Les membres du Secrétariat Exécutif de la section de Kayes du parti Africain de l’Indépendance, réunis à Kayes-Khasso le 21 Octobre 1959 à partir de 20 heures 30 avec une délégation du Comité Directeur Territorial,
– Après analyse de la situation politique dans le Mali et particulièrement au Soudan,
– CONSIDERANT la nécessité pour le mouvement de libération de s’adapter aux conditions particulières dans chaque pays africain afin de rompre la chaîne colonialiste là où le maillon est le plus faible,
– CONSIDERANT que dans la phase actuelle tous les Soudanais sont fermement décidés à réaliser l’unité soudanaise gage du succès de la lutte pour l’indépendance totale inconditionnelle,
– CONSIDERANT que c’est déjà dans la préparation de l’indépendance que commence concrètement la lutte pour le socialisme,
– APPROUVENT sans réserve le projet de déclaration présenté par le Comite Directeur,
– S’ENGAGENT à tout mettre en oeuvre pour que, dans l’ordre et la clarté, l’adhésion à l’Union Soudanaise RDA de tous les militants PAI de la section de Kayes soit effective,
– EXPRIMENT l’espoir que dans l’unité retrouvée, les militants révolutionnaires du RDA et du PAI sauront dans un esprit de franche collaboration, donner encore plus d’impulsion au mouvement en avant des masses Soudanaises vers l’indépendance, le progrès et la démocratie.
SIGNE
KAYES le 21 Octobre 1959
Le Secrétariat Exécutif
Premier Secrétaire : Bakary DIALLO
Deuxième Secrétaire : Séga DIALLO
Troisième Secrétaire : Philippe DEMBELE
Quatrième Secrétaire : Mouctar TALL
Cinquième Secrétaire : Amadou KANOUTE
RESOLUTION DU NOYAU DE BAFOULABE
Les militants du parti Africain de l’Indépendance, Territoire du Soudan, noyau de Bafoulabé réunis à Bafoulabé le 22 Octobre 1959 à partir de 20 heures avec une délégation du Comite Directeur,
– Apres analyse de la situation politique en Afrique sous domination française en général et au Soudan en particulier,
Après un large échange de vue sur les projets d’intégration des militants PAI du Soudan à l’Union Soudanaise,
Approuvent sans réserve la proposition du Comite Directeur,
– S’engagent à tout mettre en œuvre pour que dans l’ordre et la clarté l’adhésion des militants PAI de Bafoulabé à l’US-RDA soit effectuée,
Expriment l’espoir que dans l’unité retrouvée, une collaboration franche permette à tous les patriotes Soudanais d’impulser encore davantage le mouvement en avant des masses vers l’indépendance, le progrès et la démocratie.
Bafoulabé le 22 Octobre 1959 SIGNE : Le Secrétariat Exécutif
DIALLO Mahira Yoro
KETTA Sandiakou
TRAORE Tji
RESOLUTION DE LA SECTION DE GAO
Le Secrétariat Exécutif de la section de Gao du Parti africain de l’Indépendance réuni le 25 Octobre 1959 Gao avec une délégation du Comite Directeur Territorial,
– Après analyse de la situation politique en Afrique occidentale en général et au Soudan en particulier,
– CONSIDERANT que dans le mouvement de libération nationale toutes les forces doivent se lier pour assurer la victoire rapide de notre peuple dans sa marche vers la liberté et le bien être,
– CONSIDERANT que les masses dans l’Union Soudanaise RDA sont dans la voie juste de la lutte pour l’indépendance totale, inconditionnelle,
– CONSIDERANT que par dessus tout, ce qui compte ce sont les masses, leur orientation, leurs intérêts,
– APPROUVE sans réserve les propositions du Comité directeur Territorial qui consistent en la dissolution du Territoire du Soudan du PAI avec l’intégration des militants à l’Union Soudanaise RDA.
