Les Mouvements armés, membres de la CMFPR, signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, signé le 15 mai 2015 et parachevé le 20 juin 2015, prennent acte de la décision de la CMA d’accepter en leur sein le retour de la CPA et de la CMFPR 2 antérieurement écarté du processus de suivi de la mise en œuvre de l’accord.
Ils félicitent toutes les bonnes volontés ayant contribué à rendre possible cette décision des groupes de la CMA qui ont su privilégier le dialogue et l’entente entre eux-mêmes, afin de permettre à toutes les sensibilités de la CMA de se retrouver dans le processus de suivi de la mise en œuvre de l’Accord.
Par la même occasion, les Mouvements membres de la CMFPR rappellent les multiples efforts et de renoncements que la CMFPR a déployés depuis la signature de l’Accord et continue de faire, afin d’arriver au sein de la Plateforme, dont ils sont membres fondateurs, à un consensus acceptable sur la question de l’inclusivité et de l’article 10 du règlement intérieur du Comité de Suivi de l’Accord (CSA).
Conscient de la responsabilité qui lui incombe s’agissant de la défense des intérêts des communautés dont elle est issue et de la nécessité de travailler à la promotion de paix au Mali, les mouvements membres de la CMFPR restent encore ouverts au dialogue au sein de la Plateforme pour trouver une solution acceptable pour tous. Ils sont prêts dans l’immédiat et à l’initiative de la Médiation Internationale, sous son égide et celui du gouvernement de la république du Mali, à engager des discussions franches afin de parvenir à une solution acceptable et la plus équitable possible pour toutes les composantes de la Plateforme.
Les Mouvements de la CMFPR membres d’origine de la Plateforme, restent ouverts à tout échange visant à améliorer leurs représentations au sein du CSA, de ses démembrements et de tous les autres organes prévus par l’Accord.
Les mouvements membres de la CMFPR conscients qu’on ne peut parler de mise en œuvre de l’Accord en excluant des communautés entières du processus comptent sur la bonne foi de toutes les parties à œuvrer pour un traitement équitable et paritaire de toutes les communautés
Ils attirent l’attention du gouvernement de la République du Mali et de l’ensemble de la Médiation Internationale sur l’urgente nécessité de leur engagement dans la recherche et la conclusion d’une entente au sein de la Plateforme sur le caractère inclusif de l’Accord. L’exclusion du processus dont la CMFPR a été l’objet a assez duré et a créé des frustrations au sein des communautés longtemps meurtries mais qui sont restées attentives au traitement réservé à la question de leur représentativité au sein des instances de suivi et de mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger. Pour l’heure, elles en sont complètement exclues.
Le principe inclusif de l’Accord est prôné par la résolution 2100 des Nations Unies et le texte même de l’accord issu du processus d’Alger dont ils sont signataires en vertu de son article 67.
Nous exprimons par ailleurs notre surprise de constater de voir la signature du chef du groupe de contact, le Président Pierre BUYOYA sur ce document qui traite les mouvements de non signataires de l’Accord d’Alger en violation de l’article 67 ci dessus rappelé
Ils comptent sur tous les acteurs du processus et toutes les bonnes volontés à faire respecter cet équilibre dans le suivi et dans la mise en œuvre de l’Accord au bénéfice de toutes les communautés ainsi que de la Paix.
Nous avons été et restons convaincus que le socle de tout Accord réside dans la bonne foi des parties. Un émient intellectuel, citoyen du Monde, le Président Kéba M’BAYE, Vice-Président de la Cour Internationale de Justice à la HAYE disait devant une Assemblée de décideurs du Monde ceci «L’essence de toute décision, ce n’est pas d’être juridiquement ou techniquement irréprochable, mais c’est d’être juste ». Gardons cela à l’esprit pour toujours, si nous voulons réussir la Paix et la quiétude de nos populations et de notre Pays, qui ont tant soufferts.
Bamako le 26 janvier 2016
Pour la CMFPR
Le Vice Président Porte parole
MOHAMMED AB SIDIBE