Analyse très critique du PM, Moussa Mara : Quel avenir sans la MINUSMA ?

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Moussa Mara

Malgré ses 12 000 soldats, ses milliers de fonctionnaires civils et paramilitaires et plus d’un milliard de dollars de budget annuel, le moins qu’on puisse dire est que le Mali n’est pas si loin de la situation qu’il vivait en 2013, à son arrivée sur notre sol !Le contexte international n’est pas favorable au maintien en l’état de cette mission.

La Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali (MINUSMA) est devenue un acteur principal dans le dispositif de résolution de la crise malienne. En cinq ans, elle s’est imposée dans le paysage politique, sécuritaire et socioéconomique du pays. Sa flotte aérienne permet de relier le nord au reste du pays. Elle agit dans de nombreux domaines, jusqu’à l’assistance aux couches sociales et à la société civile. Les Maliens commencent à avoir le reflexe du recours à la MINUSMA pour un recrutement, une subvention ou encore un appui au processus électoral. Ses nombreux fonctionnaires font le bonheur des hôtels, restaurants et des propriétaires de logements. Ses installations ultra sécurisées de Bamako, Mopti ou Kidal font penser qu’elle est partie pour rester durablement dans notre pays, à l’instar d’autres missions comme la MONUSCO en République Démocratique du Congo.

Pourtant, la MINUSMA est une mission théoriquement éphémère et au statut provisoire. Sa durée d’intervention est limitée dans le temps et fixée, depuis 2013, à une année renouvelable. Au mois de juin, chaque année, des discussions ont lieu aux Nations Unies avant le renouvellement du mandat de la mission, demandé par les autorités maliennes comme cela est prévu et appuyé par les partenaires. Cette année, des débats accrochés et un renouvellement à minima ont été consacrés par la résolution 2423, assortie d’instructions au Secrétaire général de l’ONU de faire un rapport présentant l’évolution de la situation, six mois après l’investiture du Président élu. Des débats auront donc lieu en 2019 en prévision d’une éventuelle reconfiguration de la mission. Ces changements par rapport aux autres années, montrent bien l’agacement des Nations Unies face à la situation sur le terrain et le peu de progrès constaté.

Les pressions supplémentaires et les délais qui se réduisent doivent alerter l’Etat malien à réfléchir sur l’avenir de cette mission. Cela d’autant plus que des raisons légitimes poussent à poser la question de son utilité et de son efficacité : le processus de paix qu’elle appuie fait du surplace, l’Accord de paix censé être appliqué totalement avant la fin de l’année 2017, ne l’est pas à 30% en fin 2018, la situation sécuritaire ne s’arrange pas, la paix a tendance à s’éloigner, la réconciliation n’est pas vraiment à l’ordre du jour et le tissu social est en train de se fracturer. A tout cela s’ajoute un contexte sociopolitique tendu, sans perspective d’amélioration à court terme !

Les voyants de notre pays sont plus proches du rouge que du vert, la Mission censée nous aider à nous en sortir est donc interpellée. Elle le sera sans doute lors des prochains débats sur sa propre situation. Malgré ses 12 000 soldats, ses milliers de fonctionnaires civils et paramilitaires et plus d’un milliard de dollars de budget annuel, le moins qu’on puisse dire est que le Mali n’est pas si loin de la situation qu’il vivait en 2013, à son arrivée sur notre sol !

Le contexte international n’est pas favorable au maintien en l’état de cette mission, la principale menace venant du gouvernement américain, premier contributeur à la MINUSMA et aux opérations des Nations Unies. Les américains ont souci de faire des économies, de préserver l’argent de leurs contribuables et ne considèrent pas la situation malienne et sahélienne comme une menace internationale majeure. Ils agiront pour une reconfiguration de la mission vers une réduction de son envergure à défaut d’un retrait à court terme. S’ils n’obtiennent pas gain de cause, ils brandiront évidemment la menace de la réduction de leurs contributions aux Nations Unies, ce qui aura fatalement un impact sur les opérations de maintien de paix et donc sur la MINUSMA.

Il ne faut pas s’attendre à ce que d’autres pays riches suppléent les Etats-Unis ou volent au secours de la MINUSMA car le Sahel n’est pas stratégique pour eux non plus. Il faut reconnaître par ailleurs que, depuis quelques mois, on constate un affaiblissement des groupes terroristes présents aussi bien sur les théâtres libyens que nigérian et sahélien. Ils sont et seront à peu près contenus. La menace qu’ils représentent pour la communauté internationale baisse et baissera même s’il y a de fortes chances qu’elle reste endémique, notamment dans notre pays et pour longtemps. Nous devons anticiper une baisse d’intensité de l’intérêt et du soutien international, nous préparer à la réduction des moyens de la MINUSMA et à son retrait à moyen terme sans forcément que le G5 Sahel ou la force barkhane soient en mesure de suppléer voire d’être plus efficaces qu’aujourd’hui.

