A Gold vox de la presse s’est à jamais tue : Qui m’a éteint cette lumière ?

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La mort a sans doute ses raisons, défiant au passage toute approche cartésienne de l’existence. Elle-même présentée sous l’embellie du concept, naitre croitre et mourir. Pour ainsi dire, vivre c’est mourir. Quelle lecture drôle d’un ultime supplice qui sanctionne notre séjour ici-bas. S’en délecteraient à forger l’admiration les vertueux de la foi. Ceux pour qui, la vie est un pacte du paraitre et du disparaitre. En cela, on retrouve Aissata, on reconnait Aissata, lorsqu’en répondant à l’appel fatidique, elle rassure dans l’humour qu’elle détient seul le rudiment, « je monte à l’hôpital pour une intervention banale » Avait-elle fini de nous convaincre à prendre son adieu pour banal ?

Mortelle, nous te savions. Dans le lien de Socrate, tous autant que nous sommes à peupler ce monde ici-bas, nous nous reconnaissons. Mais de sitôt ? Plausible serait l’une de ces marrantes blagues que tu ne te lassais de nous servir autour d’une table de mets copieux, dans une salle de rédactioncrispée à pondre l’entame ou la chute d’un sujet du jour. L’évidence est là lorsque ce monde inconsolable de parents, d’amis et de collègues t’accompagnaient à ta dernière demeure de sabalibougou. 

Aissata s’en est bien allée au moyen d’une mort qui ne saurait se targuer d’une victoire que celle de nous avoir plongés dans le noir. La profonde tristesse de nous avoir enlevé celle qui le plus agrémentait nos jours par son infatigable générosité et ses multiples conseils dans le sens de bien nous acquitter des missions que la vie nous a confiées. 

Exemple pris sur toi, qui rechignerait à s’adonner aux siennes. Ton abnégation à la tâche, ton sens de la perfection, ta raison de la mesure et ta passion du travail bien fait passent pour faire école à un univers bien admirablement acquis à ta cause.Cet univers que tu as fasciné et façonné tant par la pureté de ton cœur que par la noblesse de ton âme.

Ta grandeur d’esprit qui surplombe ton mètre soixante en imposerait volontiers à plus d’un riche comme pauvre. Tu n’en fais pas dans la dimension sociale, car pour toi, un être reste un être. Les hommes naissent égaux autant qu’ils en repartent égaux. L’essentiel se résumant pour toi à faire scintiller ta lumière aux autres afin qu’ils en fassent autant, pas pour toi, mais bien pour les autres. Et, rejoignant Seydou Badian en pensée, tu savais rappeler en ces termes, vanité oùest ton mérite dans la mesure où « l’homme n’est rien sans les hommes, il vient dans leurs mains et s’en va dans leurs mains.

Cette vision si noble et humble conviendrait à te décrire tant de ton vivant, tu t’es démarquée de tout ce qui prêtait à l’ostentatoire. Les bijoux, les parures brillantesques, les accoutrements de valeur étaient loin d’être ta tasse de café. Ton plaidoyer et tes conseils étaient vivaces au bon usage du peu gagné à la sueur pour porter assistance à tes proches qui en éprouvent le besoin.

De toutes ces empreintes d’humilité, nous en sommes à retenir que tu n’as pas vécu pour que ta présence en impose mais bien plutôt que ton absence se remarque. Comment se remettre du manque de ces témoignages d’affection au quotidien ? Un petit mot à redonner espoir, un sourire à illuminer un visage crispé, une petite blague de ton intarissable source à remonter un moral grogui, bref, comment se remettre du départ à jamais d’une mère THERESA, celle attitrée de la réputation de deuxième conscience pour tous ces confrères qui ont eu la chance de te côtoyer.

Pour ma part, j’en suis à faire l’effort de chercher mes repères dans ce noir obscur que ta soudaine disparition me plonge. Avec qui voudrais tu que je partage ce chaudron de fiel. Pour avoir appris de toi se servir du bon côté de chaque acte que le Tout puissant nous pose, je vais devoir m’en tenir à la cruelle leçon que tout a une fin, rien ne dure pour toujours. Tout ce qui arrive repart comme tout ce qui commence finit. Cruel destin qui nous renvoie nous complaire de tout ce que Dieu fait est bon. Dès lors, quel choix autre que de nous accommoder de la volonté du dernier refuge.

Dors en paix inspectrice ! T’accompagner par des larmes ne te rendra pas justice surtout que tu en écrasais peu quand ton cœur les coulait à coup d’avalanche. Vois-tu, ce sont là les plus difficiles à sécher quand elles sont invisibles.

Notre quête à combler le vide que tu laisses restera constante, laissant place par moment à notre espoir de nous accommoder des fruits de l’arbre planté par tes soins, et si courageusement arrosé de ta sueur. En eux, on te retrouvera, on te vivra, on te commercera.

 

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