Appel du président de l’association Mansarenna revisiter notre histoire de gestion de crise et à un sursaut collectif !

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À tous mes frères et sœurs Mansarens à tous mes frères et sœurs Maliens, je vous transmets mes cordiales salutations.

Par la même occasion, je vous invite à une réflexion collective sur ce que nous sommes devenus et sur ce que nous voulons devenir.

Cet exercice ne vise pas à jeter la pierre à une personne mais à analyser notre responsabilité collective dans ce que le Mali est devenu.

Jadis, pays de dialogue et du vivre – ensemble, tout se passe aujourd’hui comme si chacun voulait avoir un morceau du Mali pour lui seul.

Nous disons qu’à Mansarenna, nous pensons et soutenons Mali, notre héritage commun dans lequel les hommes ne sont que des moyens, des chargés de mission éphémères alors que le Mali restera éternel, en dépit des chocs qu’il subit tant par notre faute que par la camisole de force que les autres voudraient lui faire porter.

Notre part de responsabilité, est lié à notre manque de consensus, la course pour des intérêts personnels et disparates. Le “Moi” plutôt que le Nous » qui prévaut nous rend davantage vulnérables.

 

Qu’avons-fait des valeurs d’éthique enseignées par nos ancêtres ?

Soundjata Keita, Babemba Traoré, El Hadj Oumar Tall, Biton Coulibaly et bien d’autres, ils ont été des porte-étendards d’un Mali debout, d’un Mali qui compte, respecté des autres. Comment se fait-il que nous ayions échoué là où nos ancêtres ont réussi. Or, notre génération aime se glorifier de ses diplômes et titres en oubliant que le meilleur diplôme résulte de l’expérience de la vie, de la gestion de la famille et de la cité.

Au regard de nos échecs, n’est-il pas temps de marquer une pause et de s’interroger. Oui de s’interroger sur ce qui nous arrive, sur ce qu’il faut tirer comme enseignement de la gestion des crises de nos ancêtres. Les temps ne sont plus les mêmes me dira-t-on. Soit. Mais le sens de l’honneur, du respect des biens publics s’acquiert pour la vie et se transmet de la famille à la cité.

En vérité, le Malien a besoin d’être réinventé pour le rendre plus humble, plus sincère et plus patriote. Les querelles politiciennes de ces dernières années sont un véritable indicateur de notre attachement à nos propres intérêts. Le “Moi supplante le Mali” si l’on en juge par certains comportements.

Qu’on ne se leurre pas, le Mali est à une phase cruciale de son histoire et nous en sommes tous comptables, tant par l’attitude de ceux qui laissent faire que par celle de ceux qui ont mal géré.

Stop aux tiraillements.

À Mansarenna, nous estimons que l’heure est à un sursaut collectif. Nos choix des prochains dirigeants issus des élections à venir seront déterminants sur la voie à suivre.

Sommes-nous encore prêts à servir de bétail électoral juste bon à mettre un bulletin dans l’urne ou à être des citoyens avertis et soucieux de l’avenir du Mali ?

Voilà pourquoi la voie à suivre ne viendra pas de la seule transition en cours mais de notre engagement collectif à rebâtir un Mali fort, uni, un Mali de justice lancé sur la rampe du développement.

Dr Étienne Pascal Keita  

Bamako le 5 décembre 2021

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