À l’internationalisme, il faut de l’internationalisme

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Le terrorisme est devenu un mouvement international qui n’épargne plus aucune contrée, alors il faut une coalition internationale pour lutter contre ce fléau qui ronge nos États en matière de sécurité et de développement.

Entre djihadisme et terrorisme, la différence est grande.

À prendre ce mot à la lettre, le « djihadisme » serait un diminutif de « djihad » qui signifie avant tout l’ « effort ». En effet, Dieu recommande cinq types d’effort à ses fidèles :

<<Dominer ses passions, ses instincts, donc l’effort sur soi-même.

Présenter à tous le « beau modèle », le comportement du vrai musulman imitant le prophète.

Diffuser le message dans un souci de prosélytisme par le verbe et par l’écrit, et d’abord auprès des mauvais musulmans !

Rechercher la paix et les meilleures relations avec les non-musulmans.

Mener un combat défensif contre ceux ou contre les actions de ceux qui menacent le fidèle, donc d’abord contre les mauvais musulmans ! Le combat doit être ensuite livré contre les tentatives qui menacent en tant qu’entité, la « Umma». [1] >>

Cette longue citation vaut la peine d’être reprise car à travers elle nous pouvons voir et comprendre que l’islam est une religion de paix et de ce fait le seul djihad qui est permis est le grand jihad à savoir celle que chacun exerce sur soi-même afin de canaliser ses passions. Par contre, le petit djihad c’est-à-dire celle qu’un peuple ou une communauté exerce contre un (e) autre doit se limiter au temps du prophète comme indiqué dans le coran. Cela peut bien se comprendre à travers cette règle du saint coran :

« « Pas de contrainte en religion car le bon chemin se distingue de l’errance… Est-ce à toi de contraindre les hommes à être croyants alors qu’il n’appartient à personne de croire sans la permission de Dieu… [2]».»

Alors, ces différents mouvements instrumentalistes dans le monde sont plutôt du terrorisme. Cela voudrait dire que nous assistons plutôt à des guerres politiques et non religieux. Des guerres par lesquels nous visons des intérêts particuliers sous le drapeau d’un faux islam. Ils instrumentalisent la religion en se disant musulmans, alors qu’en réalité ils ne sont pas des religieux. L’exemple frappant est que l’islam interdit l’adultère, le viol, la drogue. Or, ces terroristes sont de grands trafiquants de drogues, ils violent les femmes d’autrui, etc.

Ils n’y a pas plusieurs groupes terroristes, il n’y a qu’un seul

Tout porte à croire aujourd’hui que les terroristes dans leur instrumentalisation font rouler le monde entier dans la farine en nous faisant croire qu’il y a plusieurs groupes terroristes, alors qu’ils constituent tous une seule et même famille avec différentes branches. C’est comme dans une grande famille où vivent le père, la mère, les oncles, les tontons, les fils, etc., chacun se dit appartenir à une seule et même au début, mais arrivé à un moment où chacun commence à se marier, nous sentirons l’affaiblissement de la grande famille. À cet effet, on va parler plutôt de la famille de X, de celle de Y ou de celle de Z, etc.

Cela est pareil avec les groupes terroristes actuellement. C’est d’ailleurs ce que nous avait prévenu Serge Daniel :

«  […] Ces réseaux ont des ramifications dans des pays du sahel, des pays européens dont la France et aussi en Amérique du Sud.  La mondialisation n’a pas échappé aux malfrats de tout acabit…[3] »

Cette fusion des groupes terroristes a commencé au Mali après l’opération Serval. Cela constitua pour eux une expérience pour se consolider en vue de résister mieux contre toutes les formes d’attaques.

C’est ce qui peut également expliquer la façon dont ils font leurs  attaques présentement. C’est de façon simultanée, des attaques qui portent à croire qu’il existe entre ces différents groupes une communication essentielle. Il y’a forcément un coordinateur de tous leur mouvement. En guise d’exemple, dans ces derniers mois, nous avons vu comment ces terroristes ont été internationalement actifs. D’abord, le campement Kangaba au Mali le 18 juin, à cette même date, l’attaque contre des musulmans au seuil d’une mosquée à Londres, ensuite, le 19 juin, tentative d’attaque contre les Champs Elisée en France, enfin,  le 20 juin, explosion près d’une care à Bruxelles.