Nous devons nous préparer à une réponse sécuritaire et militaire mais surtout politique face à ces situations prévisibles à court terme. La montée en puissance de nos forces, leur redéploiement sur le territoire et la restructuration de l’armée avec la mise en œuvre diligente de la Loi d’orientation et de programmation militaire, dans un contexte de transparence et de lutte absolue contre la corruption et les fraudes, sont incontournables mais ne seront pas suffisants, loin de là !

Il nous faut un nouveau contexte socio-politique mobilisateur des Maliens leur permettant d’accepter des sacrifices importants pour sortir le pays des difficultés. Pour ce faire, les autorités de notre pays doivent s’astreindre à des efforts importants sur elles-mêmes, revoir leur grille de lecture et se hisser à la hauteur de la situation historique que vit le Mali en ce moment. Il est d’abord impératif de tenir un discours objectif, reconnaissant les difficultés économiques, sociales, politiques, sécuritaires et appelant l’ensemble des composantes de la nation à la mobilisation sur plusieurs années pour espérer sortir de l’impasse.

Il faut ensuite fixer un cap clair qui permette aux Maliens de situer le plan de marche, la cadence à adopter ainsi que les objectifs à court, moyen et long termes. Ce cap contiendra la mise en œuvre sincère de l’Accord de paix, dans son texte et dans son esprit, la résolution des questions identitaires et religieuses, la refondation de l’Etat et de la gouvernance publique dans un cadre d’équité entre les citoyens, les communautés et les territoires.

Il faut enfin adopter une démarche de rassemblement demandant à chacun des concessions, avec en premier lieu les dépositaires du pouvoir, pour convaincre du nouvel esprit dans lequel nous devons concevoir nos rapports socio-politiques et engager la gouvernance publique de notre pays.

C’est en mobilisant tous les ressorts de nos compatriotes et de ce vieux pays qu’est le Mali que nous pourrons espérer avoir une chance de sortir notre pays des affres de la division, des troubles socio-politiques et de son implosion programmée, avec la MINUSMA ou pas, avec Barkhane ou pas et avec le G5 Sahel ou pas !

Moussa MARA www. moussamara.com

Commentaires via Facebook :

13 COMMENTAIRES

  1. “Quel avenir sans la MINUSMA ?” : Seul un imbécile se pose une telle question. Si c’est MARA, alors nous avons la preuve irréfutable qu’il n’a pas confiance ni à l’Armée malienne, ni à l’avenir du Mali et que par conséquent, il vaut mieux pour lui de ne même pas se porter candidat à une seule des prochaines consultations électorales.
    C’est la preuve également qu’il a déjà commencé à amadouer l’extérieur pour devenir Président du Mali. Opportuniste ! Dingue !

    • Tu as parfaitement raison, la minusmerde ne doit avoir aucun avenir au mali!!!

      SEULE L’ARMEE MALIENNE DOIT AVOIR UN AVENIR AU MALI!

      Le fait que marasme se pose encore la question est la preuve, que ce franc-maçon est un vendu!

  2. “Quel avenir sans la MINUSMA ?” : Seul un imbécile se pose une telle question. Si c’est MARA, alors nous avons la preuve irréfutable qu’il n’a pas confiance ni à l’Armée malienne, ni à l’avenir du Mali et que par conséquent, il vaut mieux pour lui de ne même pas se porter candidat à une seule des prochaines consultations électorales.
    C’est le preuve également qu’il à déjà commencé amadouer l’extérieur pour devenir Président du Mali. Opportuniste !Dingue !

