Michaëlle Jean, Secrétaire Générale de la Francophonie :
« La Francophonie mobilisée pour lutter contre le terrorisme »
Comme vous le savez, une attaque terroriste est survenue ce vendredi au lever du jour à l’Hôtel Radisson de Bamako, au Mali. Nos pensées sont avec les victimes, les blessés dont le bilan définitif est attendu.
Nos sympathies vont à leurs familles, leurs proches et leurs amis. Plusieurs personnels de l’Organisation internationale de la Francophonie, des membres de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie et de l’Université Senghor, une autre importante institution de la Francophonie, étaient présents dans cet hôtel.
Tous étaient là pour le Forum francophone sur la diversité des expressions culturelles que nous allions ouvrir dans deux jours. Ils étaient là aussi pour un séminaire de renforcement des capacités des fonctionnaires parlementaires maliens et de la gouvernance, l’un de nos programmes importants surtout dans le cadre de la reconstruction du Mali. Je devais arriver demain avec le reste de mon équipe, pour y participer et pour une série d’importantes rencontres avec les autorités et les forces vives du pays, sachant que l’OIF accompagne la mise en œuvre de l’accord de paix à la demande du Mali et à l’invitation du Président Ibrahim Boubacar Keïta. Ce fut une très dure journée. Nous l’avons vécue en mobilisant d’ici une cellule de crise. Je tiens à saluer le travail de nos officiers de sécurité qui, du Mali et d’ici, ont été les premiers à donner l’alerte.
Nous ne sortons pas indemnes de cette attaque et c’est avec une profonde tristesse que je déplore le décès d’un de nos experts francophones, Geoffrey Alain DIEUDONNÉ, fonctionnaire au Parlement de la Fédération Wallonie Bruxelles en Belgique, qui a trouvé la mort au cours de cette prise d’otages. Nous sommes dévastés. Nous saluons son courage, sa force de conviction, sa détermination. Nos condoléances vont à sa famille et à toute l’équipe de l’Assemblée parlementaire francophone.
Nous l’avons appris alors que nous étions réunis en cellule de crise, ici même à l’Organisation Internationale de la Francophonie. Nous étions et sommes restés en contact direct avec nos équipes retenues au Radisson, afin de coordonner les opérations de sécurisation, dans les circonstances gravissimes que vous savez et jusqu’à leur libération.
Nous coordonnons actuellement leur rapatriement.
Je tiens à condamner cette nouvelle attaque terroriste, cette stratégie de terreur, ces agressions haineuses contre les libertés, contre l’État de droit, contre la paix, contre la stabilité, ce fléau et cette menace constante, qui afflige le monde. La Francophonie peut en témoigner : la France la semaine dernière, le Liban la veille, la Tunisie, le Tchad, le Cameroun, le Niger, le Canada, la Belgique, la liste est longue, malheureusement.
Et les responsables, peu importe leur dénomination, sont un même front et usent des mêmes méthodes et poursuivent le même but. Par ailleurs, je tiens à rendre hommage aux forces de l’ordre maliennes, qui ont fait preuve de rapidité et de courage. Je tiens également à rendre hommage aux forces françaises, américaines et onusiennes pour leur soutien et leur aide dans le cadre de cette opération. Ces attaques touchent au cœur des femmes et des hommes, de tous les horizons, de toutes les nationalités. La Francophonie continuera à se mobiliser pour lutter contre le terrorisme international et à demeurer solidaire avec les autorités et les peuples touchés par cette abomination. Que le peuple malien soit assuré de notre plein et indéfectible soutien.
Il nous faut agir ainsi tous ensemble et faire front dans ce combat.
Merci.
Paris, le 20 novembre 2015
Dr Nkosazana Dlamini-Zuma, Président de la Commission de l’UA
« La nécessité de la mise en place rapide d’une force d’intervention au nord du Mali »
La Présidente de la Commission de l’Union africaine (UA), Dr Nkosazana Dlamini-Zuma, condamne fermement l’attaque terroriste ignoble perpétrée ce jour contre un hôtel dans la capitale malienne, Bamako. Elle exprime la pleine solidarité de l’UA avec le peuple et le Gouvernement maliens, au moment où ils font face, une fois encore, au fléau du terrorisme, ainsi que le soutien du Continent à leurs efforts visant à promouvoir durablement la paix et la sécurité dans leur pays, et ce à travers la mise en œuvre effective et diligente de l’Accord pour la paix et la réconciliation signé par les parties en mai et en juin 2015.
