Le Bureau Politique National de la CNAS-Faso Hèrè (Convention Nationale pour une Afrique Solidaire) condamne avec la dernière rigueur l’avant projet de loi organique prétendant proroger jusqu’au 2 mai 2020 le « mandat » des Députés à l’Assemblée Nationale. Il rappelle que le mandat des Députés a expiré depuis le 31 décembre 2018 et que toute prorogation dudit mandat en dehors d’un nouveau scrutin législatif est anti constitutionnelle et constitue un grave détournement de la souveraineté du Peuple. En invoquant ‘’la persistance des difficultés et des contraintes ‘‘qui ’’ ne permettent pas la tenue d’élections législatives régulières et transpar! entes’’, le Gouvernement reconnaît implicitement sa carence et son incapacité à faire face à l’une de ses missions essentielles.
En outre, le soit disant « Accord politique pour la Gouvernance » signé entre le Gouvernement et une poignée de partis politiques et d’associations n’a aucune valeur juridique, n’engage pas la Nation et ne saurait servir de base valable pour cette nouvelle violation flagrante de la Constitution du 12 janvier 1992.
Le Bureau Politique National de la CNAS-Faso Hèrè, Parti de l’avant-garde militante du Peuple malien rappelle au Président de la République son serment constitutionnel de respecter et de faire respecter la Constitution, serment dont la violation est tout simplement un acte de haute trahison. Ignorer superbement la Constitution et maintenir dans le statut de représentants du Peuple des personnes dépourvues de tout mandat électif légalement conféré par le Peuple fait courir à notre Etat le risque de se transformer une République bananière.
Par ailleurs, la CNAS-Faso Hèrè informe le Peuple malien qu’elle n’a nullement été consultée avant la désignation de personnalités chargées de conduire un soit disant « dialogue national inclusif », lequel n’est qu’une vaine tentative de donner un simulacre de légitimité populaire à l’Accord anti national d’Alger et au projet démocraticide et anticonstitutionnel de révision à marches forcées de la Constitution démocratique du 12 janvier que le Peuple malien tout entier a arrachée au prix du sang, des sueurs et des larmes des martyrs de la Révolution du 26 mars 1991. En tout état de cause, toute personnalité sur laquelle pèsent de graves soupçons soit de connivences avec les conjurés du 19 novembre 1968, soit de sou! tien au putsch militaire du 22 mars 2012 est ipso facto disqualifiée pour jouer un quelconque rôle de ‘’personnalité consensuelle ‘’ dans le système démocratique quoi qu’imparfait qui prévaut dans notre pays depuis le 26 mars 1991. Enfin, le recours à de soit disant ‘’légitimités traditionnelles » dont la plupart se sont illustrées par leur complicité active avec le pouvoir colonial et leur opposition farouche à la lutte pour l’indépendance du Mali est un exemple de plus de la capitulation du régime en rase campagne devant les forces rétrogrades de la restauration néocoloniale et féodale.
Le Bureau Politique National de la CNAS-Faso Hèrè lance un appel vibrant à toutes les forces patriotiques, progressistes, républicaines et démocratiques pour redoubler de vigilance, de détermination et d’unité d’action face à l’assaut des milieux nostalgiques de l’ordre sociopolitique colonial contre les acquis démocratiques et populaires du 22 septembre 1960, du 20 janvier 1961 et du 26 mars 1991.
Le Mali pour tous, des chances égales pour chacun !
Bamako, le 10 juin 2019
Pour le Bureau Politique National
Le Secrétaire Général
Soumana Tangara