Rassemblés lundi dernier à Niamey, les dirigeants de la CEDEAO qui ont pris acte des consultations inter-maliennes, ont décidé tout de même de maintenir les sanctions prises contre notre pays suite au coup d’Etat du 18 août dernier.
Mieux ou pire, la CEDEAO exige que le président et le Premier ministre de la transition au Mali soient des civils et qu’ils soient nommés, au plus tard, le 15 septembre.
Le CNSP et les forces vives de la Nation sont-ils à même de respecter ce délai ? Rien n’est moins sûr.
La capitale, Nigérienne, a accueilli lundi dernier la 57è session ordinaire de la conférence des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO. Une réunion de haut niveau qui s’est tenue au moment où notre pays est soumis à l’embargo économique, financier et commercial de l’organisation sous régionale.
L’évolution de la situation dans notre pays était le principal sujet abordé.
À la fin des travaux, les chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO ont exigé que le président et le Premier ministre de la transition au Mali soient des civils et qu’ils soient nommés, au plus tard, le 15 septembre. Ils ont également déclaré avoir pris acte des concertations nationales pour la mise en place de la transition, lancées samedi 5 septembre.
Cependant, ils ont décidé de maintenir les sanctions prises antérieurement contre notre pays.
Dans son discours d’ouverture des travaux, le président de la République du Niger, président en exercice (sortant) de la CEDEAO, Issoufou Mahamadou, a fait le point sur la situation dans notre pays. « Le Mali a plus que jamais besoin de stabilité pour que les aspirations fortes du peuple malien à la sécurité, au développement soient pleinement satisfaites. Il est du devoir de notre Communauté d’assister les Maliens en vue d’un rétablissement rapide de toutes les institutions démocratiques », avait-il déclaré.
« La junte militaire doit nous aider à aider le Mali. Nous fondons l’espoir qu’elle répondra favorablement aux mesures prises par notre Communauté. D’autres partenaires stratégiques du peuple malien fondent le même espoir. Ne les décevons pas », a ajouté Mahamadou Issoufou.
A noter qu’au cours d’un précédent sommet, la CEDEAO avait déjà demandé au CNSP d’engager une transition civile immédiatement, en consultation avec la Cour constitutionnelle, les partis politiques, les organisations de la société civile et tous les autres acteurs.
Elle a aussi exigé (encore une fois) que la période de transition au Mali ne dépasse pas les 12 mois à l’issue desquels les élections (présidentielle et législatives) seront organisées. Et précise que le président et le Premier ministre de la transition ne pourront pas se présenter à ces élections.
Et pourtant, la CEDEAO le sait : les travaux d la concertation entre les forces vives de la Nation (dont le CNSP) ne prendra fin que le 12 septembre.
Devront-elles, pourront-elles raisonnablement dans les 48 heures qui suivront être à même de nommer un président et un premier ministre ?
Malick Camara