  3. L’ONU est une institution réservée à apporter la paix dans les pays membres.
    Elle n’est pas destinée à assurer la sécurité,fonction réservée à L’ÉTAT souverain.
    Ce qui préoccupe principalement le Mali n’est pas,en réalité,la cause de la présence de l’ONU au Mali.
    L’ONU est au Mali pour rétablir la confiance entre les belligérants sécessionnistes et L’ÉTAT,ensuite permettre la signature d’un accord et suivre et appuyer l’application de cet accord.
    Elle est sensée plier bagage après l’effectivité de l’accord d’Alger .
    Le terrorisme est la préoccupation principale de notre pays d’où la présence de L’ARMÉE française.
    BARKHANE et le G5 Sahel justifient leurs créations par la prolifération du terrorisme dans le Sahel,le Mali étant le nid de cette présence jihadiste.
    L’ONU n’est pas là,en théorie,pour durer longtemps,si on estime que l’accord est applicable,sinon elle est là,en pratique,pour longtemps car l’accord semble inapplicable.
    C’est L’ARMÉE française qui est au Mali pour durer aussi longtemps que possible.,le terrorisme étant un phénomène qui peut donner l’impression d’être vaincu sans l’être réellement.
    À Part l’Algérie aucun pays n’est venu à bout des terroristes.
    Seule la méthode algérienne a fonctionné que refuse d’adopter la communauté internationale conduite par la France dans le Sahel.
    Aussi longtemps qu’ on refuse de négocier avec les terroristes maliens,les jihadistes continuerons à dominer,à gagner du terrain car ils sont dans un terreau sensible à leurs idées.
    Qu’ on ne s’étonne pas que d’autres leaders encore plus criminels se fassent connaître aussi superbement que iyad ag GHALLI et AMADOU KOUFFA .
    Le MALI à travers son président,doit prendre le dossier du MALI en main de façon souveraine.
    Seule la souveraineté du MALI permet à notre pays de prendre le chemin de la paix.
    Elle permet au Mali de décider sereinement de ce qu’ il doit envisager pour l’avenir de ses enfants.
    L’ONU est là pour aider le MALI à trouver une solution à ses problèmes internes.
    La France est là pour ses intérêts géopolitiques.
    Elle ne peut en aucun permettre à l ‘ARMÉE MALIENNE d’avoir la puissante souhaitée tant qu’ elle n’est pas assurée de l’effectivité de l’ autonomie de l’ AZAWAD.
    L’ARMÉE MALIENNE monte en puissance est un leurre pour donner de la crédibilité à la pratique politique de leur LAQUAIS au sommet de L’ÉTAT.
    OSER LUTTER,C’EST OSER VAINCRE !
    La lutte continue .

  4. WAZEKWA TOLO DOE, MAITRE VODOOU
    “SUR CE, LA MINUSMA EST LE PROBLEME SECURITAIRE FONDAMENTAL AU MALI”

    J’ai beau lire quotidiennement MALIWEB depuis déjà 2012, j’arrive encore à être sidéré PAR LE DEGRÉ D’IMBECILITÉ DE CERTAINS COMMENTAIRES!!!!

    En effet, qu’on soit ou pas satisfait de la présence au Mali de la minusma, qu’on juge son action efficace ou au contraire inutile, pour déclarer que c’est cette force qui est LE PROBLEME SECURITAIRE FONDAMENTAL AU MALI, il faut quand même posséder une DOSE RECORD DE STUPIDITE NATURELLE!!!

    Au cas où ton unique neurone😂 serait sur point de lâcher, on te rappelle quand-même que depuis 2012, LE PROBLÈME SÉCURITAIRE FONDAMENTAL AU MALI, ce sont………….LES DJIHADISTES ARMÉS, pauvre taré!

    Ce n’est pas la minusma qui nous a occupés et martyrisés pendant 9 longs mois, pauvre taré!

    Ce n’est la minusma qui, pendant qu’ATT fermait gentiment les yeux, à tranquillement truffé tout notre nord de caches d’armes, d’explosifs, de bases logistiques etc, pauvre tare!

    Ce n’est pas la minusma qui a perpétré des attentats sanglants jusque dans Bamako, pauvre taré!

    Ce n’est pas elle non plus qui pose des mines sur nos route, et massacre aussi bien nos soldats que nos villageois depuis plus de 5 ans, pauvre taré!!!

    Encore une fois, chacun est parfaitement libre de juger la minusma efficace ou inutile;
    Mais dire qu’elle est NOTRE PROBLÈME SÉCURITAIRE, il faut soit être plus con qu’un margouillat, soit avoir fumé des “choses bizarres”.😎😎😎

    Dans ton cas, je parierais pour les 2 à la fois!😂😂😂😂😂😂😂🤣

    • ߒߞߏ

      JE N’AIME PAS LES ADULTES RESTE’S E’TERNELLEMENT E’LEVES FRANCISANTS ET/OU ARABISANTS.

      “LE PROBLÈME SÉCURITAIRE FONDAMENTAL AU MALI, ce sont………….LES DJIHADISTES ARMÉS, pauvre taré!”.

      Nfp, EST RESTE’ ELEVE DES “MAINSTREAM”-s.