Elle exprime les condoléances les plus attristées de l’UA aux familles des victimes et souhaite prompt rétablissement aux blessés. La Présidente de la Commission souligne que l’attaque intervenue aujourd’hui est une illustration supplémentaire de la menace croissante que posent le terrorisme et l’extrémisme en Afrique. Aussi renouvelle-t-elle l’appel de l’UA à tous les États membres pour qu’ils renforcent leur coopération dans le cadre des instruments africains et internationaux pertinents. En effet, seuls des efforts africains collectifs, coordonnés et holistiques permettront de faire effectivement face au terrorisme et à l’extrémisme et de débarrasser le continent de ce fléau.
De façon plus spécifique, la Présidente de la Commission réitère la nécessité de la mise en place rapide d’une force d’intervention à déployer dans le nord du Mali, pour combattre les groupes terroristes et criminels opérant dans cette partie du pays, tel qu’envisagé par les pays membres du Processus de Nouakchott sur le renforcement de la coopération sécuritaire et l’opérationnalisation de l’Architecture africaine de paix et de sécurité dans la région sahélo-saharienne. A cet égard, la Commission est en train de prendre des dispositions pour assurer le suivi des conclusions de la réunion des Ministres de la Défense des pays de la région tenue à Bamako, le 4 septembre 2015. Addis Abéba, le 20 novembre 2015
Mongi Hamdi, Représentant spécial du Secrétaire Général de l’ONU
« Le RSSG exprime sa solidarité avec le Gouvernement du Mali »
Avec la plus grande fermeté l’attaque terroriste contre un hôtel de Bamako durant laquelle Le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la MINUSMA (RSSG) M. Mongi Hamdi, condamne un nombre encore indéterminé de civils ont été tués et blessés. Le RSSG exprime sa solidarité avec le Gouvernement du Mali, présente ses plus sincères condoléances aux familles des victimes et souhaite un prompt rétablissement aux personnes blessées au cours de cette attaque odieuse.
Durant toute la durée de l’intervention, la MINUSMA a soutenu les autorités maliennes et pris part aux opérations en renforçant de manière significative le dispositif de sécurité sur le terrain. La MINUSMA a mis également en place une cellule de crise pour assister les blessés.
Cette attaque intervient au lendemain de la tenue de la sixième réunion du Comité de suivi de l’Accord (CSA) à Bamako qui s’est déroulée en présence du Gouvernement malien, des représentants de la Coordination des Mouvements de l’Azawad et de la Plateforme ainsi que les partenaires internationaux. Le RSSG se félicite de la déclaration commune des parties signataires (CMA et Plate-forme) qui ont réitéré leur engagement, malgré l’attaque d’aujourd’hui, dans la poursuite de la mise en œuvre de l’Accord de paix. La MINUSMA reste résolument engagée dans ce sens, au moment où des progrès importants sont réalisés avec les parties signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali.
La MINUSMA réaffirme sa détermination à soutenir le Gouvernement du Mali ainsi que les parties signataires de l’Accord durant cette étape cruciale du processus de paix. Bamako, le 20 novembre 2015
L’Association Nationale des Chasseurs du Mali : des terroristes lâches, sans foi ni loi
L’Association Nationale des Chasseurs du Mali (ANACMA) condamne vigoureusement l’attaque de l’Hôtel Radisson Blu par des terroristes lâches, sans foi ni loi. Elle s’incline devant la mémoire des personnes disparues et souhaite prompt rétablissement aux blessés. Dans cette douloureuse circonstance, l’ANACMA présente à la présidence, au gouvernement et au peuple malien toutes ses condoléances les plus attristées. Elle appelle les maliens à beaucoup plus d’unité, de vigilance et de solidarité.