– S’ENGAGE à tout mettre en œuvre pour que l’adhésion des militants PAI de Gao à. la sous-section de Gao de l’Union Soudanaise RDA soit effectuée dans les plus brefs délais dans l’ordre et la clarté.
. Gao le 25 Octobre 1959
SIGNE : Le Secrétariat Exécutif
Premier Secrétaire BA Mamadou
Deuxième Secrétaire COULIBALY Maciré
Troisième Secrétaire ALY Ben Youba
Quatrième Secrétaire SIDIPE Birama
Cinquième Secrétaire DIALLO Arcady
RESOLUTION DE GOUNDAM
Les membres du noyau PAI de Goundam, réunis à Goundam le 1er novembre 1959 a partir de 15 heures avec la délégation du Comite Directeur du Parti,
– Après analyse de la conjoncture politique de l’Afrique en général et du Soudan en particulier,
– Après analyse du projet de déclaration du Comite Directeur Territorial,
Approuvent sans réserve le projet de dissolution du Parti au Soudan avec intégration des militants à l’Union Soudanaise RDA,
– S’engagent à oeuvrer pour l’accession rapide du pays à l’indépendance et pour la construction du bien-être du peuple.
Goundam le 1er Novembre 1959
Pour le noyau
Le ler responsable : KONE Mamadou N’Diaward
RESOLUTION DE LA SECTION DE SIKASSO
Les militants du parti Africain de l’Indépendance, Territoire du Soudan, réunis à Sikasso le 5 Novembre 1959 à partir de 21 heures avec une délégation du Comité Directeur,
– Après analyse de la situation politique en Afrique Noire sous domination française en général et au Soudan en particulier;
– Après un large échange de vues sur le projet d’intégration des militants PAI du Soudan a l’Union Soudanaise,
– Approuvent la proposition du Comité Directeur
– S’engagent à tout mettre en œuvre pour que dans l’ordre et la clarté l’adhésion des militants PAI de Sikasso soit effectuée,
– Expriment l’espoir que dans l’Unité retrouvée, une collaboration franche et loyale permette à tous les Soudanais d’impulser encore davantage le mouvement en avant des masses vers l’indépendance, le progrès et la démocratie.
Sikasso le 6 Novembre 1959
SIGNE : Le Secrétariat Exécutif de Sikasso
Premier Secrétaire : SANOGO Nanourou dit Seydou
Deuxième Secrétaire : BERTE Mamadou
Troisième Secrétaire : TANGARA Abdourhamane
Quatrième Secrétaire : OUATTARA Souleymane
Cinquième Secrétaire : BERTE Zié
RESOLUTIQN DU NOYAU DE KANGABA
Les camarades membres du noyau PAI de Kangaba réunis le 22 Novembre 1959 à 9 heures 10 avec une délégation du Comite Directeur Territorial,
– Après analyse de la situation politique au Soudan,
– Considérant que dans la période actuelle tous les Soudanais sont fermement décidés à unir leur force pour réaliser l’unité soudanaise afin d’aller à l’indépendance,
– Approuvent sans réserve la proposition du Comite Directeur,
-S’engagent à tout mettre en œuvre pour que l’adhésion des militants PAI de Kangaba a l’US-RDA soit effectuée,
– Expriment l’espoir que dans l’unité retrouvée, une collaboration franche de tous les Soudanais permette d’œuvrer davantage pour accélérer le mouvement en avant des masses vers l’indépendance, le progrès et la démocratie
Kangaba le 22 Novembre 1959
Pour le noyau
Le 1er Responsable : DOUMBIA Souleymane.
