Transition et sanctions de la CEDEAO/UEMOA : Faure en force, Choguel snobé!

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Pour baisser la tension entre Paris et Bamako, et, par ricochet, entre le Mali et la CEDEAO, le président togolais, facilitateur, fait snober le chef du gouvernement malien…

C’est en tout cas ce qui ressort de certaines indiscrétions provenant de Lomé et de certaines chancelleries occidentales qui tablent même sur l’éviction du Premier ministre de « rectification », Dr Choguel Kokalla Maïga, mis à lé’acrt dans ce dossier de discussions avec les partenaires du Mali pour arriver à faire lever rapidement les sanctions qu’endure le pays.

Le président togolais, Faure Gnassingbé, nouveau facilitateur entre le Mali et la CEDEAO et la communauté internationale, serait en passe de gagner le pari de ramollir Paris, dont il est un protégé presque assermenté.

Il a déjà, de sources proches du dossier, pris des initiatives en ayant des conversations téléphoniques régulières avec les président Alassane Ouattara de Côte d’Ivoire, Macky Sall du Sénégal, Nana Dankwa Akuffo Addo du Ghana et Patrice Talon du Bénin pour trouver une solution à l’isolement qui frappe le Mali. En discret déplacement ce début de semaine à Accra, Faure a, semble-t-il, convaincu son voisin ghanéen de faire desserrer l’étau autour du pouvoir de transition malien. Et les observateurs estime qu’il a bénéficié d’une oreille attentive de son voisin anglophone, qui parle bien la langue de Molière.

En outre, embarrassé par la posture frontalement intransigeante de son Premier ministre, qu’il ménage du fait de la fragilité politico-institutionnelle du pays, le président de la Transition du Mali, le Colonel Assimi Goïta opte pour la carte de la souplesse de son chef de la diplomatie, Abdoulaye Diop, en vue de …faire amende honorable. C’est qui a fait dire à celui-ci que la visée essentielle de la Transition est l’organisation rapide d’élections transparentes et crédibles. En clair, la refondation doit désormais être un processus à poursuivre par le prochain pouvoir légitime.

C’est ainsi que lors des séances de travail, le ministre Abdoulaye Diop a demandé au Togo de soutenir l’effort de dialogue du gouvernement malien, avec l’ensemble de la communauté internationale et de prendre des initiatives de facilitation ou encore des missions de bons offices pour mobiliser à nouveau les acteurs régionaux et internationaux autour de la Transition, dont « la visée essentielle demeure l’organisation d’élections libres, transparentes et crédibles et le retour à l’ordre constitutionnel ». Option qui tranche avec la position du Premier ministre, qui proclamait, le 21 avril dernier, devant le CNT et la face du monde que le délai de prolongation de la transition était désormais de 24 mois non négociables. Alors que le chef de la diplomatie malienne concède la possibilité de revoir ce délai en vue de renouer la coopération avec les pays voisins. Ce qui le pousse à plaider la « construction d’un consensus avec la CEDEAO, devant conduire à la levée des sanctions qui affectent les populations ». Et, selon nos sources, les bases du dialogue de la dernière chance porte sur le choix entre 20 ou 18 mois, pour conduire le pays vers des élections acceptables pour tous.

Proposition bien endossée par les autorités togolaises qui se battent pour que les dirigeants de la CEDEAO et les partenaires de la communauté internationale acceptent ajouter de l’eau dans leur vin pour sauver la face de tous. Mais, en attendant, c’est le président togolais qui est au-devant de cette actualité sociopolitique régionale. En définitive, Faure Gnassingbé surgit au Mali en force, tandis que le premier ministre de rectification semble perdre la face.

Bruno D SEGBEDJI

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