L’ANACMA réaffirme tout son soutien aux forces défense et de sécurité et leur réitère sa pleine et entière disponibilité dans l’accomplissement de leurs missions. Unis, nous vaincrons !
Bamako, 21 novembre 2015
Le Secrétaire Général, Diawoye Traoré, Officier de l’ordre national.
Paul Folmsbee, Ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique au Mali
« Nous allons continuer à démanteler les réseaux terroristes »
Les États-Unis condamnent avec la plus grande fermeté l’attaque terroriste d’hier à Bamako. Je suis particulièrement triste de constater que parmi les victimes, il y avait une citoyenne américaine, Mme Anita Ashok Datar. Comme l’a souligné sa famille dans sa précédente déclaration, Mme Datar a tout fait dans sa vie pour aider les autres comme une mère, experte en santé publique, fille, sœur et amie. Son lien solide avec le peuple et la culture de l’Afrique de l’Ouest a été mis en évidence par ses deux années en tant que volontaire du Corps de la Paix au Sénégal, ainsi que par sa carrière pour faire progresser la santé mondiale et le développement international. Il est clair qu’Anita manquera énormément à sa famille, à ses amis et à ses collègues non seulement aux Etats-Unis mais partout dans le monde.
Comme l’a dit le Président Obama : «Nous allons soutenir le peuple du Mali dans son effort pour débarrasser son pays des terroristes et renforcer sa démocratie. Avec les alliés et les partenaires, les États-Unis seront implacables contre ceux qui ciblent nos citoyens. Nous allons continuer à démanteler les réseaux terroristes ».
Nous savons que le peuple malien se joint à nous pour dénoncer ces actes barbares de terrorisme et les États-Unis sont avec lui dans son effort pour réaliser un Mali pacifique, sécurisé et prospère.
Mme Seck Oumou Sall, maire de la commune urbaine de Goundam
« Nous devons tirer les enseignements d’un tel drame »
Vendredi 20 novembre 2015, 21 personnes ont perdu la vie lors de la prise d’otages de 170 personnes dans le prestigieux hôtel Radisson de Bamako. Un bilan lourd, mais qui aurait pu être bien plus catastrophique. Mes pensées attristées et ma profonde compassion vont vers les victimes de cette tragédie qui a endeuillé Bamako. Je souhaite prompt rétablissement à nos blessés. Par ailleurs, on ne peut qu’exprimer notre admiration et notre reconnaissance aux forces spéciales maliennes qui ont été aussi soutenues par des hommes armés appartenant aux chancelleries française et américaine.
Cet attentat qui succède aux douloureux événements parisiens de la semaine dernière, a été revendiqué, non par Daesh, mais par Al-Mourabitoune (créé par Mokhtar Belmokhtar, dans la mouvance d’Al Quaïda). Cette atteinte, au cœur de notre capitale que l’on pensait sécurisée aurait pu être évitée.
Nous devons tirer les enseignements d’un tel drame. Il est impératif que, désormais, nos élus notables et leur entourage, mettent leur égo dans leur poche, présentent spontanément leur papier d’identité, acceptent la fouille des voitures et bagages et respectent les dispositifs de sécurité. Nous devons tous être solidaires et exemplaires, à tous les échelons de la société et ne pas sous-estimer la capacité de nuisance des terroristes.
Désormais l’extrême vigilance est de mise.
Ce sont les Occidentaux et les Français en particulier, qui sont dans le viseur des terroristes, mais les conséquences de cette attaque risquent de créer un climat d’insécurité, de perturber notre mode de vie et de nuire à notre économie.
Bamako demeure une cible vulnérable pour les terroristes qui veulent enrayer le processus de démocratisation et de développement et briser les récents accords de paix… Alors, ne tombons pas dans leur piège !
Le PARENA salue l’action des forces de sécurité du Mali et de leurs alliés
Le Comité Directeur et l’ensemble des militants du Parena s’inclinent pieusement devant la mémoire des victimes innocentes tombées à l’Hôtel Radisson Blu de Bamako ce vendredi 20 novembre.
Les ressortissants de plusieurs pays résidaient à l’hôtel. C’est bien le Mali et toute la communauté internationale qui étaient les cibles des tueurs.