Dans cette semaine, l’attaque contre un restaurant à Ouagadougou, trois contre le Mali, une à Barcelone et ensuite une attaque à couteau à Turku. Toutes ces attaques se font au même moment, ce qui constitue pour moi une preuve fiable de l’internationalisation du terrorisme.

Le financement du terrorisme

Cette question est celle qui crée le débat parce qu’en réalité, nous nous demandons comment ils gagnent toutes ces sommes considérables pour acheter tous ces armements. Dernièrement, le Qatar avait été indexé comme responsable, or, en toute responsabilité, tout le monde est responsable du développement du terrorisme.

Ces hommes gagnent grâce aux rançons que leur payent des pays occidentaux pour libérer leurs hommes enlevés par ces terroristes. En plus, ce sont de grands commerçants de drogues et d’êtres humains à travers le monde. Ce commerce se fait à travers la complicité de certains responsables étatiques. C’est d’ailleurs ce que souligne Serge Daniel dans son ouvrage sus-indiqué dans le passage qui suit :

« Un haut cadre de la présidence de la République malienne est un allié du chef présumé des trafiquants. Son train de vie à changer du jour au lendemain.  Coïncidence, ce changement  s’est opéré au moment où son chemin à croisé  celui des trafiquants.[4] »

Beaucoup de drogues quittaient les États Unis pour rejoindre le Nord-Mali et le kérosène de l’avion transportant les colis venait de l’aéroport international de Bamako. (CF., Serge Daniel.)

Outre ces aspects, nous nous rappelons également de l’arrivée du MUJAO [5]  à Gao. Ce dernier a chassé le MNLA[6] sous prétexte que celui-ci joue la politique de la France.

D’une autre part, les populations sont responsables puisque ceux-ci ne dénoncent jamais des comportements douteux ou suspects dans leur entourage aux autorités compétentes.

De la coalition internationale

Pour réussir un combat sans merci et avec succès contre ces terroristes, il faut s’unir. Le moyen le plus efficace pour lutter contre les terroristes est de rester solidaire, de ne pas se laisser tomber dans des guerres fratricides. Cette nécessité de s’unir avait été soulignée par Boutros Boutros-Ghali dans ces termes :

« […] La mondialisation à laquelle on assiste aujourd’hui entraîne de nombreuses transformations positives. Mais dans le même temps, des fléaux tels que le crime organisé, la maladie, la drogue, les migrations sauvages, la pauvreté, le chômage et la désagrégation sociale s’étendant à des régions entières et s’amplifient dans le monde entier.  Cette internationalisation des problèmes, accentués par la mondialisation des communications et du commerce, ne permet plus aux États et aux gouvernements d’agir efficacement, de façon isolée. [7] »

Seule une solidarité entre tous les pays du monde peut permettre de lutter efficacement contre cette épidémie qu’est le terrorisme. Les terroristes se sont rassemblés, alors il faut la même  chose pour se préserver contre leurs attaques.

Le but de cette coalition n’est pas d’utiliser la force contre eux, mais de procéder plutôt par le dialogue. Ces hommes sont prêts à mourir à tout moment. Alors, procéder par la violence affaiblirait nos États économiquement et humainement. En conséquence, comme suggère Karl Popper[8], le dialogue avec l’ennemi constitue le meilleur antidote contre la guerre entre les hommes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

[1] Bruno Étienne, Islam, les questions qui fâchent, Bayard, Paris, 2003, p.  121.

[2] Ibid., p. 125.

[3] Serge Daniel, Les Mafias du Mali, Trafics et Terrorisme au Sahel, Descartes et Cie, Paris, 2014, p.  26.

[4] Ibid.,  p. 38.

[5] MUJAO : le Mouvement pour l’Unite et le Djihad en Afrique de l’Ouest.

[6] MNLA : le Mouvement National pour la Libération de l’Azawad.

[7] Boutros Boutros-Ghali, Pour la paix et le développement 1994, Rapport annuel sur l’activité de l’organisation,  Nations-Unies.New York, 1994, pp.  4-5.

[8] Karl Raimund Popper est un philosophe, épistémologue anglais né en 1902 à Vienne. Il fut ami de certains membres Cercle de Vienne. Ce Cercle était un lieu de discussion entre les intellectuels de toute provenance qui discutaient de tous les problèmes.

Karl Popper est mort 1994.

Fousseini Togola

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