Après d’intenses pilonnages sur les positions officielles libyennes, les insurgés n’arrivent toujours pas à progresser dans leur tentative de conquête du pays. Au contraire, ils perdent du terrain. A la lumière de ce statut quo d’enlisement, certains stratèges militaires et civils occidentaux se sont finalement résolus à comprendre l’évidence en se prononçant pour la solution politique. Ce qui est d’ailleurs la position de l’Union Africaine (car
Malgré cela, les puissances militaires occidentales s’obstinent dans l’option de la guerre et s’apprêtent même à planifier une intervention terrestre. Alors que veulent-elles concrètement ? Doivent-elles remplacer vaille que vaille un régime qu’elles qualifient de non démocratique par un autre ?
Au regard de leur comportement va-t-en guerre, leur acharnement voire leur intervention spontanée et disproportionnée contre Khadaffi et son régime, nous avons le droit de nous interroger quant à leur intention véritable. Ne sont-elles pas dans une logique de vengeance contre le guide ! A titre de rappel, dans le début des années soixante dix, c’est Khadaffi qui a mis fin au monopole et au règne des «Majors » (ils étaient au nombre de sept qui contrôlaient l’exploration et l’exploitation de la quasi-totalité du pétrole mondial.
Qu’est- ce qui se
Dans l’établissement des contrats pétroliers, il était accordé à ces « Majors » le privilège de défalquer, du prix de vente des produits, toutes les dépenses qu’ils avaient nécessitées par l’exploration et l’exploitation des gisements et c’est après que le reste de l’argent est partagé à parts égales entre eux et le pays pétrolier. Ce qui était une injustice flagrante. Khadaffi comme les autres pays pétroliers ont depuis commencé à percevoir des ressources financières substantielles. Désormais les pays producteurs sont devenus maîtres de leurs richesses et ont créé l’OPEP (Organisation des pays producteurs de pétrole qui est désormais le seul maître des prix. C’est pour dire que Khadaffi à cette époque a réveillé les esprits.
Chez lui, il a construit de très grandes infrastructures et a pu mettre de côté d’énormes réserves financières pour les générations futures. D’ailleurs, avant la guerre, ‘’la sale guerre’’ en Libye tous les couples de jeunes avaient leur appartement, l’accès aux soins de santé et à l’éducation était gratuit. Le pays se construisait. En Libye, certainement que le problème n’était qu’un manque de liberté individuelle. Cela pouvait se régler par des pressions économiques et d’autres moyens d’isolement. Khadaffi se serait plié. Au lieu de cela, ce sont des frappes militaires, c’est l’acceptation de l’opposition armée comme seule représentante du peuple Libyen (qui n’a d’ailleurs aucun pouvoir). C’est la logique de la division de ce peuple. On se croirait dans un règlement de comptes contre le guide. Sinon comment Khadaffi, revenu il y a peu dans le concert des Nations, recevant la secrétaire d’Etat américain, allant en visite officielle en Italie et en France, a été reçu en grande pompe dans ces deux pays (il y a au moins deux ans) peut- il se retrouver subitement abandonné pour devenir l’homme à abattre à tout prix ?
Il faut noter que les pays arabes sont des pays tribaux de façon pluriséculaire et, par conséquent, les tribus entre elles ont toujours scellé des alliances pour gouverner. De ce constat, la démocratie à l’occidental ne marcherait pas à 100%.En tous les cas, les puissances occidentales doivent faire preuve de plus de lucidité et de compréhension en permettant aux belligérants de s’asseoir sur la table de négociations pour sortir le pays de l’impasse, au lieu de prendre des positions qui les divisent. Une Libye affaiblie et déstabilisée ne ferait l’affaire de quiconque, la bande Sahélo -saharienne serait alors livrée à l’AQMI qui se ferait la part belle avec les hommes armés résiduels du conflit. Le nord de
* Par Gaoussou
Madani TRAORE