Nous présentons nos condoléances aux familles, aux gouvernements et aux peuples des pays endeuillés et souhaitons prompt rétablissement aux blessés.
Le Parena salue l’action des forces de sécurité du Mali et de leurs alliés.
De nombreux enseignements doivent être tirés, le moment venu, de la tragédie du Radisson.
Bamako, le 20 novembre 2015
Le Comité Directeur du PARENA
L’URD : un acte barbare intolérable
L’URD a appris avec consternation que des terroristes ont attaqué, tôt ce jour 20 novembre 2015 l’hôtel ” Radisson Blu ” de Bamako et y ont pris en otage plusieurs personnes.
C’est avec une immense émotion que le parti adresse ses sincères condoléances aux familles des disparus lors de cette attaque barbare et odieuse. L’URD souhaite également prompt rétablissement aux blessés.
L’URD condamne avec la dernière énergie cet acte barbare intolérable. L’URD exige que les responsables de ces actes criminels, que rien ne saurait justifier, soient recherchés, poursuivis, jugés et punis.
L’URD félicite nos forces armées et leurs alliées pour leur courage, leur engagement et pour la promptitude et le professionnalisme avec lesquels elles ont réagi. Le parti leur renouvelle sa confiance et son soutien.
L’URD souhaite un dénouement heureux et rapide de la prise d’otages.
Face à la gravité de la situation, l’URD prône l’union sacrée autour de nos forces armées et de sécurité et demande à la communauté Internationale de renforcer son assistance au Mali et l’exhorte à poursuivre ses efforts de sécurisation et de stabilisation sur toute l’étendue du territoire national aux côtés de nos forces armées et de sécurité.
Bamako, le 20 novembre 2015
Le secrétaire à la communication
Me Demba Traoré
Officier de l’Ordre National
Cheick Boucadry Traoré : attaques barbares et cruelles de terroristes
C’est avec une réelle émotion et consternation que nous avons appris la tragédie terrible qui a eu lieu ce vendredi dans la matinée à Bamako. Nous avons été profondément choqués par cet acte intolérable, qui a coûté la vie à des maliens et à des étrangers. Nous tenons à exprimer tout notre soutien et toute notre solidarité aux familles des victimes. Nous tenons également à leur adresser nos plus sincères condoléances et leur dire notre indignation devant le caractère barbare de ce drame qui touche notre pays.
Ces attaques barbares et cruelles de terroristes au Mali continuent à s’intensifier avec le soutien et l’instrumentalisation des forces externes malveillantes. Le peuple malien se sent aujourd’hui envahi de honte, de douleur et d’indignation, devant ces images insoutenables des populations sans défense, sévèrement soumises à la misère et à des assauts criminels depuis maintenant trois ans.
Il faut reconnaître que la présence de groupes armés sur le territoire malien menace la survie du pays en tant que nation et nuit à l’image du Mali sur la scène internationale. Les prises d’otages et l’extrême violence imposée à nos populations constituent une menace nouvelle depuis quelques années. Ce phénomène a de graves conséquences pour la vie quotidienne des populations et l’avenir du pays. En effet, il est temps que les autorités prennent des mesures exceptionnelles à la hauteur des menaces auxquelles fait face notre pays. Notre priorité devrait être d’investir pour équiper et moderniser nos forces armées et de sécurité dont la conception structurelle n’a pas changé depuis plus de vingt ans. La restructuration et le renforcement des capacités des forces armées et de sécurité sont impératives. Elles ont besoin d’être renforcées pour éliminer l’instabilité et l’insécurité dans le pays. Notre armée doit être mieux équipée, mieux entraînée et mieux préparée pour les urgences. Pour rester en phase avec un monde et une société qui évoluent rapidement et lutter contre la criminalité et l’insécurité, les forces de sécurité doivent adapter sans cesse leur organisation. Elles doivent mettre en œuvre des méthodes et des moyens de plus en plus performants.
Que Dieu nous assiste et qu’Il accorde la paix à notre pays.
Cheick Boucadry Traoré, Convergence Africaine pour le Renouveau (CARE)