Opération barkhane: Point de situation du 29 mars au 4 avril 2019

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L’actualité est marquée par la mort en opération du médecin Marc Laycuras, survenue le mardi 2 avril 2019. Vers 13h, heure de Paris, son véhicule, un véhicule de l’avant blindé de la force Barkhane, engagé dans un groupement en opération dans la région du Gourma au Mali, a été frappé par la déflagration d’un engin explosif. 

Une équipe médicale participant à l’opération est immédiatement intervenue pour prendre en charge l’équipage du véhicule. Après cette prise en charge initiale, deux militaires ont été évacués à l’aide d’un hélicoptère Caïman en direction de l’antenne chirurgicale militaire française déployée à Gossi. Le médecin Laycuras y est décédé des suites de ses blessures. Il était en service à la 120e antenne médicale du Mans, et déployé au Mali depuis février 2019 au sein de l’opération Barkhane.

Le deuxième militaire blessé a quant à lui été rapatrié en France. Ses jours ne sont pas en danger.

 

  • Extension de la zone d’action de Barkhane au Liptako-Gourma

Barkhane concentrait depuis novembre 2017, soit depuis 18 mois, son action dans la région du Liptako. Les efforts de Barkhane, des Forces armées maliennes, et des autres acteurs de la restauration du Mali portent leurs fruits. Dans cette zone, le point de développement, de restauration de l’État malien, et d’affaiblissement de l’ennemi atteint permet d’étendre la zone d’action de Barkhane au Gourma, tout en restant présent dans le Liptako.

Ainsi, depuis le début la fin de l’année 2018, tout en poursuivant son effort dans le Liptako, Barkhane agit dans la région du Gourma, de l’autre côté du Niger, zone frontalière avec le Burkina-Faso, qui peut servir de zone refuge aux terroristes. Barkhane y établit une base opérationnelle avancée à Gossi et y a conduit des opérations en liaison avec les forces armées maliennes et burkinabè.

 

  • Construction d’une base opérationnelle avancée terrestre à Gossi

Depuis janvier 2019, les soldats de la Force Barkhane sont à pied d’œuvre pour construire une nouvelle base opérationnelle avancée temporaire (BOAT) dans le Gourma, à une centaine de kilomètres au sud-ouest de Gao à proximité de la frontière avec le Burkina Faso.

Planifié depuis plusieurs mois par le poste de commandement interarmées de théâtre (PCIAT) basé à N’Djamena, ce projet répond aux besoins de Barkhane qui concentre désormais son action dans la région du Liptako-Gourma.  Après une phase d’étude et d’analyse de la région, le choix s’est porté sur un ancien camp de la MINUSMa, dont la situation géographique, l’état du terrain et les infrastructures répondaient au cahier des charges, et qui permettait par ailleurs une installation rapide des unités.

 

Dès le mois de septembre 2018, une équipe d’experts du PCIAT comprenant notamment le chef du génie militaire, le chef de la logistique opérationnelle et un vétérinaire ont donc réalisé un audit approfondi du site. Quelques semaines plus tard une étude hydrogéologique permettait d’évaluer l’état des nappes phréatiques.

Le 13 janvier dernier, des éléments du groupement tactique désert « Picardie », s’installaient officiellement au camp Sierra, précédant l’arrivée, dès le lendemain, des 71 véhicules transportant le matériel de chantier.

Un détachement de 34 sapeurs du 3e régiment de Génie et spécialisé dans la réalisation de travaux sommaires était simultanément projeté sur zone pour entreprendre les travaux. Il a rapidement été rejoint par un détachement de sapeurs du 19e régiment de Génie spécialisés dans l’aide au déploiement lourd, venus depuis Gao avec les 18 engins nécessaires au chantier (EGRAP, bulldozers, tracto-niveleuses, pelles hydrauliques, arroseuse…).

La construction de cette base est quasiment terminée, et Barkhane peut déjà l’utiliser comme base de départ pour lancer des opérations.

 

La Mission pour la Stabilisation du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères à Menaka.  

Du 27 au 30 mars 2019, la force Barkhane a accueilli une délégation du centre de crise et de soutien (CDCS) du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE). Conduite par M. Éric Chevallier, directeur du CDCS, cette visite avait pour objectif d’identifier plusieurs projets qui pourraient être soutenus financièrement par la Mission pour la stabilisation du CDCS dans la région malienne du Liptako-Gourma.

