C’est avec un grand intérêt que le Forum des responsables des médias du Mali (FORMA) a suivi le passage du Premier ministre devant le Conseil, National de Transition (CNT) ; particulièrement, la partie consacrée à la presse et l’annonce des mesures en faveur de la corporation telle, la dépénalisation des délits de presse. “Un projet de décret portant dépénalisation des délits de presse est en cours de discussion avec les groupements et organisations de presse en vue de sa présentation prochaine au CNT”, dixit le Premier ministre Moctar Ouane.
Le Forum des responsables de médias du Médias du Mali tient à attirer l’attention du Premier ministre que ces propos, au lieu de rassurer les gens des médias, ont suscité l’inquiétude au sein de tous les professionnels exerçant dans le métier de la presse. Car, la dépénalisation des délits de presse, partout dans le monde, exige des préalables et l’implication des professionnels des médias.
Le Forum des responsables des médias du Mali (FORMA) rappelle à Son Excellence M. le Premier ministre que l’un de ses préalables (et non le moindre) n’est autre que l’assainissement du secteur (une des raisons de l’existence même du FORMA) car, dépénaliser dans ces conditions nous mettra face à deux situations, à l’issue incertaine, pour la presse. D’abord, des dérives incalculables et des procès et condamnations pécuniaires qui finiront par “tuer” même ceux de la presse qui sont de bonne foi.
Aussi, le Forum des responsables des médias du Mal (FORMA) rappelle le Premier ministre et le gouvernement que sur la dépénalisation des délits de presse, un document a été, depuis 2007, signé, en Afrique du Sud, par l’ensemble de la Presse du Continent à travers le Forum des Editeurs Africains (The African Editors Forum-TAEF) et l’Association mondiale des Journaux : The declaration of Table Mountan ou la déclaration de la Table de la Montagne. C’est sur la base de ce précieux document que des pays, proches de nous, tels que le Niger, le Burkina Faso ont dépénalisé les délits de presse chez eux.
Le Forum des Editeurs Africains rappelle donc au gouvernement qu’il ne sert à rien de dépénaliser pour dépénaliser mais, qu’il s’agit de la faire avec la manière en discutant avec les vrais acteurs et en se référant à certaines dispositions et mesures, déjà, existantes sur le continent.
Le Président
Makan Koné