      QUANT AUX “DJIHADISTES ARMÉS”, ILS NE SONT QUE L’ OUTIL GEOPOLITIQUE ULTIME AUX MAINS DE L’ OCCIDENT.
      SEULS LES IDIOTS IGNORENT CETTE VERITE’ EMPIRIQUE.

      LES ACTES POSE’S PAR LES LA MINUSMA, MINUSCA ET AUTRES MISSIONS SECURITAIRES SONT DE FACTO LES “MESQUINERIES” FASCISTES DES OCCIDENTAUX QUI DOMINENT L’ ONU AU MOYEN DE LA CORRUPTION DE TOUT GENRE.

      LE TERRORISME ISLAMISTE INTERNATIONAL EST L’ OUTIL GEOPOLITIQUE CONCU, FINANCE’ , ARME’ , POLITIQUEMENT ALIMENTE’ PAR L’ OCCIDENT.

      SEULS LES IDIOTS IGNORENT CETTE VERITE’ EMPIRIQUE.

  5. LE MALI a été exister avant 1960 la MINUSMA n’était pas né, elle est né au MALI en 2012 par erreur de bêtise de ATT , Elle peut partir même aujourd’hui le MALI restera toujours le MALI .

  6. ߒߞߏ

    Shakespeare a écrit un jour que le diable est capable de citer les Écritures quand il y va de son intérêt. Aujourd’hui, ce sont les termes « humanitaire » et « démocratie » qui servent à couvrir les morts et les destructions DE L’OCCIDENT.

    Des mots respectables comme « humanitaire » et « démocratie » ont fini par prendre un sens funeste et cynique du fait de leur détournement pour justifier l’invasion de nations souveraines, et promouvoir l’expansion de la domination militaire et culturelle occidentale à travers le monde. Les médias grand public ainsi que des militants des droits de l’homme y participent en diffusant des contre-vérités et en jouant sur les sentiments de peur, de colère et de répulsion du public pour l’influencer et faire passer pour juste une agression contre un État souverain.

    Lorsque la Russie est venue à l’aide de la Syrie en septembre 2015, à la demande du gouvernement du pays, pour lutter contre EI, al-Nosra et d’autres groupes rebelles, elle a essuyé les critiques des médias occidentaux et des groupes d’opposition syriens qui l’ont accusée de soutenir un dictateur – et le Royaume-Uni et les États-Unis savent de quoi ils parlent, ce sont des spécialistes dans ce domaine. Le renversement d’Assad justifiait sûrement que les États-Unis et leurs alliés laissent EI semer la terreur et la destruction à travers toute la Syrie jusqu’à ce que son drapeau flotte sur Damas. Les attaques contre la Russie se sont intensifiées en 2016 lorsqu’elle a fourni aux troupes syriennes un appui aérien dans la campagne pour reprendre Alep, qui était avant la guerre la plus grande ville du pays et son centre financier et industriel, à une coalition de groupes rebelles dont le Front al-Nosra et des combattants djihadistes non syriens. Les journaux de toutes tendances politiques ont versé des larmes de crocodile sur les civils et les bébés tués dans les bombardements russes, eux qui ne versent jamais une larme sur les enfants de Gaza et du Yémen qui meurent pourtant aussi sous des bombardements aériens.

    Grâce à l’intervention de la Russie, la Syrie ne prendra pas le chemin de l’Irak ou de la Libye et est en passe de redevenir une nation unie et stable avec une identité séculaire et diversifiée. L’intervention de la Russie a empêché la destruction d’une nation et permis à des millions de personnes d’échapper au cauchemar épouvantable de vivre dans un pays dominé par l’EI ou des groupes similaires. L’Occident a adopté une approche diamétralement opposée, il plonge une nation unie dans l’anarchie, et les terroristes ne font leur apparition qu’après l’intervention .

    SUR CE, LA MINUSMA EST LE PROBLEME SECURITAIRE FONDAMENTAL AU MALI, COMME TOUT AUTRE SERVICE SECURITAIRE DE L’ ONU A’ TRAVERS LE MONDE…!

    QUE LA MINUSMA DEGAGE..!!!

    • Parfaitement d’accord avec cette lecture pertinente des choses. En fait le combat n’est pas l’instauration de la démocratie, mais la sauvegarde de la suprématie des occidentaux et si les termes “démocratie et humanitaires” peuvent servir à faciliter les interventions, ils sont utilisés. Nous devons comprendre que les médias occidentaux participent également à cela et reçoivent les éléments de langage des politiques sur lesquelles ils sont complètement alignés, sinon pourquoi les même causes ne produiraient pas les mêmes effets, comment peut on ne pas s’indigner de ce qui se passe actuellement en YEMEN, en Palestine…

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