Personnalité politique, Alfousseyni Abba Maïga sabrait le bilan(le critiquait sans ménagement) du président Ibrahim Boubacar Keita. Selon lui, «Ce qui a marché avec IBK, c’est la corruption, la gabegie, le gaspillage…».
Dans un entretien sur la chaîne panafricaine, Africable Télévision, Alfousseyni Abba Maïga a livré son analyse sur le bilan du président Ibrahim Boubacar Keita. Pour lui, c’est difficile de faire un bilan. «Mais ce qu’il faut retenir est que le président Ibrahim Boubacar Keita et son gouvernement manquent de vision et de cap. Le ‘Mali d’abord’ reste un slogan creux. Pour moi, la vision est une politique avec des objectifs clairs. On ne peut gérer un pays comme ça», disait-il.
Dans l’émission, M. Maïga précisait qu’il avait entendu parler d’un programme présidentiel d’urgences. «Je dis attention, on ne doit pas parer au plus urgent. Ce qui a marché avec IBK, c’est la corruption, la gabegie, le gaspillage. En un mot, le populisme qui est à la mode. En quatre ans, nous n’avons rien vu de concret à part les voyages. Et ce n’est pas comme ça qu’on gère le pays. Au Mali, il ne se passe pas un jour sans comptabiliser un mort au nord ou au centre. Il faut arrêter cela.
On a parlé des réformes de la défense, mais honnêtement, quand est-ce qu’on va les entamer» s’interrogeait-il. Parce que, ajoutera-t-il, cela fait quatre ans qu’on tient le même discours. «Les avions sont là, les hélicoptères sont là, mais nous avons des morts chaque jour. Ce n’est pas un sentiment, c’est une réalité. Entre 2013 et aujourd’hui, il y a eu 3100 victimes. C’est du jamais-vu dans l’histoire du pays. Ce que je dis est vérifiable. Ce sont des constats…» fulminait-il.
Mais depuis, Alfousseyni Abba Maïga a tourné casaque. Comme à son habitude. Faut-il le rappeler, Alfousseyni Abba Maïga est un jeune très dynamique engagé sur le plan politique. Sa carrière a commencé à la Convergence pour le développement du Mali (Codem) en 2010, avec Housseyni Amion Guindo. Militant bon tient du parti de la quenouille (Convergence pour le développement du Mali), Alfousseyni Abba Maïga aura passé un bon moment avec Poulo.
En 2011, il rejoint Soumaïla Cissé. Il se fera compter parmi les proches collaborateurs de l’enfant de Niafunké. Il va vite se séparer de celui-ci pour créer son propre parti politique (Panafrik), en 2012. C’est normal pour quelqu’un qui a de la suite dans les idées. Il se porte candidat à l’élection du président de la République en 2013. Il échoue à avoir un 1% au 1er tour (il n’aura «que» 0,58%). Un bon début.
Mais ceci ne le satisfait pas. Il migre alors vers d’autres cieux plus cléments. L’actuel président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, alors candidat arrivé en tête au 1er tour, et favori pour le second tour, ne lui fera pas les yeux doux, mais il court à sa rencontre.
En 2014, Panafrik est absorbé par le parti Fare «An Ka Wuli». Où on lui taillera sur mesure le costume de 5ème vice-président. En décembre 2017, il est le candidat des Forces alternatives pour le renouveau et l’émergence (Fare- An Ka Wuli» aux élections régionales et du district de Bamako.
Il reste au parti Fare jusqu’à ce mois de mai 2018 : il annonce son retrait des Fare et parle même de retraite politique, sur sa page Facebook. La supercherie n’aura pas duré trop longtemps : en juin 2018, il est à nouveau aux côtés d’IBK.
Il faudra peut-être donner à méditer à ce monsieur : «Toute la dignité de l’homme est dans la pensée ; toute la dignité de la pensée est dans la mémoire» (André Comte-Sponville) !
Zan Diarra