La création d’un nouveau mouvement politico-militaire peul, l’ANSIPRJ (Alliance nationale pour la sauvegarde de l’identité peule et la restauration de la justice) n’est, paradoxalement, pas une bonne nouvelle pour une communauté en mal de reconnaissance. Une fois encore, les peuls sont victimes d’instrumentalisation, alors que leurs problèmes d’insécurité s’aggravent.
Les affrontements entre Peuls et Bambaras survenus dans le Macina depuis le début du printemps ont démontré que les habitants du nord du Mali ne sont pas les seules victimes de l’insécurité au quotidien. Le centre du Mali est sujet à des tensions, notamment liées au partage et à l’exploitation des terres, entre éleveurs et agriculteurs. Ces tensions sont instrumentalisées par le jihadiste Hamadou Kouffa pour étendre l’influence de son Front de Libération du Macina.
Même si les responsabilités sont souvent partagées dans ces conflits locaux, les Peuls se sentent sans défense et souvent victimes d’acharnement. Certains craignent d’être chassés de leurs terres et d’être marginalisés. Sans parler d’épuration ethnique, il n’en demeure pas moins que les inquiétudes peules sont vives et la situation préoccupante. De nombreuses écoles sont toujours fermées en raison du risque d’attaques, privant ainsi des milliers de jeunes Maliens du droit inaliénable et fondamental d’accéder à l’éducation et au savoir. La situation imposée à notre jeunesse est inadmissible !
Au sein de la communauté de nombreux jeunes sont en quête de soutien et de sens. La défiance face au pouvoir et aux soldats de l’armée malienne a même conduit quelques-uns d’entre eux à tolérer la présence de jihadistes qui leur auraient promis appui et sécurité. D’autres ont eu le réflexe, comme par le passé, de reprendre les armes encore trop nombreuses dans ce pays. Ils ont constitué des groupes d’autodéfense à l’échelle du village voire à celle d’un territoire plus étendu. La création du nouveau mouvement, l’ANSIPRJ, prétend s’inscrire dans cette démarche d’autoprotection. Cela ne peut pas constituer une solution durable pour les Peuls. C’est une impasse, voire un piège mortel.
Certains Peuls peuvent être sensibles au discours révolté de ce jeune leader qu’est Oumar Aldjana. Cet homme n’a pourtant aucune légitimité. Il a d’ores et déjà été condamné par d’autres mouvements peuls. Il agit à contre sens des intérêts qu’il prétend représenter. Leur mouvement se rajoute aux structures politiques et militaires déjà trop nombreuses. Il alimente le clivage et l’émiettement de la communauté peule qui devrait au contraire s’unir et dialoguer. Loin de servir la cause peule, l’ANSIPRJ ne représente qu’une fracture de plus.
Ne tombons pas dans ce piège ! Additionner les divisions n’a jamais rendu plus fort. Contribuons à faire émerger une vraie unité et un véritable leader légitime, qui transcende les intérêts particuliers au service des revendications de la communauté peule tout entière.
Aïcha Sangaré
Nauvaise analyse la chere soeur Aissata Sankare
Mais, que fait l’état dans tout ça? Y’a t-il encore une autorité dans ce pays? Je crois que l’autorité a démissionné depuis fort longtemps. Comment se fait-il, que n’importe qui se lève un matin, crée son mouvement armée, au nez et à la barbe des autorités, sans aucune inquiétude pour lui ou pour ses adhérents. C’est très grave ce qui se passe en ce moment dans ce pays où l’autorité de l’état a foutu le camps. Qu’est-il arrivé au kankélintigui? Le Président le plus négatif de toute l’histoire du Mali. Un vaurien..
“You shall NOT speak evil of the ruler of your people in front of a foreigner.” Deuteronomy
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