Après l’attentat de Gao, après l’émotion dans les manifestations, et le recueil pour couvrir la tristesse des familles, nous devons regarder vers l’avant et le futur. Le futur c’est la conférence d’Entente Nationale qui aura lieu en Mars. Chaque malien devrait se poser la question de ce qu’il peut faire pour qu’enfin nous puissions aboutir à une solution.
Je lance cet appel aux jeunes du Mali, à ceux de Bamako mais aussi et surtout à ceux de Gao qui se sont déjà mobilisés, aux jeunes de Mopti qui subissent la pression de ces groupes terroristes qui veulent les enrôler pour pouvoir les envoyer à leur place à la mort, aux jeunes touaregs et à tous les jeunes de Kidal et de Tombouctou qui ne veulent pas connaître la désillusion et voir l’argent international et les chances d’un nouvel avenir fuir leurs régions à jamais.
Je lance cet appel et je leur dis : La Paix, Fais la ! Il est temps. Nos aînés pourtant respectés ont fait des erreurs, ils ont cherché dans la guerre et la corruption des échappatoires aux problèmes réels de nos communautés. Ils ont été chercher loin de nos frontières et de nos coutumes les solutions à nos problèmes. Certains ramènent encore de Syrie, de Libye ou même d’Arabie Saoudite, les armes et les idées qui tuent nos enfants. Les associations maliennes sont prêtes à perdre leurs financements à cause des enlèvements et de l’insécurité. L’ONU vote des réquisitions sur les biens maliens. Les investissements dans les infrastructures minières, qui auraient du aider le Nord et le Centre du Mali, sont reportés.
La Paix, Fais la ! Si on veut avancer, il faut faire le premier pas, mais il faut faire aussi le second ! Ne nous arrêtons pas sur le chemin de la paix qui a commencé aux Accords d’Alger. Les jeunes doivent discuter avec leurs aînés. Ils ne les convaincront peut-être pas, mais les aînés comprendront alors que les jeunes ne se laisseront plus conduire aveuglément à l’abattoir. Les jeunes ne se feront plus convaincre pour quelques milliers de Francs à participer à la destruction du Mali et à l’anéantissement de leur propre futur.
Après l’attentat de Gao, on nous parle d’un jeu trouble de la CMA, on entend toutes sortes de choses sur le nombre de morts. Mais c’est aux jeunes maintenant de pousser Alghabass Ag Intallah et le Général Gamou à participer en Mars, à Bamako, à la Conférence pour l’Entente Nationale. C’est aux jeunes de montrer que le Mali de demain commence aujourd’hui.
L’appel est clair. Qui le répandra ?
Khalilou Coulibaly