Appel à l’action nationale pour sauvegarder l’essentiel

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Le 26 mars 2012, de milliers de courageux et patriotes Maliens ont dépassé leurs griefs contre les défaillances du Gouvernement pour manifester leur refus clair du désastre que des éléments armés sont en train de préparer pour le Mali. Ces patriotes méritent notre admiration et la lutte doit continuer de plus belle. Il y a près d’une semaine maintenant que ces éléments armés, croyant devoir profiter de la colère légitime du peuple malien par rapport à la gestion de la crise au nord du pays pour assouvir leur soif de pouvoir, ont plongé le Mali dans une crise sans précédent dans son histoire récente.

Souvenons-nous, ces éléments armés ont déclaré que la raison de leur coup de poker était d’obtenir les moyens pour combattre les rebelles. Manque de chance, les rebelles n’ont jamais été aussi menaçants que depuis l’avènement du chaos qu’ils ont créé. Maintenant qu’ils ont toutes les armes qu’ils pouvaient espérer obtenir, ils parlent de négociations !

Les soldats dignes de ce nom sont au front, donnant le meilleur d’eux-mêmes pour défendre l’intégrité territoriale et l’honneur de notre armée. D’ailleurs, qui a déjà entendu parler de faits d’armes de Monsieur Sanogo ou de Monsieur Konaré ou de leurs autres copains ? A part les pillages et les actes de braquage et de vandalisme dans la capitale. Ces éléments ont déshonoré notre armée au lieu de se montrer à la hauteur de leur serment au moment où le Mali en a le plus besoin.

Ils ont affirmé que leur nouvelle mission est de redresser la démocratie. Si quelqu’un a bu ces belles paroles, il doit réfléchir encore car ces éléments armés ont refusé de donner la moindre garantie concernant le respect du calendrier électoral. Peut-être qu’ils faisaient référence à la démocratie à la Moussa Traoré.

Dans leur ignorance et leur soif de pouvoir, ces éléments armés n’ont pas réalisé que nous vivons au 21ème siècle où les affaires d’un pays ne concernent plus seulement ce dernier, mais aussi un ensemble d’autres nations et institutions appelées « communauté internationale ». De nos jours, celle-ci dispose d’une force de frappe autrement plus redoutable que les armes les plus lourdes que ces éléments armés utilisent pour terroriser les populations qu’ils sont chargés de protéger.

Les condamnations des pays de la sous-région et de la communauté internationale de cet acte irréfléchi ont été unanimes. Les partenaires et institutions internationales ont suspendu leur soutien à notre économie. La prochaine étape pourrait consister en des sanctions contre notre pays. Mais, un plus grand danger guette le pays. La Sierra Leone, le Liberia, la Côte d’Ivoire, l’Irak, la Libye, etc., croyons-nous vraiment que ça n’arrive qu’aux autres, on peut toujours rêver, mais le réveil risque d’être brutal et violent. En effet, une intervention militaire étrangère au Mali n’est pas exclue.

Si nous ne nous occupons pas nous-mêmes de nos affaires, d’autres risquent de le faire à notre place. Une véritable catastrophe en puissance. Le rejet catégorique de ce coup par la classe politique, inquiète de la dictature qui pointe, par les citoyens, privés de leurs libertés, par les opérateurs économiques, victimes d’actes arbitraires de pillage et de braquage et par la majeure partie des forces armées dont la fierté et l’honneur ont été bafoués, ce rejet doit se transformer en actions énergiques et efficaces pour rétablir les institutions de notre pays.

Cette aventure militaire est plus fragile qu’il n’y paraît. Sans la collaboration de la population terrorisée et martyrisée, de la classe politique et des opérateurs économiques ce groupe de militaires ne peut faire long feu.

L’action nationale est préférable à des interventions étrangères pour plusieurs raisons. Elle permet aux Maliens de garder le contrôle sur les événements qui concernent tout d’abord notre pays. Elle est plus rapide, moins coûteuse et préserve l’honneur du Mali.

Par conséquent, chers compatriotes, mobilisons-nous et mettons un terme à ce désastre qui commence, avant qu’il ne soit trop tard.

Une contribution de Bakary Doumbia, Paris.

 

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