Bamako a abrité les 17 et 18 aout 2017 les travaux de l’atelier régional de validation des projets de textes constitutifs et organiques de l’Autorité des Bassins Comoé-Bia-Tanoé. L’ouverture des travaux de cette rencontre s’est déroulée le jeudi 17 aout dernier à l’hôtel Olympe sous la présidence du secrétaire général du ministère de l’Energie et de l’Eau, M. Ismaël Oumar Touré. On notait aussi la présence de M. Mahamane Dédéou Touré, chargé de programmes régionaux à la Commission de la CEDEAO et des participants venus de la Côte d’Ivoire, du Ghana, du Burkina Faso et du Mali.
Organisée par le Centre de coordination des ressources en eaux de la CEDEAO, cette rencontre, qui marque la fin d’une longue série de réunions préparatoires de création de l’organisme des trois bassins, avait pour objectif de valider les projets de textes constitutifs et organiques. Ainsi, pour M. Mahamane Dédéou Touré, chargé de programmes régionaux à la CEDEAO, il s’agissait, à travers cette rencontre de préparer la tenue de la réunion constitutive du Conseil des ministres, devant porter sur les fonts baptismaux, l’Autorité des basins Comoé-Bia-Tanoé, avant sa consécration finale par la Conférence des chefs d’Etats et de gouvernements. Spécifiquement, il s’agissait d’examiner et de valider le projet de convention portant statut des fleuves Comoé, Bia et Tanoé et de création de l’Autorité y afférente. Et cela afin d’enrichir, d’amender et de valider les projets de textes organiques de l’Autorité, d’examiner et de valider le projet de statuts de l’Autorité et de formuler des recommandations pour une conduite efficiente de la suite du processus d’adoption des textes constitutifs et organiques de l’Autorité de Bassins Comoé-Bia-Tanoé.
Toujours pour le chargé de programmes régionaux de la Commission de la CEDEAO, la rencontre marque une étape particulièrement importante dans le processus de mise en place d’un organisme de gouvernance au niveau des trois bassins. Il a expliqué que la création d’un organisme de bassin transfrontalier est un acte de haute importance qui engage fortement les Etats concernés, à travers notamment la signature d’une convention internationale, autrement dit, d’un traité. M. Touré n’a pas manqué d’exprimer la volonté de la CEDEAO d’accompagner les quatre Etats dans la réalisation de cet important projet d’intégration régionale. Ainsi, il a, au nom des autorités de la CEDEAO, donné l’assurance que l’appui de son organisation ne fera pas défaut.
Quant à M. Ismaël Oumar Touré, secrétaire général du ministère de l’Energie et de l’Eau, il a rappelé que c’est à Bamako que le Comité ministériel de suivi de la Gestion intégrée des ressources en eaux (GIRE) en Afrique de l’Ouest, lors de sa 3ème session tenue le 21 novembre 2008, a adopté une résolution portant sur la promotion de trois nouvelles organisations des bassins transfrontaliers. Il s’agit du Comoé-Bia-Tanoé, couvrant le Burkina, la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Mali, le Mono, couvrant le Bénin et le Togo et du Cavaly-Cestos-Sassandra, couvrant la Côte d’Ivoire, la Guinée et le Libéria. C’est fort de cette résolution, que le Centre de coordination des ressources en eaux de la CEDEAO a initié des études en vue de déterminer les conditions de faisabilité pour la mise en place d’organisations de bassins transfrontaliers concernant chacun des schémas indiqués.
Pour M. Ismaël Oumar Touré, en ce qui concerne le schéma Comoé-Bia-Tanoé, l’étude de faisabilité a été réalisée et les documents y résultant ont été validés par les experts des quatre pays concernés lors d’un atelier régional tenu à Abidjan en juillet 2012. Et aussi, des ateliers nationaux d’appropriation du processus ont été également organisés en 2015 suivis de l’atelier régional de synthèse des premières concertations, tenu à Accra au Ghana en septembre 2015 et des ateliers nationaux de validation des avant-projets de textes constitutifs et organiques dans les quatre pays en 2016.
Par ailleurs, indiquera le secrétaire général du ministère en charge de l’Eau, «les défis à relever pour le développement de ces bassins sont immenses, au regard des aspirations des populations bénéficiaires qui y tirent leurs moyens d’existence». Les espoirs que fondent les quatre Etats membres fondateurs sont légitimes et pressants. C’est pourquoi, dit-il « nous devons unir nos efforts pour accélérer le processus de mise en place de l’organisme des bassins Comoé-Bia-Tanoé».
Notons enfin que la création de cette Autorité des basins Comoé-Bia-Tanoé, devrait permettre d’améliorer la connaissance de la ressource en eau et d’atteindre des objectifs de sécurité alimentaire au profit des populations rurales des quatre pays concernés. Avec des affluents au Ghana et au Mali, le fleuve Comoé coule sur une longueur de 813 km, principalement au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire.
Dieudonné Tembely
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