A propos du printemps arabe : L’Arabie Saoudite n’est pas concernée

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Le printemps arabe est un nom donné à l’ensemble des mouvements de protestation et de révolution qui ont eu lieu dans le monde arabe à partir de la fin de 2010.

Les causes lointaines du "printemps arabe" sont nombreuses et multiformes. Nous citerons , entre autres , la soif de liberté, l’extrême colère de la jeunesse contre les dictatures relayée par les réseaux sociaux, l’opposition islamique présentée en fauves destructrices à travers les prismes déformants de l’intolérance religieuse et du terrorisme, à des régimes séculaires, mais aussi et surtout, les facteurs économiques caractérisés par une précarité indescriptible et un taux de chômage à une vitesse vertigineuse, des facteurs qui  beaucoup  pesé  dans  ces soulèvements à travers le monde arabe.

La cause directe, ou la goutte d’eau qui a fait débordé le vase et provoqué la chute des régimes arabes  s’est produite lorsqu’un jeune Tunisien, diplômé de l’université devenu vendeur de fruits ambulants pour faire vivre sa famille  s’est immolé par le feu à la suite de la confiscation de sa marchandise par la police. Les mouvements de protestation et de révolution ont d’abord fait chuter  tel un château de cartes certains régimes que nous qualifions d’indéboulonnables  comme la Tunisie de Ben Ali, l’Egypte de Moubarak, ensuite mis en difficulté d’autres comme la Libye du bouillant colonel Moammar Kadhafi, le Maroc du Roi Mohamed VI. Enfin, comme une épidémie, l’ouragan des mouvements traversa la mer rouge sur le Yémen, certains émirats du Golf Persique comme le Bahreïn.  Malgré les réformes économiques entreprises par certains pays à partir des mouvements de panique, des  réformes à vrai dire très limitées, et sans accompagnement de réformes politiques fondamentales, le typhon de la révolution s’est propagé  crescendo dans le monde arabe. C’est dans cette panique généralisée que certains observateurs  malintentionnées commencent à porter un doigt accusateur sur le régime saoudien désigné comme un pestiféré à cause de  l’application de la charia comme base de sa Constitution, font un amalgame terrible entre l’Islam et la Démocratie, une charia islamique jugée obscurantiste devant  la démocratie occidentale des droits de l’homme et pourvoyeuse des grandes libertés.

En tant que défenseur des pays ayant adopté  la législation musulmane comme base constitutionnelle si un événement social, politique, économique et culturel mérite qu’on s’y arrête, et qu’on y réfléchisse très sérieusement, cela ne peut être que la nouvelle tournure que ces mouvements de protestation prennent comme direction : c’est-à-dire la Démocratie occidentale comme seul repère,  nos propres valeurs étant traitées d’obsolètes. Pour ma part, je voudrais signaler qu’un événement comme ce vent de la démocratie " made in occident " sur les grands pays de traditions musulmanes m’a particulièrement troublé.      Devant de tels  amalgames délibérés pour discréditer un grand pays musulmans abritant tous les symboles du 5ème pilier de l’Islam, je serai dans l’obligation de réagir à chaud  et de condamner cette position exprimée par des néo-croisés. L’objectif recherché est seulement d’apporter une modeste contribution sur  ces allégations non fondées et de rectifier certains tirs.

D’abord, un régime politique islamique comme celui de l’Arabie Saoudite, fondé sur les valeurs coranique et de la Sunna du Prophète Mohamed (PSL) n’a rien à envier  à une démocratie occidentale. Cette nouvelle tournure dont l’objectif recherché est l’embrasement du monde musulman afin de fouler au  pied toutes les valeurs référentielles au seul profit d’une  démocratie occidentale. Cette démocratie occidentale édifiée sur la base des droits de l’homme qui donne plus de droit aux assassins qu’à leurs victimes à travers l’abolition de la peine de mort, qui outrepasse le droit de Dieu en légalisant l’illégal comme le mariage homosexuel, une telle démocratie avec comme socle  la jouissance humaine, de la sexualité bestiale et débridée, et des plaisirs matériels excessifs, détruisant toutes les valeurs humaines, la vertu et range l’homme au rang des animaux, l’Arabie Saoudite n’est pas concernée par un tel système politique. 

D’ailleurs, l’embrasement du monde arabe pour la recherche d’une démocratie " made in Europe " est symbolique d’un monde islamique qui se prépare à renier sa religion et sa culture pour entrer dans le moule d’une culture dominante et uniformisante, d’une intention délibérée de modifier le patrimoine islamique à coups d’emprunts  et d’influence étrangère, pour imiter le modèle du colonisateur d’alors. L’Arabie Saoudite fondée sur la démocratie Islamique prônée par le Saint Coran n’est pas concernée par ce mimétisme.

Nous disons non à cette démocratie de la canonnière. Sur un plan juridique, nous nous interrogeons sur la valeur et l’autorité que peut bien avoir en droit international la mainmise de l’armée occidentale sur une portion non négligeable du territoire libyen déclarée par Washington et ses vassaux " zone d’exterritorialité ". Cette désinvolture d’autant plus étonnante qu’elle viendrait des grands Etats démocratiques qui ont eu le mérite de fonder l’0NU conçu précisément pour maintenir l’ordre et la paix à l’intérieur des frontières sûres et reconnues. Comment peut-on comprendre toute cette générosité et tous ces efforts pour sauver un peuple libyen des obus des chars d’un dictateur et fermer hermétiquement ses portes aux centaines de ressortissants arabes mourant dans la Méditerranée ?  Nous laissons aux détracteurs de la démocratie islamique, la couverture sensationnaliste des pays appliquant la loi de Dieu le Tout Puissant comme source de leur législation comme le Royaume d’Arabie Saoudite, dépeint à travers le prisme déformant de la charia et l’application de la peine de mort.

 Ce ne sont  pas par les armes que les occidentaux aideront les pays arabes à construire des sociétés démocratiques. C’est en cessant d’imposer par la force une démocratie made in Occident au mépris de l’âme et des cultures  des peuples. C’est en abandonnant le mythe de leur supériorité face aux damnés de la terre qui ne voient de liberté immuable qu’à sens unique au seul profit de l’Occident.

       Mohamed    KIMBIRI

 AISLAM (Association  Islamique pour le Salut)

 

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