Lundi 26 novembre 2017, l’affaire Youssouf Mohamed Bathily dit Ras Bath a été tranchée en toute responsabilité par la Cour d’appel de Bamako, qui a dit le droit. Cette affaire, faut-il le rappeler, a entraîné la démission ou le limogeage du ministre de la Justice, Mamadou Ismaël Konaté.
Honneur aux magistrats de la République pour avoir affirmé l’indépendance de la justice. Honneur au Mouvement social malien qui, conformément à ses idéaux de liberté, de justice et démocratie, s’est fortement mobilisé pour assister à l’audience dans une discipline remarquable. Cette grande mobilisation était à la hauteur de la soif de justice qui tenaille le peuple malien et à laquelle auquel S. E. M. Ibrahim Boubacar Keita, chef de l’Etat est réellement sensible.
Grandes furent la joie et la satisfaction du mouvement social face au verdict juste et responsable de la Cour qui a mis hors de cause le citoyen Mohamed Youssouf Bathily, alors en proie à la cabale d’un ministre de la République.
C’est le lieu de reconnaître, de saluer et de célébrer les magistrats qui honorent la justice malienne et le service de la nation. Il faut aussi ensuite saluer les forces de l’ordre qui ont assuré de façon professionnelle la sécurité des jurés, de l’accusé, de la défense et des citoyens présents.
Il faut enfin saluer les militants et sympathisants du mouvement social qui sont venus de partout et même de l’extérieur du pays, dont certains ont dormi sur le site pour être témoins du procès devant l’Histoire. Ils ont fait montre de discipline, d’esprit d’initiative et de sens de responsabilité. Ils se sont mobilisés pour le triomphe du droit et la prospérité des valeurs de l’Etat de droit.
Le procès Ras Bath aura eu valeur d’exemple. Sans doute, relève-t-il, des affaires dont le règlement contribue au raffermissement des libertés publiques, au renforcement de la démocratie et à la sauvegarde de la République. Institué au prix du sang des martyrs et des larmes de tous les citoyens maliens, la IIIe République du Mali est irréductible au pouvoir d’un homme, quelque grand qu’il soit.
De 1992 à nos jours, par le biais de l’alternance démocratique au pouvoir, des gouvernants se sont succédé. Par la grâce de Dieu, la IIIe République continue. Aucune distinction ne saurait être opérée fondamentalement entre le régime et la République. Toute action publique ou privée qui sauve le régime sauvegarde aussi la République.