang?laissez la politique, restructurez l’armée; vous venez d’avoir un bon ministre de la defense en sa qualité;PROFITEZ-EN.

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