La Mission pour la stabilisation du CDCS finance des projets en appui à la sortie de crise, dans des délais pouvant être très courts, afin de faire rapidement profiter les populations des « dividendes de la Paix », dans le prolongement des opérations de sécurisation de leur région. Cette approche permet de poser les jalons du rétablissement de la sécurité et des fonctions de base de l’État, du soutien à la réconciliation et le renforcement de la société civile. Au Mali, la Mission pour la stabilisation agit, en lien étroit avec l’ambassade de France au Mali, et en complément des actions de la force Barkhane ainsi que celles des acteurs du développement.

Son expertise permet d’évaluer finement la pertinence de ces projets et d’en optimiser le déroulement à la lumière des spécificités locales dans les domaines socio-économiques, politiques, et de sécurité.

La délégation du CDCS s’est notamment rendue sur les sites accueillant les principaux projets qu’elle a financés en

2018, en particulier dans le domaine de l’agriculture locale (maraîchage, embouche animale) à Ménaka. La visite des différents postes des forces de sécurité intérieure a également permis de confirmer la nécessité déjà identifiée, en lien avec l’ambassade de France au Mali, de renforcer les capacités de mobilité, de communication et de protection des forces dans cette même ville. La Mission pour la stabilisation soutiendra d’autres projets à Ménaka en particulier dans le domaine de l’énergie, élément essentiel pour la sécurité des habitants (réparation d’un des deux groupes électrogènes de la ville) et dans la région de Gossi, afin de soutenir la capacité des autorités à assurer la sécurité locale (restauration de la mobilité des forces de sécurité maliennes).

Cette visite a permis d’approfondir et de structurer les relations de Barkhane avec la Mission pour la stabilisation. Elle a souligné la nécessité d’une articulation pérenne entre d’une part les actions civilo-militaires de la Force et d’autre part, les projets de stabilisation à impact rapide ainsi que les actions structurantes de développement mises en œuvre par l’Agence Française de Développement (AFD).

Elle constitue à cet égard une illustration concrète de la stratégie d’approche globale, dite 3D – diplomatie, développement, défense — de gestion de crise portée par le ministère des Armées, à travers l’action de la force Barkhane, le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, l’Agence française de développement et l’ensemble des acteurs opérant au Sahel.

Contact presse : barkhane.com@gmail.com

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4 COMMENTAIRES

  1. Que Barkhane fasse entendre sa voix est important voir indispensable..

    A signaler que cette force d’interposition voit les colonnes de migrants qui s’acheminent vers le Nord sans bien sur intervenir …E c’est bien ainsi
    Barkhane aide aussi les populations et ce médecin militaire (auquel on pense) qui a perdu la vie prodiguait des soins ..
    Barkhane n’exploite pas non plus les ressources minières du Mali , C’est une société Canadienne qui le fait avec l’aval des autorités Maliennes
    Les coordonnées du point presse sont utiles pour peut-être demander des infos ..ou en donner
    Cela fait six longues années (depuis janvier 2013) que dure cette guerre qui coûte une fortune..Aucune richesse malienne ne pourra rembourser ces dépenses ..

  2. NOUS DEVONS PORTER PLAINTE CONTRE LA FRANCE DEVANT LA CPI et les NATIONS UNIES POUR SPOLIATION, EXPLOITATION FRAUDULEUSE DE NOS RESSOURCES MINIERES ET PERSECUTION DE NOS POPULATIONS CIVILES.

  3. Nous prions pour l’ame du médecin défunt.
    En me fiant aux résultats sur le terrain, je peine à voir une logique dans toutes ces saga françaises au Mali. L’opération a commencé à Kidal, et depuis aucun chef terroriste n’a été inquiété ou confirmé neutralité dans cette région. L’armée malienne a été forcée dehors de la région. Les civils se font raquetter et tuer tous les jours sous leurs yeux par des terroristes.
    Toutes les opérations de barkhane doivent être menées en collaboration directe avec l’armée légitime malienne.
    Ailleurs, ces dernières années il y a eu plus d’actes terroristes en France que dans tout autre pays dit développé au monde. Pourquoi les maliens doivent encore croire que la solution anti-terroriste viendrait de la France ?

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