L’ONU appelle à mettre fin à l’impunité pour les crimes commis contre les journalistes

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L'ex secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, . © ©REUTERS/Heinz-Peter Bader

Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a exhorté mercredi 02 novembre 2016 tous les pays, en particulier ceux où les journalistes sont menacés, à célébrer la Journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre des journalistes, afin de garantir à tous les professionnels des médias l’espace dont ils ont besoin pour travailler sans être soumis à quelque forme de harcèlement ou d’intimidation que ce soit.

«Je m’incline devant le courage de tous les journalistes qui mettent leur vie en danger pour faire triompher la vérité et je demande que des mesures immédiates soient prises pour rendre justice à ceux d’entre eux qui ont été attaqués, harcelés ou tués», a déclaré M. Ban dans un message publié à l’occasion de la journée.

«L’impunité est un crime contre l’exercice de la liberté d’expression»

Les attaques perpétrées contre des journalistes constituent une violation des droits de l’homme et portent atteinte à la liberté d’information et d’expression dans toutes les sociétés. «L’impunité, qui aggrave cette terrible situation, règne à l’état endémique», a déploré le chef de l’ONU.

La Directrice générale de l’Organisation des Unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO), Irina Bokova, s’est fait l’écho des propos de M. Ban soulignant que «l’impunité entraîne l’impunité». «L’impunité est un crime contre l’exercice de la liberté d’expression et, plus généralement, contre les droits de l’Homme. Elle enhardit les criminels, menace l’état de droit et engendre la peur et l’autocensure. Toute la société en pâtit», a déclaré Mme Bokova dans un message diffusé à l’occasion de la journée.

La Directrice générale a qualifié cette impunité «d’injustice généralisée», rappelant que depuis 2006, l’UNESCO a condamné l’assassinat de plus de 800 journalistes pour lesquels moins de 7 % de ces crimes ont été élucidés.

L’accès à l’information favorise le développement durable

Pour le Secrétaire général de l’ONU, la célébration de cette journée contribuera à renforcer l’accès public à l’information, qui est la clef de la réalisation des Objectifs de Développement Durable (ODD).

«La participation de tous, de façon éclairée, à la prise de décisions fait progresser le développement durable en ce qu’elle contribue à bâtir des sociétés résilientes, stables et justes», a dit M. Ban qui a appelé l’ensemble des citoyens à s’engager à tout faire pour contribuer à «l’instauration d’un climat plus sain pour les journalistes et à l’édification d’une société plus libre pour tous».

«Aujourd’hui, nous avons besoin que tous s’engagent à nouveau à créer un environnement libre et sûr pour les journalistes», a déclaré pour sa part Mme Bokova. «Nous devons nous mobiliser à nouveau pour mettre en œuvre le Plan d’action des Nations Unies sur la sécurité des journalistes et la question de l’impunité, dont l’UNESCO est le fer de lance».

«Plus que jamais, nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour protéger les journalistes et combattre l’impunité», a-t-elle ajouté soulignant que cela est essentiel à la réalisation de l’Objectif de développement durable ciblé 16.10, qui vise à garantir l’accès public à l’information et à protéger les libertés fondamentales.

Davantage de coopération nécessaire de la part de tous pour assurer la sécurité des journalistes

Mme Bokova s’est félicité de la coopération entre l’UNESCO, les gouvernements, les ONG, les associations professionnelles et les journalistes, visant à renforcer l’aptitude des institutions judiciaires et des forces de l’ordre à assurer la sécurité et à faire respecter l’état de droit. Elle également salué le fait que de plus en plus d’États intègrent les normes internationales de sécurité des journalistes à leur législation et à leurs textes de loi relatifs aux médias.

«Nous devons tous faire davantage», a toutefois dit la chef de l’UNESCO qui a appelé les États Membres à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour traduire les auteurs de ces crimes devant la justice, en développant et en renforçant leurs lois et leurs procédures conformément au droit international humanitaire et aux résolutions existantes des Nations Unies.

Mme Bokova a exhorté les médias, la société civile, la police et les institutions judiciaires à intensifier l’action qu’ils mènent pour prévenir la violence à l’égard des journalistes, à renforcer la protection de ceux qui sont menacés et à traduire en justice leurs agresseurs. «J’encourage chacun à se tenir aux côtés de l’UNESCO pour condamner chaque meurtre de journaliste, réclamer des enquêtes approfondies concernant ces crimes et exiger des condamnations appropriées à l’encontre de leurs auteurs», a-t-elle demandé.

«Nous devons tous redoubler d’efforts pour sensibiliser l’opinion à l’importance de la liberté d’expression, laquelle comprend le droit de s’exprimer sans craindre des représailles violentes», a-t-elle conclu.

Source : https://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=38423

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