Cette position a été saluée avec enthousiasme partout au Soudan, Les cadres du PAI Soudan ont en effet intégré l’US RDA et y ont fait du bon travail tant dans la phase de préparation, d’organisation que dans les activités de réalisation de l’indépendance nationale. Ils ont œuvré dans les rangs des syndicats, du mouvement de la jeunesse et dans le mouvement de la Paix. Leur contribution à la formulation des positions et stratégies de libération nationale et d’édification économique et sociale a été significative. Le 22 septembre 1960 leur point de vue qui rejoignait celui des éléments les plus progressistes de l’US RDA a triomphé largement au point que des barons de ce parti en ont pris la mouche et clamé que leur parti a été noyauté. A partir de ce moment, une lutte acharnée s’est engagée pour la défense de la ligne et pour le respect des principes adoptés par le Congrès extraordinaire. Les anciens PAI et les révolutionnaires de l’US RDA se sont loyalement donné la main et ont travaillé d’arrache pied. Les résultats se sont fait sentir dans tous les domaines de la vie nationale et dans la diplomatie malienne.
A M. Tiécoro Diakité ancien ministre de Moussa Traoré de nous dire s’il ignorait cette séquence de l’histoire politique du Mali ou si, tout en le sachant il a volontairement écrit sa fausse accusation. Au fait où était-il à ce moment-là ? En octobre 1960, je suis convoqué par le Ministre de l’éducation qui me notifie sans ambages qu’il est mis fin à ma révocation . Etonné, j’en demande les raisons: "C’est une mesure de clémence", me dit le Ministre Abdoulaye Singaré.
"Non M. le Ministre rétorqué-je. Ça ne peut être qu’une décision de simple justice puisque c’est injustement que j’ai été révoqué pour mes positions contre le référendum gaulliste de 1958. Ceci étant, que fait-on des dommages moraux et matériels que j’ai subis tant sur le plan personnel qu’à travers les difficultés endurées par ma famille ?
– Cela n’a fait l’objet d’aucun examen. Le gouvernement ne m’a indiqué aucune démarche allant dans ce sens.
– Merci M. le Ministre."
De fait, jamais il ne me sera reconnu ni payé aucun dédommagement pour les années de révocation (1958-1960), même sur le plan moral. J’ai été le plus brimé pour avoir osé parler d’indépendance avant bien de grands dirigeants de l’US RDA et surtout pour avoir lutté avec esprit de suite et en acceptant tous les sacrifices pour la libération du pays. Mais je suis également le seul à qui, ni le Parti ni le gouvernement, n’ont marqué aucun signe de reconnaissance, ni de mon travail, ni de mon combat, ni même des souffrances que j’ai endurées. Pourtant, comme on le voit, je n’ai aucune rancœur puisque c’est très clairement et avec le maximum de loyauté que je défends aujourd’hui encore les hommes valeureux de la Première République et les causes justes qu’ils servaient.
J’ai repris mon métier d’enseignant dans un collège au statut équivoque. Il s’agissait de l’établissement d’où on m’avait chassé en 1958 et dont le promoteur Massaer Gaye avait fait faillite et s’était évadé du Soudan. Le gouvernement, pour éviter que les élèves ne soient pénalisés outre mesure, avait pris la tutelle de l’établissement et y a affecté quelques enseignants dont M. Alfred Garçon, M. Diadié Coulibaly et moi-même (Amadou Seydou Traoré). De transformation en transformation, cette école finira par être l’actuel "Lycée Bouillagui Fadiga".
Voilà comment s’est déroulée l’intégration du PAI à l’US RDA. Elle constitue une leçon encore utile à méditer, car si notre pays a besoin de quelque chose aujourd’hui, ce sont les retrouvailles de tous les vrais patriotes Maliens au sein d’un même mouvement, pour reprendre la marche en avant ascendante avec vigueur, conscience et dextérité. Mettre fin à la désespérante dispersion des forces et des valeurs, fixer un but commun, agir avec foi et résolution, reconquérir la pleine souveraineté dans tous les domaines, restituer au peuple tous ses pouvoirs, voilà la mission sacrée que nous rappelle le "22 septembre 1960", pour faire en sorte que "les champs fleurissent d’espérance" et que "les cœurs vibrent de confiance".
Bamako le 1er août 2010
Amadou S. Traoré
