Alpha Condé et Laurent Gbagbo : Les frères jumeaux auront-ils le même destin ?

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Entre le soudain espoir né de la tenue du premier tour ivoirien et l’inquiétude grandissante vis-à-vis du second tour guinéen, il semble exister un fossé qui n’est qu’apparent, car au delà des péripéties électorales, l’arrière fond du paysage politique de ces deux pays est presque similaire. Alpha Condé et Laurent Gbagbo, en dehors de la truculence du Président sûr de son fait de l’un et la raideur arrogante de l’autre, présentent des similitudes tellement évidentes qu’il semble qu’on peut presque deviner la semblance de leurs réactions,

En effet, ces deux  durs à cuire  ne ressemblent en rien à nos technodémocrates qui veulent s’en tenir parait- il aux sacro-saintes arcanes démocratiques de la supposée communauté internationale. Ils sont tous les deux des dinosaures politiques qui, depuis l’indépendance, suivent avec ténacité leurs rêves de prise de pouvoir ; ce que les pères fondateurs avaient parfaitement compris en eux à l’époque. Leur formation idéologique les a plus préparés à  une prise de pouvoir à la trotskiste qu’aux méandres des techniques démocratiques Leur enracinement ethnique est resté fort et constant et fonde en partie leur propre légitimation et légitimité.

 Leurs réseaux extérieurs en particulier en France  ont été boostés avec l’avènement de certains partis de gauche en Europe et ont chaque fois contribué à les remettre en selle. Les fondamentaux de leurs discours à base de populisme  se retrouvent autant dans la stigmatisation de celui qu’on veut faire percevoir comme étranger que le manque de respect absolu envers l’adversaire politique. Ce langage ostracisant et revanchard s’accompagne de la mise en place de milices rompues dans la provocation et les casses.

Et plus fondamental, il n’est pas question pour eux de rater ces élections car pour  le premier et au vu de son âge, c’est bien sa dernière chance d’arriver au pouvoir et pour le deuxième la fin des haricots car avec les dossiers qu’il traîne, nul doute qu’aller dans l’opposition signifierait soit l’exil soit l’université de Marcory où son enseignement ne correspondrait guère au profil des pensionnaires.

Ces différents éléments  incitent à soutenir que tant que ces deux éléments ne seront pas neutralisés soit par des éléments plus modérés de leurs propres camps ou par une autorité supérieure, ils feront pour tout faire sombrer leurs pays dans le chaos et ce a défaut de régner.  Il s’agira donc en Guinée pour le Général Sékouba  d’éviter de subir le même sort que son collègue Guei en tenant fermement à ses engagements et pour les organisations internationales en Côte d’Ivoire de ne point retomber dans ses habitudes de mollasserie quand les enjeux majeurs s’en mêlent

En attendant  les résultats du premier tour en Côte d’Ivoire et la tenue du second tour en Guinée, il nous appartiendra de garder à l’esprit la chronologie des faits et de leurs auteurs.

Et ce pour ne pas mettre dans le même sac ceux  qui difficilement tentent aujourd’hui de faire accoucher d’une société plus conviviale et ceux qui sont prêts à l’enterrer au profit de leur soif de pouvoir 

Thierno Diallo, Consultant,  Mopti

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